Sur le papier, le groupe chinois Huawei profite d'une phase de croissance semblant impossible à stopper. La firme est sur le point de devenir le nouveau numéro deux mondial des smartphones, devant Apple, après avoir occupé cette position régulièrement mais de façon intermittente ces deux dernières années.

Elle profite également de sa très puissante R&D pour se positionner en amont des déploiements des réseaux 5G un peu partout dans le monde, affirmant déjà avoir obtenu des dizaines de contrats.

Rien ne semble pouvoir l'arrêter mais la défiance des Etats-Unis sur les équipements télécom mais aussi les appareils mobiles et ses efforts pour convertir les pays alliés à ses vues pourraient bien affaiblir un tableau qui s'annonçait éblouissant.

Huawei Mate 20 Pro Et c'est le fondateur même de Huawei, Ren Zhengfei, qui exprime ce point de vue en indiquant que l'avenir ne s'annonce plus aussi lumineux que prédit et que des temps difficiles s'annoncent, avec son lot de réorganisations et de suppressions d'emplois.

Il faut dire que le monde occidental a lancé des signaux forts ces derniers mois, entre boycotts officieux et officiels, arrestation de la directrice financière (et fille de Ren Zhengfei) Meng Wanzhou au Canada, ou encore soupçons d'espionnage de la part d'un cadre de Huawei en Pologne.

Le fondateur a adressé un message à tous ses salariés ce vendredi, soulignant que la voie de la 5G ne sera pas aussi facile que celle de la 4G et que la phase de forte croissance du groupe, encore effective en 2018, pourrait arriver à son terme, obligeant à prendre des mesures et à rationaliser un groupe que l'euphorie des années de croissance a fait gonfler.

Les propos de Ren Zhengfei ont une tonalité particulière après ses déclarations en réponse aux accusations d'espionnage par les Etats-Unis et alors que l'homme se montre habituellement très discret vis-à-vis des médias.

Source : Financial Times