Quel avenir pour Snap, anciennement Snapchat, le réseau social aux messages évanescents plébiscité par les millenials, alors que l'entreprise se prépare à une entrée en Bourse qui pourrait l'amener à une valorisation de 20 à 25 milliards de dollars ?
Comme d'autres avant lui, son modèle économique continue de susciter des interrogations, même s'il continue d'engranger de nouveaux utilisateurs à bon rythme et met en avant l'engagement de ces derniers envers les vidéos diffusées sur la plate-forme.
Toutefois, certains analystes sont particulièrement critiques à son égard, suggérant que Snap est dans la lignée de ces entreprises high-tech qui semblaient promises au plus bel avenir avant leur entrée en Bourse, avant de se retrouver prises au piège du miroir aux alouettes des promesses de croissance reposant sur du vent.
C'est le cas de Trip Chowdhry, de Gobal Equities Research, qui n'avait déjà pas mâché ses mots concernant Twitter en décembre dernier, et qui affirme maintenant que Snap n'est qu'une bulle spéculative sans avenir ne valant en réalité guère plus de 500 millions de dollars, à des années-lumière de la valorisation attendue.
Il lui promet un futur à la Groupon, Zynga ou Twitter, sociétés vues un temps comme des champions dans leur domaine avant d'arriver en Bourse et de devoir se confronter aux réalités des résultats financiers trimestriels et des impératifs de croissance soutenue réclamés par les actionnaires.
Et qu'on ne lui parle pas du côté "unique" de Snap, déjà vu et entendu dans les cas précédents qui sont vite rentrés ensuite dans le rang du fait d'une concurrence féroce.
D'autres analystes sont cependant loin de partager l'avis de Chowdhry et n'oublient pas que Facebook a déboursé pas moins de 19 milliards de dollars pour racheter Whatsapp en 2014, en comptant sur son potentiel à capter de nouveaux utilisateurs plutôt que sur la pérennité de son modèle économique.
Ce qui pourrait aussi intéresser les investisseurs, c'est la capacité de Snap à attirer les annonceurs sur les formats publicitaires vidéo, avec une perspective de croissance des dépenses publicitaires sur le réseau social dépassant celles observées sur les plates-formes de Google ou Facebook ces prochaines années.