Un véhicule autonome Waymo a mortellement percuté KitKat, un chat emblématique du quartier de la Mission à San Francisco. Cet événement a déclenché une vague d'émotion locale et ravivé les interrogations sur la sécurité et la fiabilité des technologies de conduite autonome, impliquant même des figures comme Elon Musk dans le débat sur leur acceptation par le public.

L'incident s'est produit tard dans la soirée du 27 octobre. KitKat, un chat de 9 ans affectueusement surnommé "le maire de la 16ème rue", a été heurté par un véhicule autonome de la société Waymo, filiale d'Alphabet.

L'animal, figure bien connue du Randa's Market, n'a pas survécu à ses blessures malgré une tentative de sauvetage. Ce drame local a rapidement dépassé les frontières du quartier pour devenir un cas d'école sur les défis posés par l'automatisation de la conduite.

Un drame local, une portée nationale

Le décès de KitKat a provoqué une vive émotion dans le quartier de la Mission. Des fleurs, des bougies et des messages ont rapidement formé un mémorial improvisé devant le Randa's Market, témoignant de l'attachement de la communauté à cet animal.

Mike Zeidan, le propriétaire du magasin et de KitKat, a exprimé sa tristesse face à la perte d'un animal "unique en son genre" qui apportait de la joie à de nombreuses personnes.

KitKat (credit : Mike Zeidan)

Mais au-delà de l'émotion, l'affaire soulève des questions techniques et éthiques. Selon certains témoins et une plainte déposée auprès des services de la ville, le véhicule n'aurait pas tenté de freiner ou d'éviter le chat.

Cet événement, bien que mineur en apparence, cristallise la méfiance d'une partie de la population envers une technologie perçue comme opaque et potentiellement faillible.

La réponse de Waymo et le débat sur la sécurité

Face à la polémique naissante, Waymo a rapidement communiqué. La société a présenté ses condoléances au propriétaire et à la communauté, affirmant prendre la sécurité très au sérieux.

D'après leur analyse, le véhicule était à l'arrêt pour prendre des passagers lorsque le chat se serait "précipité" sous la voiture au moment où celle-ci redémarrait. Cette version est cependant contestée par des témoignages qui décrivent une manœuvre plus rapide et sans réaction de la part du robotaxi. En gage de bonne foi, l'entreprise a promis un don à une organisation locale de défense des animaux.

L'incident met en lumière la difficulté pour ces entreprises de gérer leur image publique. Chaque collision, même sans victime humaine, est scrutée et peut alimenter le sentiment que ces véhicules ne sont pas encore prêts pour un déploiement massif dans des environnements urbains complexes et imprévisibles.

Elon Musk entre en scène : l'autonomie sauvera-t-elle les animaux ?

L'événement a pris une autre dimension lorsque Elon Musk, PDG de Tesla, s'est immiscé dans la conversation. Répondant à une publication sur X qui affirmait que la conduite autonome réduirait drastiquement le nombre d'animaux tués sur les routes, estimé à plusieurs millions chaque année aux États-Unis, Musk a sobrement commenté : "Vrai, de nombreux animaux de compagnie seront sauvés par l'autonomie".

Cette déclaration replace l'affaire KitKat dans le contexte plus large de la compétition féroce entre les entreprises comme Waymo et Tesla pour développer et imposer leurs technologies de conduite autonome.

En théorie, ces systèmes, équipés de capteurs avancés, devraient être capables de détecter les obstacles, y compris les petits animaux, bien plus efficacement qu'un humain.

Pourtant, ce drame illustre parfaitement le fossé qui sépare la promesse technologique de la réalité de son déploiement. La question qui demeure est de savoir quel niveau d'imperfection la société est prête à accepter de la part de ces nouvelles machines sur nos routes.