Si Tesla était au firmament peu avant la prise de pouvoir de Donald Trump pour son second mandat, la cote du constructeur de véhicules électriques s'est rapidement dégradée quand Elon Musk a été nommé à la tête du DOGE et a commencé à mener des actions au nom de la réduction des dépenses gouvernementales.

Une résistance aux actions du milliardaire s'est constituée et Tesla, de ses véhicules à ses concessions, a fait les frais de ce mécontentement. Véhicules vandalisés, concessions incendiées, le constructeur a été pris dans la tourmente et le spectacle de Donald Trump achetant une Tesla Model S Plaid devant la Maison Blanche en soutien à Elon Musk n'a pas vraiment apaisé les tensions.

Certains propriétaires de véhicules avaient déjà affiché des stickers pour exprimer leur désaccord avec les vues du dirigeant de l'entreprise dans l'espoir de ne pas se faire dégrader leur voiture, déjà cible de mouvements anti-voiture électrique.

Action collective en France contre Tesla

Ce rapprochement forcé entre les actions d'Elon Musk (déclarations péremptoires, rôle au sein du DOGE) et l'image de marque de Tesla conduisent à un ralentissement de ses ventes depuis plusieurs mois sur certains marchés.

En France, une augmentation du nombre de véhicules Tesla sur le marché de l'occasion a été observé en début d'année, accompagnée de tarifs attractifs faute d'acquéreurs.

Tesla Model Y Juniper final

Un nouveau cran est franchi avec le lancement d'une procédure judiciaire auprès du Tribunal de commerce de Paris par un groupe de possesseurs de véhicules Tesla réclamant la résiliation de leur contrat de leasing.

Une dizaine de propriétaires se sont rassemblés pour tenter d'obtenir l'annulation de leur contrat en mettant en cause les déclarations et les actions d'Elon Musk, et notamment son soutien à l'extrême droite, qui conduit selon eux à une transformation de l'image de Tesla.

Ils estiment que les véhicules Tesla constituent désormais des emblèmes de ces problématiques et empêchent leur jouissance paisible du véhicule. C'est l'un des arguments avancés par l'avocat Patrick Klugman qui les représente dans cette action judiciaire.

Une jouissance assez peu paisible

Selon lui, "l'ensemble de ces plaignants ont été victimes d'un trouble de la jouissance de leur véhicule Tesla depuis qu'Elon Musk s'est lancé en politique et a pris des positions clivantes qui ont ressurgi sur Tesla et ses clients. Les voitures de mes clients ont toutes été vandalisées et tous ont peur car ils se font insulter et menacer".

Rayures, dégradations, dessins de croix gammées sur les carrosseries et attitude hostile font désormais partie du quotidien des plaignants, empêchant l'utilisation sereine de leur véhicule.

Tesla Model 3 Highland

Il compte mettre en avant le principe de la garantie d'éviction qui stipule que le vendeur doit éviter les agissements risquant de compromettre les droits de l'acheteur, de la possession à la détention en passant par la jouissance paisible.

L'action judiciaire vise à faire annuler les contrats de leasing et à restituer les véhicules en échange du remboursement des montants versés.

Source : Le Figaro