L'administration Trump va accorder un prêt d'un milliard de dollars à Constellation Energy pour redémarrer un réacteur de la centrale de Three Mile Island, fermée en 2019.
Rebaptisé Crane Clean Energy Center, le projet vise à alimenter les data centers de Microsoft dès 2027, marquant un tournant majeur pour l'industrie nucléaire américaine face à la demande croissante de l'IA.
Le site de Three Mile Island, en Pennsylvanie, est à jamais associé au pire accident nucléaire de l'histoire américaine. Pourtant, c'est bien là que l'administration Trump a décidé de miser gros.
Le Département de l'Énergie (DOE) vient d'officialiser l'octroi d'un prêt colossal d'un milliard de dollars à l'opérateur Constellation Energy afin de remettre en service l'unité 1 de la centrale, mise à l'arrêt il y a plus de cinq ans.
Un partenariat stratégique entre énergie et technologie
Ce redémarrage est le résultat d'un accord de fourniture d'électricité signé fin 2024 entre Constellation et le géant Microsoft. La firme de Redmond a des besoins énergétiques exponentiels pour alimenter ses centres de données, particulièrement ceux dédiés à l'intelligence artificielle.
Le réacteur, désormais baptisé Crane Clean Energy Center, fournira une source d'énergie décarbonée et stable, indispensable à ces infrastructures critiques. La production est attendue pour 2027.
Pourquoi un tel soutien financier de l'État ?
Le coût total du projet est estimé à 1,6 milliard de dollars. Le prêt du DOE couvrira donc la majorité de l'investissement. Selon Greg Beard, conseiller au sein du bureau des prêts du Département de l'Énergie, cette aide vise à abaisser le coût du capital pour Constellation.
L'effet recherché est une électricité plus abordable pour les 65 millions de consommateurs du réseau régional PJM Interconnection, qui couvre 13 États. L'administration affiche ainsi son soutien à une énergie jugée fiable et sécurisée, dans un contexte de forte augmentation des prix de l'électricité.
La renaissance du nucléaire américain
Ce projet s'inscrit dans une dynamique plus large de relance du nucléaire aux États-Unis, encouragée par plusieurs décrets présidentiels signés par Donald Trump.
La demande croissante liée à l'IA pousse les autorités et les industriels à reconsidérer cette source d'énergie. Le Crane Clean Energy Center n'est ainsi pas un cas isolé.
Le DOE soutient également la relance de la centrale de Palisades dans le Michigan avec un prêt de 1,5 milliard de dollars. De son côté, NextEra Energy prévoit de redémarrer la centrale Duane Arnold en Iowa, en partenariat avec Google.
Avec une capacité de 835 mégawatts, soit l'équivalent de la consommation de 800 000 foyers, le réacteur de Pennsylvanie représente un ajout significatif au réseau.
Avant de produire à nouveau le moindre kilowatt, Constellation devra toutefois obtenir le feu vert définitif de la Nuclear Regulatory Commission (NRC) et finaliser les permis liés à la gestion de l'eau. Une étape cruciale qui sera scrutée de près.