Largement dominant sur le marché de la fibre, l'opérateur Orange n'a aucun intérêt à voir la concurrence tenter de s'extirper du cadre du Plan France Très haut débit pour mener ses propres déploiements en se passant du financement public, comme vient de le proposer SFR.
Stéphane Richard, PDG de l'opérateur historique, monte donc logiquement au créneau pour dénoncer un projet qui n'a "pas de sens" et que le plan Très haut débit tel qu'il est formulé actuellement permettra d'atteindre les objectifs de couverture prévus pour 2022.
"Nous pensons que le cadre de régulation, tel qu'il existe aujourd'hui, fonctionne. Il faut peut-être l'ajuster à la marge pour gagner en temps et en efficacité. Mais globalement, il n'y a pas lieu de le remettre complètement en cause", a-t-il indiqué, mettant en avant le danger de retards s'il fallait en changer les règles du jeu maintenant.
Et de fustiger l'intention de SFR de monter en parallèle des projets de déploiement existants son propre réseau dans les zones moins denses, point également mis en avant par le gouvernement dans les négociations en cours pour créer un cadre au projet intermédiaire de "bon haut débit" pour 2020.
Sur ce terrain, c'est la couverture du territoire, et non celle de la population, qui va devoir être améliorée, où elle atteint moins de 60% pour chacun des opérateurs et 45% pour Free, arrivé plus tard sur le marché, note le journal La Tribune.
Les opérateurs n'y sont pas opposés mais discutent toujours des contreparties, comme l'allègement de l'impôt IFER et l'extension des durées d'utilisation des licences mobiles.
Stéphane Richard fait ainsi les comptes : "entre 6000 et 12000 antennes mobiles supplémentaires" seraient nécessaires, soit 600 millions à 1,2 milliard d'euros "à répartir entre les opérateurs".