La pratique du vélo s'est accélérée ces dernières années profitant de tendances liées aux mobilités douces pour rejoindre son lieu de travail, d'efforts pour moins utiliser la voiture et réduire ainsi les émissions de gaz à effet de serre et de la démocratisation des vélos électriques qui peuvent faciliter la découverte ou la reprise de l'usage de la bicyclette.
Il faut compter aussi avec des efforts d'aménagement d'infrastructures, multipliant les pistes cyclables et voies utilisables par les vélos, jusqu'aux itinéraires permettant de découvrir une région.
Cela entraîne une multiplication des vélos dans l'espace urbaine et les campagnes et, comme le rappelle l'association UFC-Que Choisir, une forte progression des accidents et des décès.
Si l'on comptait un peu plus de 150 décès annuels dans les années 2010, la progression est nette depuis 2019 et l'augmentation de la pratique en réaction aux contraintes de la pandémie de coronavirus.
Le nombre de décès a désormais augmenté de 38%, avec 245 morts comptabilisés en 2022. Si l'on intègre les autres moyens de transport motorisé dits EPDM (engins de déplacement personnel motorisé) comme les trottinettes, la hausse des décès est alors de 90% en douze ans.
La différence de vitesse entre auto et vélo, facteur mortel
L'UFC-Que Choisir en donne le détail : les victimes sont principalement des hommes (87%) d'un certain âge : 64% avaient 55 ans et plus et les accidents arrivent principalement lors de sorties loisir et sur des routes de campagne.
L'explication principale vient de la différence de vitesse entre voiture et vélo lors des collisions, avec une mauvaise évaluation des distances de sécurité. En ville, cette différence de vitesse est souvent moindre du fait des limitations de vitesse urbaines et du trafic.
La cohabitation entre vélos et automobiles en ville crée des accidents moins susceptibles d'être mortels. En revanche, sur routes de campagne, cette différence de vitesse est beaucoup plus importante et c'est même le principal facteur, les accidents ayant eu lieu généralement en plein jour, hors croisements et sur route sèche.
Des pistes dédiées, une solution de sécurité
Tout n'est pas à mettre sur le dos des voitures puisqu'une part des accidents mortels en vélo se fait "sans tiers identifié", à la suite d'une chute ou d'un obstacle sans impliquer un autre véhicule.
On peut aussi noter que l'essor du vélo électrique conduit des populations moins rompues aux pratiques cyclistes à s'aventurer sur les voies, qu'elles soient cyclables ou routières.
L'analyse des cas suggère par ailleurs que la séparation franche des voies entre cyclistes et automobilistes avec des infrastructures adaptées constitue une vraie mesure de sécurité.
Le plan vélo à 2 milliards d'euros annoncé par le gouvernement, qui comprend un volet d'investissement dédié à l'extension des pistes cyclables et infrastructures, saura-t-il changer la donne ?