Depuis que le groupe Canal a fait le choix de ne plus diffuser les chaînes gratuites de la TNT de TF1 (TF1, TMC, TFX, TF1 Séries Films, LCI) début septembre, les téléspectacteurs impactés, principalement en zones blanches, prennent leur mal en patience.
S'il existe des moyens pour accéder aux chaînes TV (TNT hertzienne, applications mobiles et sites Web) selon les cas, tous n'ont visiblement pas sauté le pas, par contrainte technique ou par conviction, comme en témoignent les audiences de TF1 mises à mal par un mois d'interruption pour plusieurs millions de foyers.
Le litige étant de nature purement commerciale, l'Arcom, régulateur du secteur de l'audiovisuel, est impuissante à restaurer le signal pour les abonnés Canal+ et ne peut que constater (et regretter) la situation.
Les indiscrétions autour du dossier suggèrent que les discussions n'ont toujours pas repris pour résoudre ce conflit, alors qu'approche la perspective de la Coupe du monde de Football 2022 (à partir de mi-novembre) et ses nombreuses retransmissions de matchs, dont ceux des Bleus.
Olivier Roussat reste confiant...
Olivier Roussat, directeur général du groupe Bouygues (maison mère de TF1), est revenu sur l'affaire dans un entretien à BFM Business en indiquant avoir été surpris de la décision de Canal+ d'interrompre le signal des chaînes télévisées.
Le groupe Bouygues avait averti l'Autorité de la Concurrence dès le mois d'août que Canal+ allait sans doute tenter un coup d'éclat lors du renouvellement de la licence de diffusion, tombé au moment des auditions concernant la possibilité d'une fusion entre TF1 et M6, abandonnée depuis.
De là à interrompre la diffusion des chaînes de télévision sur l'ensemble des offres Canal+ et TNT Sat et de maintenir cette pression dans la durée (Canal+ avait déjà interrompu le flux de TF1 lors de la précédente négociation de 2018, mais durant quelques jours seulement), c'est un scénario qui n'était pas censé se produire.
Et puisqu'il s'agit d'une situation défavorable pour les deux camps, Olivier Roussat se dit "assez confiant" dans la résolution du conflit en affirmant que "les deux sociétés vont réussir à trouver un accord".
...mais le feu couve dans la maison TF1
Le calendrier n'est toutefois pas maîtrisé et Thierry Lhuillier, directeur de l'information chez TF1, indiquait la semaine dernière que si le groupe TF1 était prêt à discuter, les négociations n'avait pas repris avec Canal+, créant un "blocage sans perspective précise".
Les dernières décisions de justice maintiennent pour le moment le blocage des flux des chaînes de TF1 et le groupe de Bouygues souffre de la baisse d'audience à un moment critique qui lui demanderait au contraire de rebondir après l'échec de la fusion avec M6. Qui craquera le premier ?
