Le feuilleton de l'été pour SFR prend une tournure inattendue. Alors que le groupe Altice France, dirigé par Patrick Drahi, cherchait à alléger une dette colossale de 24 milliards d'euros par des cessions d'actifs, dont l'opérateur au carré rouge, un rebondissement majeur vient de secouer le dossier. Le parquet a rendu un avis défavorable à l'inclusion de SFR dans le plan de restructuration de la dette. Une décision qui pourrait bien changer la donne pour l'avenir de l'entreprise et de ses emplois.

Pourquoi le parquet s'oppose-t-il à la restructuration de SFR ?

Le mardi, le parquet a requis l'adoption du plan de restructuration pour six des neuf sociétés d'Altice France.
Mais, surprise et déception pour Patrick Drahi et ses créanciers, SFR SA, SFR Fibre et Completel n'en font pas partie. Cette exclusion est un coup dur. Le syndicat majoritaire, l'Unsa, s'est montré très clair : "les dettes d'Altice n'ont pas à retomber sur SFR".
Abdelkader Choukrane, secrétaire général de l'Unsa, a même appelé le gouvernement à veiller à la sauvegarde des emplois et à protéger les activités critiques de l'opérateur. Le ministre de l'Industrie, Marc Ferracci, avait lui aussi exprimé ses préoccupations quant à une vente à des acteurs étrangers.

Patrick Drahi 2

La vente de SFR est-elle définitivement compromise ?

La décision du tribunal de commerce de Paris est attendue le 4 août. Si elle est défavorable à Altice et ses créanciers, les négociations pour la cession de SFR seraient avortées.
Patrick Drahi, le magnat des télécoms, espérait réduire la dette du groupe de 24 à 15 milliards d'euros en vendant des actifs comme Infracos, XpFibre, La Poste Mobile (déjà racheté par Bouygues Telecom) et, enfin, SFR. Arthur Dreyfuss, Président d'Altice France, a pourtant affirmé qu'il n'y avait "pas de processus de vente de SFR en cours et aucune offre, pas même indicative et sans valeur, n'a été reçue à date".
Mais Bloomberg contredit cette version, rapportant qu'Altice France aurait bien transmis des informations sur SFR à de potentiels acheteurs. Plusieurs concurrents et fonds d'investissement auraient d'ailleurs manifesté leur intérêt.

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Quelles conséquences si SFR n'est pas vendu ?

Si la justice annule l'accord de restructuration, la renégociation de la dette tomberait à l'eau. Altice conserverait alors la totalité de ses 24 milliards d'euros de dettes.
Patrick Drahi resterait seul aux commandes, mais avec une montagne de passif. Pour les élus de SFR, cette issue, bien que financièrement lourde pour le groupe, serait en réalité une victoire.
Elle écarterait la menace d'une cession et, par ricochet, l'impact sur les emplois. Avec un tel niveau d'endettement, le rachat de SFR deviendrait en effet beaucoup moins attrayant pour les potentiels acquéreurs. C'est un scénario où la stabilité de l'emploi prévaudrait sur la stratégie de désendettement par la vente.

Foire Aux Questions (FAQ)

Pourquoi la vente de SFR est-elle menacée ?


La vente de SFR est menacée car le parquet s'est opposé à l'inclusion de l'opérateur dans le plan de restructuration de la dette d'Altice France. La décision finale du tribunal de commerce de Paris, attendue le 4 août, pourrait annuler les projets de cession.

Quel est l'objectif de la restructuration de la dette d'Altice France ?


L'objectif de Patrick Drahi, patron d'Altice France, est de réduire la dette du groupe de 24 à 15 milliards d'euros. Cela devait passer par la vente de plusieurs actifs, dont SFR, Infracos, XpFibre, et La Poste Mobile.

Quelles seraient les conséquences si SFR n'est pas vendu ?


Si SFR n'est pas vendu, Altice France conserverait l'intégralité de sa dette de 24 milliards d'euros. Cela mettrait fin aux projets de cession de l'opérateur et des autres sociétés du groupe, mais pourrait rassurer les syndicats quant à la sauvegarde des emplois.