Si Huawei peut éventuellement se passer d'Android en proposant des alternatives, le fabricant de smartphones pourra-t-il se passer de l'accès aux technologies ARM, présentes dans quasiment tous les processeurs mobiles des smartphones du marché ?
La BBC affirme qu'un mémo circule au sein des équipes ARM en évoquant la suspension des activités (contrats, coopérations, engagements) en lien avec la firme chinoise.
Le document fait valoir que les designs ARM comprennent des technologies venant des USA et qu'ils sont donc concernés par le décret sur l'urgence nationale signé par Donald Trump.
Dans l'un des différents mémos envoyés depuis le placement de Huawei sur la liste noire des Etats-Unis, les équipes sont enjointes à contacter les représentants de Huawei pour indiquer qu'elles ne sont plus en mesure d'assurer un quelconque support (dont des mises à jour) ni discuter de détails techniques avec Huawei, HiSilicon ou d'autres entreprises en dérivant.
Et cela concernerait aussi ARM China, la coentreprise montée l'an dernier avec un consortium chinois pour développer des puces spécifiques au marché chinois et en assurer le support.
Plus que la perte de la licence Android, un blocage de l'accès aux technologies ARM porterait un rude coup aux activités de Huawei, étant donné la domination des designs ARM dans tous les aspects du secteur de la téléphonie mobile. Par ailleurs, Huawei n'a cessé de renforcer sa collaboration avec ARM ces dernières années pour raccourcir ses cycles de développement et profiter des dernières technologies (comme le passage à la gravure en 7 nm pour le SoC Kirin 980, par exemple).
Là encore, l'effet ne serait pas immédiat et le SoC Kirin 985, attendue dans la série Huawei Mate 30 au second semestre, ne serait pas directement affecté, mais ce sont les produits futurs qui en pâtiraient.
La seule issue pour Huawei / HiSilicon serait alors de faire appel à d'autres architectures (elles existent mais ont peu de support) ou bien de créer directement sa propre architecture processeur, ce qui demandera des mois, sinon des années.
Les processeurs de HiSilicon (tout comme ceux de Qualcomm, Samsung, Apple...) ont des spécificités propres mais ils restent dépendants de l'architecture ARM sous-jacente et ce socle ne sera pas simple à remplacer.
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