L'Europe est en quête de relocalisation de sites de production de puces sur son sol pour faire face à la montée des tensions géopolitiques et au risque de perdre l'accès à cette précieuse ressource.

La pénurie mondiale de composants a fait l'effet d'un électrochoc et le Vieux Continent a décidé de réagir en initiant un Chips Act doté de 43 milliards d'euros pour relancer son industrie des semi-conducteurs et faire revenir les grands acteurs internationaux.

La quête d'une souveraineté dans les puces se fait plus forte alors que le canaux d'approvisionnement peuvent être facilement coupés ou détournés en cas de tensions. L'hypothèse d'une invasion possible de Taiwan par la Chine incite également à la prudence et à la diversification des sources de production, même si les techniques de gravure les plus avancées restent à Taiwan et plus généralement en Asie.

Le leader de la fonderie bientôt en Europe ?

Alors que le coup d'envoi d'une extension du site de production de Crolles (région grenobloise) impliquant STMIcroelectronics et GlobalFoundries vient d'être donné et que le géant Intel prévoit de bâtir plusieurs sites dans différents pays européens, le leader mondial de la fonderie pourrait lui aussi s'inviter en Europe.

wafer electronique Laura Ockel Unsplash

Le fondeur taiwanais TSMC était jusqu'à présent resté indécis sur la possibilité d'implanter un site de production en Europe mais le contexte général est en train de changer et la question n'est plus taboue.

C'est sans doute vers l'Allemagne (du côté de Dresde, dans la Saxe) et pas avec la gravure la plus fine (mais de nature à épauler l'industrie automobile), qui reste une priorité stratégique réservée à l'ïle de Taiwan, que le champion des puces prépare son projet mais celui-ci semble désormais de plus en plus probable.

Négociations sur les subventions européennes

L'agence Reuters signale que le projet avance positivement, avec des discussions toujours en cours concernant la part de l'investissement public via le Chips Act européen.

Comme Intel, TSMC tente de tirer le plus possible des subventions européennes. L'agence Bloomberg évoquait début mai un projet de 10 milliards de dollars qui pourrait être financé à 40% par l'Union européenne.

La décision finale et les détails ne devraient pas être divulgués avant le mois d'août mais tout ceci va dans le sens d'une capacité de l'Europe à représenter au moins 20% de la production de puces mondiales d'ici 2030.

TSMC est tout aussi courtisé par les Etats-Unis pour leur propre stratégie de relocalisation avec un gros projet d'implantation de plusieurs sites de production en Arizona, représentant plus de 40 milliards de dollars d'investissement.

Source : Reuters