C'est une initiative qui pourrait redéfinir les contours du contrôle parental et de la modération de contenu dans l'univers du jeu vidéo. Sony Interactive Entertainment a officiellement déposé un document décrivant un système d'édition automatique et sur mesure de contenu vidéo grâce à l'intelligence artificielle.

Sony souhaite ainsi permettre une personnalisation poussée de l'expérience de jeu pour l'adapter à différents publics, sans que les développeurs n'aient à créer plusieurs versions d'un même titre.

Comment fonctionnerait cette technologie de censure ?

Le système repose sur un brevet décrivant des modèles d'IA qui analysent en temps réel le flux audio et vidéo d'un jeu. Ces algorithmes sont conçus pour identifier les contenus potentiellement problématiques comme la violence graphique, la nudité, le langage grossier ou toute autre scène jugée sensible. Une fois un élément détecté, le système peut intervenir de plusieurs manières.

Il peut simplement couper le son pour masquer des jurons, flouter ou occulter des visuels explicites, voire remplacer entièrement des éléments par des alternatives générées par l'IA. Par exemple, le sang pourrait être remplacé par des effets moins réalistes. La technologie est pensée pour fonctionner via un processeur secondaire, afin de ne pas impacter les performances de la console principale pendant le jeu.

À qui s'adresse ce système et sur quelles plateformes ?

L'ambition de Sony ne se limite pas à son écosystème PlayStation. Le brevet mentionne explicitement une compatibilité avec la plupart des grands écosystèmes informatiques, incluant les consoles de Microsoft et Nintendo, ainsi que le PC. Cette approche multiplateforme suggère une vision bien plus large qu'une simple fonctionnalité exclusive.

Les principaux bénéficiaires seraient les parents souhaitant protéger leurs enfants, mais aussi les créateurs de contenu et les streamers qui pourraient ainsi éviter la démonétisation de leurs vidéos. L'utilisateur garderait un contrôle total, pouvant définir ses propres paramètres de filtrage et les ajuster à tout moment, le système réagissant instantanément aux changements.

Quelles sont les implications pour l'industrie du jeu vidéo ?

Si cette technologie voit le jour, elle pourrait transformer la manière dont les classifications par âge sont perçues. Plutôt que de bloquer un jeu, les parents pourraient en autoriser l'accès avec une couche de censure active. Cependant, cette perspective soulève une vive controverse. De nombreux joueurs et créateurs s'inquiètent d'une possible atteinte à la liberté créative et à l'intégrité artistique des œuvres.

Un jeu comme Grand Theft Auto, dont l'identité repose sur son contenu mature, pourrait être profondément dénaturé par un filtrage intensif. Le débat se cristallise autour du pouvoir éditorial qu'une telle IA conférerait aux détenteurs de plateformes. Pour l'heure, il ne s'agit que d'un brevet, et rien ne garantit sa commercialisation. Il offre néanmoins un aperçu fascinant de la vision de Sony pour l'avenir du jeu vidéo assisté par IA.

Foire Aux Questions (FAQ)

Cette IA de censure sera-t-elle obligatoire ?

Non, d'après le brevet, le système serait entièrement optionnel et contrôlé par l'utilisateur. Chaque joueur ou parent pourrait définir ses propres "paramètres de filtrage" pour personnaliser ce qui est masqué ou modifié, ou simplement désactiver la fonction.

La technologie est-elle exclusive à la PlayStation ?

Bien que déposé par Sony Interactive Entertainment, le brevet précise que la technologie est conçue pour être compatible avec la plupart des écosystèmes informatiques, incluant potentiellement les consoles Xbox, Nintendo et le PC.

Quand cette fonctionnalité sera-t-elle disponible ?

Il s'agit pour l'instant uniquement d'un dépôt de brevet. De nombreuses technologies brevetées ne sont jamais commercialisées. Sony n'a fait aucune annonce officielle concernant une date de sortie ou même une confirmation de son développement pour un produit final.