Le géant sud-coréen Samsung a brutalement doublé ses tarifs contractuels sur la mémoire DDR5, portant le prix unitaire à près de 20 dollars.

Cette décision choc, justifiée auprès de ses clients par une pénurie de stock prétendument totale, prend tout le secteur de court. L'augmentation, qui dépasse les 100 %, suggère que la période de prix élevés pour la DRAM pourrait bien se prolonger jusqu'en 2026, déjouant tous les pronostics qui tablaient sur une accalmie.

Une flambée qui touche tout le secteur

Cette augmentation des coûts est une lame de fond qui impacte l’ensemble de la chaîne de production. Fait aggravant, le choc ne se limite pas à la DDR5.

La mémoire DDR4, souvent perçue comme une alternative économique pour les constructeurs, voit également ses prix grimper en flèche, avec des contrats atteignant désormais les 18 dollars pour 16 Go.

Samsung DDR5

Cette double hausse prive les fabricants d'une marge de manœuvre pour contenir leurs coûts.

Les analystes du secteur, comme le cabinet TrendForce, anticipent même une aggravation de la situation. Selon leurs derniers rapports, une nouvelle hausse marquée des prix est à prévoir dès le premier trimestre 2026.

La réalité économique met une pression sur les coûts sans précédent sur les épaules des fabricants d'appareils électroniques, qui voient la part de la mémoire dans la nomenclature de leurs produits augmenter dangereusement, limitant leur capacité à absorber le choc.

Quelles conséquences pour nos smartphones ?

Pour le consommateur, les implications sont directes et peu réjouissantes. Les fabricants de smartphones, en première ligne, reconsidèrent désormais les configurations de mémoire pour leurs futurs appareils.

L'une des options sur la table est un véritable retour en arrière : la réintroduction de modèles d'entrée de gamme dotés de seulement 4 Go de RAM, une configuration qui avait largement disparu du marché. Ce compromis permettrait de maîtriser les prix de vente, au détriment des performances.

Samsung LPDDR5X Snapdragon

Même les géants comme Apple pourraient ressentir l'impact, malgré leurs marges confortables. Les analystes prévoient que la mémoire représentera une part significativement plus importante du coût de fabrication des iPhones début 2026.

Pour les constructeurs Android, qui utilisent la quantité de RAM comme un argument marketing majeur, le dilemme est encore plus grand. Ils font face à des choix cornéliens : augmenter les prix de lancement ou rogner sur des spécifications clés, risquant de décevoir leur clientèle.

Le marché du PC également sous pression

Le secteur des ordinateurs personnels n'est pas épargné, bien au contraire. Les fabricants de PC se préparent eux aussi à des ajustements difficiles de leurs gammes et de leurs stratégies d'approvisionnement.

Les ordinateurs portables ultrafins sont particulièrement vulnérables, car leur mémoire est souvent soudée à la carte mère, ce qui élimine toute possibilité de flexibilité ou de réduction des coûts post-production. L'impact pourrait se faire sentir en premier lieu sur le marché professionnel.

Des signaux forts émergent déjà, comme l'annonce de Dell qui prévoit des hausses de prix allant de 10 % à 30 % sur ses PC professionnels dès la fin de l'année. Si les stocks actuels peuvent offrir une protection temporaire au marché grand public, des changements à moyen et long terme semblent inévitables.

Le message pour les consommateurs est clair : le prochain cycle de renouvellement matériel pourrait se définir par des prix plus élevés et des fiches techniques moins généreuses.