Alliance antipiratage et forces de l’ordre égyptiennes ont mené une opération à El-Sheikh Zaid (Gizeh) à la fin du mois d'août 2025. Bilan : deux suspects interpellés, du matériel saisi, des flux coupés et la mise à terre de la plus grosse plateforme de streaming illégal de sport au monde.
Le réseau visé agrégeait des audiences massives et proposait illégalement des matchs premium, de la Premier League à la NBA, en passant par la Ligue des champions, la NFL ou la F1.
Que s’est-il passé concrètement ?
Présenté comme le plus vaste réseau de streaming sportif illégal, Streameast a été mis hors ligne après une opération conjointe avec les autorités égyptiennes.
Le dispositif regroupait près de 80 domaines, offrait l’accès à des affiches très convoitées (Premier League, Ligue des champions, NFL, NBA) et attirait en moyenne 136 millions de visiteurs par mois, soit 1,6 milliard de visites à l'année. L’ampleur du trafic avait même fait parler de lui quand LeBron James a été aperçu en train d’y regarder un match.
D’où venait l’argent et qui est mis en cause ?
Deux hommes ont été arrêtés près du Caire ; téléphones, ordinateurs, espèces et cartes bancaires ont été saisis. L’enquête décrit un blanchiment via une société écran aux Émirats arabes unis destiné à masquer des revenus publicitaires issus des audiences.
Les montants évoqués varient selon les documents : environ 4,9 millions de livres sterling (plus près de 150 000 livres en crypto) ou plus de 6 millions d’euros depuis 2010. « Une victoire majeure dans la lutte contre le piratage numérique », s’est félicité Charles Rivkin, tandis qu’Ed McCarthy (DAZN) parle d’un signal fort pour tout l’écosystème du sport en direct.
LeBron James watching the game on StreamEast?? One of us!pic.twitter.com/aY4EqA3v0J
— Barstool Sports (@barstoolsports) May 25, 2024
La fermeture va-t-elle freiner durablement le piratage ?
La fermeture ne met pas fin au piratage : des domaines clones et miroirs tentent déjà de capter l’audience orpheline. D’autres opérations menées plus tôt dans l’année ont visé des centaines de sites similaires, preuve que la traque s’inscrit dans la durée.
L’opérateur historique revendiqué, « Quick », assure de son côté que le service officiel continue, ce qui illustre la complexité d’un réseau aux contours mouvants. Pour les ayants droit, l’enjeu reste colossal : les ligues sportives vendent des droits à prix d’or (la Premier League a signé 6,7 milliards de livres en 2023). Le jeu du chat et de la souris continue, mais chaque démantèlement complique un peu plus l’accès gratuit à ces contenus.
Foire Aux Questions (FAQ)
Qu’est-ce qui rendait Streameast si dangereux pour les ayants droit ?
Son audience cumulée (jusqu’à 136 millions de visiteurs mensuels) siphonnait la valeur des droits en offrant gratuitement des compétitions premium. Cette exposition attirait aussi des revenus publicitaires illicites, créant un cercle vicieux : plus d’audience, plus de pub, plus d’incitation à poursuivre l’activité.
Pourquoi ce type de site renait-il si vite après une fermeture ?
Architecture distribuée, noms de domaine multiples, duplication rapide des flux : les opérateurs déploient des clones pour détourner le trafic. Les autorités doivent donc cibler à la fois l’infrastructure technique, les circuits financiers et les individus derrière ces plateformes.
Regarder un match via un site illégal expose-t-il à des risques ?
Oui. Outre l’illégalité, ces sites peuvent diffuser des malwares, détourner des données personnelles ou forcer l’affichage de publicités intrusives. L’utilisateur s’expose aussi à des coupures inopinées et à une qualité vidéo aléatoire.
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