Faute d'avoir obtenu le feu vert du régulateur chinois dans les temps pour sa proposition de rachat de NXP Semiconductors, le groupe Qualcomm va renoncer à cette ambition en cours depuis de longs mois et a déjà annoncé à la place un programme de rachat d'actions pour 30 milliards de dollars.

L'acquisition du groupe européen était pourtant une belle occasion de se renforcer dans des créneaux porteurs comme l'IoT et surtout l'automotive en combinant les expertises des deux entreprises, avec un accès direct aux intégrateurs et aux constructeurs automobiles.

Cela aurait permis de trouver de nouveaux débouchés, notamment pour les véhicules connectés et autonomes, alors que le marché des smartphones tend à la saturation et alors qu'il devient de plus en plus difficile d'écouler de grands volumes de composants, les acteurs majeurs du secteur s'appuyant sur leurs propres puces.

A défaut d'obtenir l'approbation chinoise dans les temps, vue par les observateurs comme une conséquence des tensions économiques entre la Chine et les Etats-Unis, Steve Mollenkopf, CEO de Qualcomm, a annoncé lors de la présentation des résultats financiers trimestriels du groupe, que la procédure d'acquisition allait être abandonnée, à moins d'un retournement de dernière minute.

"Nous avons à l'évidence été pris dans quelque chose qui nous dépassait", a indiqué le CEO en commentaire. L'allègement de la sanction américaine contre ZTE n'a visiblement pas suffi à satisfaire les autorités chinoises.

Le groupe avait proposé jusqu'à 44 milliards de dollars pour racheter NXP et la rupture de l'accord devrait conduire à une pénalité de 2 milliards de dollars en faveur de NXP.

L'acquisition potentielle de NXP avait aussi été un élément sensible pour la tentative de rachat de Qualcomm par Broadcom il y a quelques mois, avant que le président Donald Trump n'y mette son veto.

Le programme de rachat d'actions pour 30 milliards de dollars devrait faire oublier aux investisseurs cette déconvenue, d'autant plus que Qualcomm a également confirmé qu'il ne fournirait pas les modems des prochains iPhone, après en avoir été le fournisseur exclusif pendant plusieurs années.

Source : Reuters