Spécialiste des smartphones et des gadgets électroniques, le groupe chinois Xiaomi s'est lancé dans l'aventure du développement de véhicules électriques en 2021, sous la supervision de son CEO Lei Jun.
Grand projet de sortie de Covid, une telle initiative n'était pas évidente dans un marché chinois qui frisait déjà la saturation. La conception et les partenariats ont été réalisés en un temps record et Xiaomi a pu lancer son premier véhicule, la berline Xiaomi SU7, dès début 2024.
Concurrent direct du Tesla Model 3, bien équipé et moins cher, le véhicule électrique a connu un succès immédiat, obligeant la firme à revoir à la hausse les capacités de production.
La rentabilité déjà à portée
Alors qu'elle s'apprête à profiter de ce bon départ en lançant un second véhicule, le Xiaomi YU7, engagé sur le segment des SUV compacts, le seuil de rentabilité est déjà en vue.
Lei Jun a indiqué dans les médias chinois qu'il s'attendait à ce que Xiaomi Automotive arrive au point de rentabilité avant la fin de l'année grâce au très bon accueil du public chinois.
Ce point de bascule pourrait intervenir durant le troisième ou le quatrième trimestre, en fonction des commandes du nouveau Xiaomi YU7 ces prochains mois. Les ventes de véhicules électriques ont généré 18,1 milliards de yuans (2,2 miliards d'euros) au premier trimestre, contre 18,4 millions de yuans à la même période l'an dernier, alors que les ventes du SU7 débutaient à peine.
La perte a été réduite à 500 millions de yuans (61 millions d'euros) au premier trimestre et le point d'équilibre n'est donc plus loin, à moins d'une catastrophe industrielle.
Un succès immédiat
Un coup de semonce a tout de même été ressenti en début d'année avec une série d'accidents associés a priori au système de conduite autonome de la SU7, ce qui semble avoir conduit au report de quelques mois du lancement de la YU7.
Cela n'empêche pas Xiaomi d'avoir écoulé 258 000 véhicules électriques depuis le lancement en 2024, dont 75 900 unités rien que sur le premier trimestre 2025, en hausse de 8,8% par rapport au trimestre précédent.
Le Xiaomi YU7, en proposant un format SUV compact apprécié du public, devrait logiquement connaître un beau succès dans les mois à venir tout en mettant en avant des qualités dignes de Tesla ou de Porsche mais à des tarifs plus bas.
Une indispensable ouverture à l'international ?
Xiaomi aurait investi pas moins de 3,5 milliards de yuans (428 millions d'euros) dans le système de conduite autonome et l'ADAS du Xiaomi YU7 en profitant de travaux de R&D déjà menés sur des systèmes robotisés déjà en test sur ses lignes de production.
La concurrence est toujours très vive sur le marché chinois de l'automobile électrique et l'annonce de la baisse des prix sur un grand nombre de modèles du concurrent BYD risque de faire des dégâts.
Si les véhicules électriques Xiaomi restent pour le moment réservés au marché local, une ouverture à l'international est attendue vers 2027. Cela constituera peut-être une voie de secours pour ne pas être étranglé sur le marché local.