Les supercalculateurs sont à la frontière de l'exascale et certains ont déjà franchi la barrière de l'exaflop, selon le nouveau classement Top500 des systèmes les plus puissants au monde (du moins pour ceux qui sont identifiés et participent au classement).
Dans sa nouvelle édition, le classement en tête évolue peu avec toujours le supercalculateur Frontier de l'Oak Ridge National Laboratory (USA) à la première place avec ses 8,7 millions de CPU et de GPU combinés (à base de processeurs AMD Epyc et d'accélérateurs graphiques AMD Instinct MI250X) lui permettant d'atteindre une puissance de calcul de 1,2 exaflop/s, associée à une belle efficience énergétique de 52,93 Gigaflops / Watt.
En deuxième position se trouve toujours le supercalculateur Aurora de l'Argonne National Laboratory (USA) qui s'appuie sur sa part sur des processeurs et accélérateurs fournis par Intel.
Aurora en quête de la première place mais...
Il y a tout de même une différence de taille avec ce système : lors du précédent classement, il était capable d'assurer une puissance de traitement de 585 petaflops/s avec seulement la moitié du système installé.
Son assemblage s'est poursuivi depuis et il atteint désormais une puissance de 1,01 exaflop/s, ce qui est en fait le second supercalculateur à atteindre officiellement une capacité exaflopique.
Finalisé, Aurora devrait être capable de grimper jusqu'à 2 exaflops, ce qui lui permettrait de passer en tête du classement mondial. Mais cette ambition risque d'être contrariée par l'arrivée plus tard dans l'année d'un nouveau supercalculateur El Capitan du LLNL (Lawrence Livermore National Laboratory) qui dépassera directement les 2 exaflops/s de puissance...avec là encore des puces AMD.
Aurora pourrait donc se retrouver en position d'éternel second, ce qui ne fera pas les affaires d'Intel et affaiblira la démonstration de force de ses CPU et GPU, tandis qu'AMD aurait deux systèmes utilisant ses composants dans le Top 3 mondial.
L'Europe présente dans le Top 10
Côté européen, le premier supercalculateur arrive en 5ème position : c'est LUMI installé en Finlande et exploité par EuroHPC / CSC et qui conserve sa puissance de 379 petaflops/s, suivi en 7ème place par LEONARDO en Italie (EuroHPC / Cineca) avec 241 petaflops/s.
Entre les deux, le nouveau venu suisse Alps glisse son système HPE Cray et ses accélérateurs Nvidia GH200 pour 270 petaflops/s au service du CSCS (Centre Suisse de Calcul Scientifique).
On notera enfin la présence dans le Top 10 de MareNostrum 5, supercalculateur installé à Barcelone, ce qui porte à quatre le nombre de supercalculateurs du Top 10 présents sur le Vieux Continent.
Le classement ne tient pas compte des systèmes HPC militaires et/ou dont les résultats de benchmark ne sont pas rendus publics. Tout indique que la Chine dispose ainsi de plusieurs systèmes exascale en fonctionnement même si la puissance de calcul ne fait pas tout.