C'est un changement de paradigme pour des millions d'électromobilistes. La Chine, plus grand marché automobile mondial, a décidé de réglementer sévèrement la conduite à une pédale, ou "one pedal driving".

Cette fonctionnalité, qui permet de ralentir et même d'arrêter son véhicule simplement en relâchant l'accélérateur, ne pourra plus être le mode par défaut au démarrage des voitures neuves à partir du 1er janvier 2027. Un tour de vis réglementaire qui vise à renforcer la sécurité, mais qui bouscule les habitudes et les philosophies de nombreux constructeurs.

Pourquoi cette décision radicale de la part de la Chine ?

La raison est simple : la sécurité. Les autorités chinoises craignent que l'usage prolongé de la conduite à une pédale n'érode le réflexe instinctif des conducteurs de se jeter sur la pédale de frein en cas d'urgence.

Des accidents, parfois attribués à une confusion entre les deux pédales, ont alimenté le débat. La nouvelle norme n'interdit pas la fonctionnalité, mais elle impose son activation manuelle à chaque trajet, s'assurant que le conducteur est pleinement conscient du mode engagé.

De plus, la réglementation unifie l'allumage des feux stop dès qu'une décélération significative via le freinage régénératif est détectée, une mesure essentielle pour avertir les autres usagers.

Quels constructeurs sont les plus touchés par cette mesure ?

En première ligne, on trouve évidemment Tesla, qui a fait du freinage régénératif puissant et de la conduite "one pedal" une véritable signature de son expérience de conduite.

Mais la quasi-totalité des constructeurs de véhicules électriques est concernée, de Polestar à Nissan en passant par GWM et Zeekr. Tous devront adapter leurs logiciels pour le marché chinois. Pour les marques qui avaient fait le choix d'imposer ce mode de conduite sans possibilité de le désactiver ou de le moduler, la mise à jour sera encore plus contraignante. C'est une standardisation forcée qui prime sur la vision de chaque marque.

L'Europe pourrait-elle suivre le mouvement et réglementer à son tour ?

La question se pose inévitablement. Quand la Chine, qui représente un tiers du marché automobile mondial, impose une norme de sécurité, les autres régulateurs écoutent.

Pour l'instant, l'Europe n'a pas légiféré sur le sujet, laissant les constructeurs libres. Cependant, les arguments de Pékin sur l'uniformisation des comportements de freinage et la prévention des erreurs de conduite pourraient trouver un écho favorable à Bruxelles.

Un débat s'ouvre : faut-il privilégier le confort et l'efficacité énergétique, ou imposer un principe de précaution qui garantit que le réflexe de la pédale de frein reste universel ? L'avenir de cette fonctionnalité très appréciée pourrait bien se jouer dans les prochains mois.

Foire Aux Questions (FAQ)

La conduite à une pédale est-elle totalement interdite en Chine ?

Non, la fonctionnalité en elle-même n'est pas interdite. C'est son activation en tant que mode par défaut qui sera prohibée à partir de 2027. Les conducteurs pourront toujours l'activer manuellement au début de chaque trajet, mais la voiture démarrera systématiquement en mode de conduite classique.

Cette règle concerne-t-elle aussi les voitures hybrides ?

Oui, le nouveau standard national pour les systèmes de freinage s'applique à l'ensemble des "véhicules à énergie nouvelle", ce qui inclut les voitures 100 % électriques et les hybrides rechargeables qui proposent un freinage régénératif suffisamment puissant pour permettre une conduite à une pédale.

Quelle est la réglementation actuelle en Europe ?

Il n'existe pas de réglementation européenne spécifique encadrant la conduite à une pédale. Chaque constructeur est libre de la proposer, de l'imposer ou de la rendre optionnelle. La seule règle harmonisée concerne l'allumage des feux stop lors d'une décélération forte, qui est déjà obligatoire sur le continent.