Malgré les différentes restrictions mises en place par les Etats-Unis, la Chine poursuit son effort pour devenir une grande puissance des puces électroniques et ne plus dépendre de l'Occident.
Les USA n'ont pas manqué d'idées pour faire bloquer les importations chinoises des puces les plus avancées, empêcher l'accès aux dernières techniques de gravure ou encore freiner l'importation des équipements de lithogravure et des services de maintenance.
Rien n'y fait, l'industrie chinoise continue d'avancer, certes moins rapidement, mais tout de même sensiblement. Le fondeur SMIC est en mesure de graver des puces en 7 nm (et peut-être bien en 5 nm), même si c'est dans des conditions hors de toute logique économique et avec des rendements faibles et elle s'est considérablement renforcée dans la production de puces sur des noeuds matures, à faible coût et haut rendement, qui restent indispensables pour de nombreux secteurs économiques.
Une faille chez les alliés des Etats-Unis
Outre des restrictions commerciales pour empêcher l'utilisation directe de ses technologies et les échanges commerciaux avec les entreprises américaines, le gouvernement américain a mis la pression sur ses alliés afin d'obtenir la garantie qu'ils n'épaulent pas l'industrie chinoise.
Les Pays-Bas, le Japon ou la Corée du Sud ont ainsi été appelés à prendre des mesure pour que leurs équipementiers et fournisseurs de ressources sensibles coupent les ponts avec la Chine.
Toutefois, ces décisions ne sont toujours du ressort de ces gouvernements au regard des réglementations du commerce international et ces derniers ne veulent pas forcément se mettre à dos le géant chinois dans la mesure où il est capable de lourdes représailles économiques.
FDPR, l'arme supranationale
Pour appuyer son effort, le gouvernement US pourrait mettre en avant une règle spécifique mise en application pour la première fois en 1959, indique l'agence Bloomberg.
Le FDPR (Foreign Direct Product Rule) donne le pouvoir au gouvernement de stopper la vente de tout produit contenant des technologies américaines...y compris lorsque ces produits sont fabriqués dans un pays étranger.
Considérant que les équipementiers ASML (Pays-Bas) et Tokyo Electron (Japon) n'en font pas assez pour faire appliquer les mesures de blocage contre la Chine et que leurs gouvernements respectifs ne sont pas en capacité de faire appliquer l'embargo, les Etats-Unis pourrait donc mettre en avant ce FDPR pour leur forcer la main.
Il ne s'agit encore que de discussions et d'une menace à peine voilée concernant un durcissement forcé des mesures et, dans une certaine mesure, d'une contrainte pour ces entreprises qui irait au-delà des décisions de leur propre gouvernement.