Le Far West, c'est terminé. Longtemps tolérées, les trottinettes électriques et autres engins de déplacement personnel motorisés (EDPM) sont désormais dans le viseur de nombreuses municipalités.

Lassées des rodéos sur les trottoirs et des slaloms dangereux entre les piétons, plusieurs villes de France ont décidé de sonner la fin de la récréation. Après Saint-Denis, c'est au tour de Perpignan et Montélimar de prendre des mesures drastiques pour apaiser leurs centres-villes.

Quelles sont les nouvelles règles et où s'appliquent-elles ?

La tendance est claire : le "pied à terre" devient la norme dans les zones les plus denses. À Saint-Denis, un arrêté municipal interdit depuis le 10 octobre toute circulation motorisée dans les zones piétonnes du centre-ville et sur le parvis de la gare RER.

À Perpignan, de nouveaux panneaux ont fleuri pour bannir les EDPM du quai Vauban et des allées Maillol, des lieux très fréquentés par les passants et les terrasses. Même son de cloche à Montélimar, l'une des premières villes de France à avoir réglementé leur usage.

Dans tous les cas, la règle est la même : il est toujours possible de traverser ces zones, mais uniquement en marchant à côté de son engin.

Pourquoi cette vague de restrictions maintenant ?

Cette offensive coordonnée est la réponse directe à une exaspération générale des habitants. "C'est dangereux car ils ne respectent pas les feux rouges parfois. Ils vont sur les trottoirs [...] et vont vite", résume une habitante de Saint-Denis. Le maire de la ville, Mathieu Hanotin, confirme que les trottinettes électriques sont devenues la "principale source d'inquiétude des habitants sur les trottoirs".



En cause : une accumulation d'incivilités. Vitesse excessive, circulation à plusieurs sur un même engin, port d'écouteurs, non-respect des piétons... La liste des griefs est longue et a transformé la cohabitation en un véritable casse-tête pour les mairies.

Quelles sont les sanctions et qui est vraiment visé ?

La sanction est dissuasive : une amende de 135 euros, conformément au Code de la route. Il est important de noter que l'interdiction ne vise pas que les trottinettes, mais bien tous les "engins de déplacement personnel motorisés" (EDPM), ce qui inclut les monoroues, gyropodes et autres hoverboards.



Les vélos, eux, passent pour l'instant entre les mailles du filet. Les municipalités justifient ce choix en expliquant que les plaintes visent quasi exclusivement les trottinettes. À Perpignan, un élu pointe particulièrement du doigt les engins personnels, "souvent débridés", par opposition aux trottinettes en libre-service dont la vitesse est bridée.

Foire Aux Questions (FAQ)

Qu'est-ce qu'un EDPM ?

Un EDPM est un "Engin de Déplacement Personnel Motorisé". Cette catégorie regroupe tous les petits véhicules électriques conçus pour une seule personne, comme les trottinettes électriques, les hoverboards, les gyropodes ou les monoroues.

Les vélos électriques sont-ils aussi concernés par ces interdictions ?

Non, pour le moment, les arrêtés pris par les différentes villes ne concernent pas les vélos, y compris ceux à assistance électrique. Les municipalités justifient ce choix par le fait que les plaintes pour comportements dangereux visent très majoritairement les trottinettes.

Cette tendance à l'interdiction va-t-elle se généraliser ?

C'est très probable. Après l'interdiction totale des trottinettes en libre-service à Paris, de plus en plus de villes cherchent des solutions pour mieux réguler leur usage et apaiser l'espace public. L'interdiction dans les zones piétonnes semble être le premier levier activé par de nombreuses municipalités en France.