La multiplication des vidéos "deepfake", ces contenus générés par intelligence artificielle qui imitent de manière troublante des personnes réelles, posait un défi de taille à YouTube. La plateforme réagit enfin en déployant un système de détection conçu pour redonner aux créateurs le contrôle de leur propre image.

Comment fonctionne cet outil anti-deepfake ?

Baptisé "Likeness Detection", ce nouvel outil s'intègre directement dans le YouTube Studio. Pour l'activer, les créateurs éligibles doivent d'abord consentir au traitement de leurs données et passer par une étape de vérification d'identité. Une fois cette configuration achevée, l'intelligence artificielle de YouTube se met au travail pour scanner la plateforme à la recherche de contenus non autorisés. Le système analyse aussi bien le visage que la voix.

Likeness Detection YouTube

L'outil "Likeness Detection", avec la possibilité de demander un retrait de la vidéo incriminée ou une réclamation pour violation des droits d'auteur.
Crédits : YouTube

Que peuvent faire les créateurs une fois une vidéo détectée ?

Lorsqu'une vidéo suspecte est identifiée, elle apparaît dans un onglet dédié du YouTube Studio, avec des informations clés comme le titre ou le nombre de vues. Le créateur peut alors examiner le contenu et, s'il s'agit bien d'une usurpation, lancer une procédure de suppression. YouTube propose deux types de requêtes : une demande de retrait pour atteinte à la vie privée, ou, en cas d'utilisation massive, une réclamation pour violation des droits d'auteur, un mécanisme similaire au bien connu Content ID.

Qui peut accéder à ce service et quand ?

Le déploiement de cette fonctionnalité se fait de manière progressive. Dans un premier temps, seuls les créateurs membres du Programme Partenaire YouTube y ont accès, avec une notification envoyée par email. La plateforme a précisé que cet outil, encore en développement, pourrait parfois signaler des contenus légitimes. Le projet a été testé en amont lors d'un programme pilote avec des personnalités, et l'objectif final est d'étendre l'accès à tous les créateurs monétisés d'ici janvier 2026.