Après l'avis défavorable du CFIUS (Committee on Foreign Investment in the US) qui supervise les acquisitions d'entreprises américaines par des sociétés étrangères, le président des Etats-Unis Donald Trump est logiquement allé dans le même sens en faisant bloquer la tentative de rachat de Qualcomm par Broadcom, estimant qu'elle constitue une menace pour la sécurité nationale.

Broadcom-logo Pour rappel, Broadcom, qui avait été racheté par Avago Technologies en 2015, a son siège social à Singapour. La promesse d'un retour des quartiers généraux aux Etats-Unis et la récente visite de son CEO Hock Tan au Pentagone n'ont donc pas suffi à dissiper les craintes.

Ces dernières se focalisent sur la supposition que Broadcom pourrait décider de réduire les investissements en R&D pour maximiser les profits à court terme, permettant à la concurrence chinoise, notamment celle de Huawei, de prendre le dessus et de devenir l'acteur dominant de la 5G.

Or Huawei fait déjà l'objet d'une forte défiance aux Etats-Unis en tant qu'équipementier télécom mais aussi fabricant de smartphones, le gouvernement US déconseillant à ses agences gouvernementales d'utiliser ses produits.

La décision intervient quelques mois seulement après que Donald Trump a déjà fait bloquer le rachat d'un autre acteur US des semiconducteurs, Lattice Semiconductor, par un fonds d'investissement chinois.

Il faut dire que la Chine est en train de s'organiser et de dépenser sans compter pour devenir l'une des premières puissances en matière de conception et de production de semiconducteurs, n'hésitant pas à racheter de nombreuses entreprises étrangères pour intégrer leur savoir-faire à son industrie.

Un blocage...avant même que la transaction ne soit entérinée

L'agence Bloomberg rappelle que l'intervention directe d'un président des Etats-Unis pour bloquer un deal sur la base d'un risque pour la sécurité nationale n'est intervenue que quatre fois en 25 ans, tandis que le CFIUS a fait stopper au moins une demi-douzaine de transactions sous l'ère Trump.

Bloomberg note également que l'investigation du CFIUS et la décision présidentielle ont été déclenchées avant même que Broadcom n'obtienne le soutien des actionnaires de Qualcomm, et donc que la transaction soit potentiellement validée.

Broadcom tente toujours de convaincre Qualcomm que sa proposition à 117 milliards de dollars, soit 79 dollars par action, constitue sa meilleure offre possible, alors que la direction et les actionnaires souhaiteraient un prix plus proche des 85 dollars par action, mettant en avant le potentiel de Qualcomm dans la 5G et les véhicules connectés et autonomes.

Source : Bloomberg