La collaboration entre Virgin Galactic et l'Université Purdue promet d'être riche en émotions et en informations. En 2027, la mission Purdue 1 embarquera chercheurs, étudiants et alumni à bord du tout nouveau vaisseau Delta, avec l'idée d'y réaliser des expérimentations scientifiques lors d'un vol suborbital lancé depuis un avion porteur à haute altitude.

Ce partenariat inédit privilégie l’accès direct à la microgravité et va renforcer la réputation de Purdue comme “berceau des astronautes” sur la scène internationale, tout en offrant une belle fenêtre médiatique à l'entreprise et ses vaisseaux suborbitaux.

Purdue 1 : une équipe entièrement tournée vers la science

La mission Purdue 1 rassemblera, d’après les annonces officielles, cinq membres issus exclusivement de l’université : le professeur d’aérospatiale Steven Collicott, l’étudiante Abigail Mizzi et trois alumni dont Jason Williamson, les deux autres noms restant pour l’instant secrets. Cette composition doit marier expérience académique et recherche appliquée.

L’équipe sera accompagnée de deux pilotes Virgin Galactic, spécialisés dans les vols suborbitaux. Un siège, sur les six disponibles, sera retiré pour faire place aux instruments scientifiques.

virgin-galactic-unity-25

La mission a pour but dans un premier temps d’effectuer des expériences avancées sur les comportements des liquides en microgravité. Collicott analysera la manière dont les fluides s’étalent sur des surfaces, tandis que Mizzi étudiera l’oscillation des liquides en pesanteur.

"On a besoin de ce type de données pour concevoir des équipements spatiaux adaptés aux longues missions et automatiser certains processus. C’est aussi une façon de rendre l’accès à l’espace plus abordable." indique Collicott. Cette approche pourrait contribuer à la conception de systèmes destinés à la vie et à la recherche hors de la Terre.

Virgin Galactic : montée en puissance et stratégie Delta

Virgin Galactic, déjà célèbre pour ses vols commerciaux depuis 2018 et son premier vol totalement équipé en 2021 avec Richard Branson à bord, mise sur sa nouvelle gamme Delta pour cette mission.

Après avoir mené sept missions commerciales, dont la dernière date de juin 2024, la société a suspendu temporairement ses vols pour développer les vaisseaux Delta, plus performants et optimisés pour la recherche.

Virgin Galactic SpaceShipTwo habitacle

L'avion suborbital Delta doit débuter ses vols en 2026, ce qui permettra d'avoir une première expertise avant la mission Purdue 1 l’année suivante. Les billets VSS Unity se négociaient à 600 000 dollars et ceux du Delta devraient être encore plus coûteux.

La structure du vaisseau permet de moduler la capacité du cockpit pour intégrer des charges utiles scientifiques. Cette flexibilité répond aux besoins de missions spécialisées telles que Purdue 1.

L’innovation, combinée à la transition stratégique opérée par Virgin Galactic, attire aussi l’attention des investisseurs. L’action du groupe a bondi de 17% à l’annonce de la mission.

Un financement diversifié et une dynamique collaborative

La mission Purdue 1 s’appuiera sur un modèle économique original avec un financement supporté par le programme Flight Opportunities de la NASA pour le professeur, des donations collectées par l'Université pour le siège de l'étudiante et des financements personnels pour les alumni.

Virgin Galactic Purdue University

Ce montage traduit la convergence d’intérêts entre institutions publiques, la communauté académique et l’initiative privée. L'université Purdue compte 28 astronautes parmi ses anciens élèves et capitalise sur son histoire pour pousser la frontière des expériences spatiales.

La démarche montre comment la recherche spatiale peut devenir plus accessible et collaborative, et rend possible l’implication directe de chercheurs dans leurs propres protocoles expérimentaux.

Que retenir de la mission Purdue 1 pour le secteur spatial ?

Purdue 1 est une expérimentation grandeur nature qui propose de changer la façon dont la science s’opère en microgravité. À travers des tests sur le comportement des fluides, la mission veut lever des verrous technologiques pour les futures missions martiennes ou lunaires.

Virgin Galactic, via Delta, s’impose comme un nouveau référent dans la facilitation du transfert technologique et du partenariat universitaire, à côté du tourisme spatial qui a constitué son approche initiale et qui peut avoir une perception négative auprès du public.

À travers cette mission, la collaboration entre universités et industrie spatiale franchit une étape décisive, où chaque vol représente une opportunité d’éduquer, de prototyper et d’inventer.

La mission, modèle d’innovation dans l’écosystème spatial américain, incite déjà d’autres institutions à s’inspirer de ce format. L’engouement boursier observé illustre un nouvel appétit pour les projets où science et économie avancent main dans la main, avec des perspectives pour des missions encore plus ambitieuses demain.