La marque Xiaomi veut aller plus loin dans la conception de ses smartphones en développant ses propres processeurs mobiles. Après une première tentative dans les années 2010, elle veut se donner plus sérieusement les moyens de parvenir à son but.
Lei Jun, son dirigeant, a déjà pré-annoncé l'émergence d'une série de processeurs Xring qui se retrouveront dans les smartphones Xiaomi haut de gamme. Sous architecture ARM, gravés en 3 nm chez TSMC, il seront déployés peu à peu dans les produits du fabricant.
Mais, contrairement aux puces Surge d'il y a quelques années, Xiaomi a désormais les épaules assez solides et des perspectives pour envisager une stratégie de long terme.
Les puces mobiles de Xiaomi, c'est du sérieux
Comme pour ses voitures électriques, la firme veut investir de façon conséquente et sur un temps long afin de mettre toutes les chances de son côté. Le patron de Xiaomi a ainsi annoncé que l'entreprise va investir l'équivalent de 6,4 milliards d'euros sur 10 ans pour disposer de puces mobiles haut de gamme.
L'annonce est réalisée pour les 15 ans de la marque et veut montrer son dynamisme et son regard tourné vers le futur. Elle veut se placer au même niveau que Apple, Samsung ou Huawei qui développent déjà leurs propres processeurs mobiles.
Cette capacité donne la possibilité de créer des composants finement adaptés à un matériel mais aussi de ne pas dépendre des prix de vent et dans une moindre mesure des royalties associées à des solutions standard prêtes à l'emploi comme peuvent les proposer des concepteurs de puces comme Qualcomm et MediaTek.
Gagner son indépendance
L'annonce de Xiaomi ne fait d'ailleurs sans doute pas les affaires de Qualcomm dont les derniers processeurs mobiles premium étaient régulièrement présents dans des smartphones Xiaomi à leur lancement avant toute autre marque, signe de la collaboration étroite entre les deux entreprises.
Après la perte à venir des modems 5G dans les iPhone, Qualcomm va sans devoir devoir anticiper la baisse des volumes de puces Snapdragon chez Xiaomi. Il reste à voir si le groupe chinois parviendra à égaler les puces de la firme de San Diego mais cette stratégie sur 10 ans et l'investissement annoncé lui donnent des arguments pour y parvenir.
Avec le développement en parallèle de son système d'exploitation HyperOS qui commence à être déployé un peu, Xiaomi se donne peu à peu les moyens de contrôler à la fois son hardware et son software, là encore comme Apple ou surtout Huawei, de manière à décider de ses orientations, se détacher de liens pouvant devenir compliqués dans le cadre des tensions entre les Etats-Unis et la Chine et de finalement contrôler son destin.