C'est au mois d'avril dernier que France Télécom a obtenu de la Chambre Internationale du Commerce une décision obligeant la société Orascom Telecom, contrôlée par l'homme d'affaires Naguib Sawiris, à lui transférer ses presque 30% de parts détenues dans la holding Mobinil.

Celle-ci détient une participation de 51% dans l'opérateur mobile ECMS, qui contrôle 48% du marché égyptien, soit 21 millions de clients. Disposer du contrôle de Mobinil, et donc d' ECMS, constitue un atout de taille pour la politique d'occupation des marchés émergents que France Télécom / Orange a amplifiée durant l'année 2008.

Sur la base de cette décision, France Télécom espérait bien lancer une OPA sur ECMS et en prendre la totalité du contrôle. Mais Orascom, qui détient 20% d' ECMS, ne l'entend pas de cette oreille et a tout fait pour faire capoter la tentative d'acquisition en accusant le groupe français de tenter de mettre la main sur les participations des petits actionnaires d' ECMS à vil prix.


Encore des retards en perspective
France Telecom MobiNil Une contestation entendue par l'autorité des marchés égyptienne qui a demandé à France Télécom de revoir son prix, ce que le français a refusé de faire dans un premier temps. Au même moment, la situation s'est tendue entre les deux groupes, chacun s'accusant mutuellement de ne pas suivre les procédures permettant le transfert de la participation de Mobinil.

La semaine dernière, Orascom a estimé que France Télécom n'avait pas payé les 530 millions d'euros liés à ce transfert dans le délai imparti et a décidé de faire appel de la décision initiale. Le groupe français rétorque qu'il n'y avait pas de date-butoir et qu'il n'a pas versé la somme car il n'a pas reçu les garanties nécessaires de la part d' Orascom.

La situation est donc une nouvelle fois bloquée, comme il y a un plus d'un mois. La plainte en justice d' Orascom intervient au moment même où France Télécom a présenté une OPA avec un montant revu à la hausse, mais pas encore au prix voulu par Orascom, soit 273 livres égyptienne par part.

Cette nouvelle passe d'armes risque encore de retarder ce dossier alors que Didier Lombard, le patron de France Télécom, espérait vraisemblablement annoncer un succès aux actionnaires lors de la réunion de la semaine prochaine.