Plateforme vidéo en OTT entre France Télévisions, M6 et TF1, Salto va connaître un lancement test le 3 juin prochain avec pour débuter 15 000 heures de programmes, puis 20 000 heures d'ici fin 2020. Le grand lancement aura lieu à la rentrée de septembre.

Face à Netflix et prochainement Disney+ par exemple, Salto va jouer la carte d'une cible spécifiquement française avec des contenus choisis en fonction. Ces contenus couvre des séries, cinéma, documentaires, magazines d'information, jeunesse, téléréalité…

Pour son offre de contenus et de l'éditorialisation dans les recommandations, Salto bénéficie d'un budget de 250 millions d'euros sur trois ans. Plusieurs abonnements seront proposés avec des prix allant de 5 € à 10 € par mois.

Salto

Outre des programmes à la demande, Salto aura également une casquette d'agrégateur pour visionner les flux de plusieurs chaînes, avec du direct et du replay. Selon le Conseil supérieur de l'audiovisuel, Salto doit permettre de " valoriser la création française et européenne " et pour " renforcer l'offre non linéaire des acteurs français historiques de la télévision gratuite. "

Salto a obtenu l'aval de l'Autorité de la concurrence en août dernier. Pour autant, La Lettre A informe que Free a déposé un recours devant le Conseil d'État contre cette autorisation et la création de Salto.

L'Autorité de la concurrence avait conditionné son autorisation à diverses restrictions et engagements. Notamment, une limitation du volume des contenus obtenus en exclusivité auprès des groupes audiovisuels fondateurs. Salto ne pourra également pas " contracter d'exclusivité de distribution de chaînes de la TNT en clair et pour leurs services et fonctionnalités associés. "

De telles mesures étaient a priori de nature à rassurer les opérateurs télécoms dans le cadre de leurs habituelles négociations tendues pour les accords de distribution des chaînes. Manifestement, Free a encore des inquiétudes.

Ce n'est pas une surprise. On se souviendra par exemple de la bataille pour le renouvellement des accords de distribution entre Free et les groupes TF1 et M6. Des services à valeur ajoutée (exclusivité, replay, contrôle du direct…) sont entrés en jeu pour l'obtention de compensations financières.

Avec Salto, Free a brandi l'épouvantail de la création d'un " cartel vis-à-vis des distributeurs. " Une inquiétude du reste partagée par Molotov qui entretient également des relations conflictuelles avec TF1 et M6. En rappelant par ailleurs que Xavier Niel, le fondateur et actionnaire principal de la maison-mère de Free, a investi via sa holding personnelle dans Molotov.