Depuis plusieurs semaines, le secteur des semiconducteurs est agité par la tentative de rachat de Qualcomm par Broadcom. Un rapprochement permettrait en principe de constituer un nouveau géant dans le secteur capable de déplacer les équilibres du marché.

Mais parce que leurs domaines d'activité se recoupent en grande partie, il y a de bonnes chances pour que le projet ne soit pas validé par les régulateurs, à moins d'imposer des remèdes conséquents.

Par ailleurs, Qualcomm, qui est déjà impliqué de son côté dans le rachat de NXP Semiconductors, estime que l'offre de Braodcom (117 milliards de dollars) est insuffisante au regard des potentialités à venir comme la 5G ou l'automobile connectée / autonome.

Malgré tout, si le deal était réalisé, il ne ferait pas les affaires d'un autre acteur des semiconducteurs : Intel. Selon le Wall Street Journal, ce dernier étudierait la possibilité de déclencher une proposition de rachat sur Broadcom dans le cas où le deal entre Broadcom et Qualcomm prendrait une tournure plus sérieuse.

Cette possibilité, qui n'en serait qu'au stade de l'évaluation, ne serait pas moins problématique du point de vue des régulateurs et nécessiterait là aussi de faire une offre très conséquente, Broadcom étant valorisé à 104 milliards de dollars.

Elle permettrait toutefois à Intel de se repositionner sur le segment des composants mobiles, notamment à l'orée de la 5G et de l'essor de l'IoT, et de proposer des offres croisées avec ses propres produits.

Ce n'est cependant qu'une des pistes envisagées et le groupe de Santa Clara pourrait tout aussi bien se tourner vers des acquisitions de cibles plus petites et moins problématiques du point de vue de la réglementation.