Respirez un grand coup, voici tout d'abord un résumé de ma situation
actuelle :
- je possède un vieil ampli Brandt (A3256), 2x32W
- mon budget est de 350? environ
- j'ai actuellement de vieilles enceintes "format moyen" Studiotech Power
125 (si quelqu'un connait ?) qui grésillent à certaines fréquence
- j'habite à Lyon
- je suis prêt à acheter du neuf comme de l'occasion
- mon salon fait environ 15m²
- J'écoute une majorité de rock, au sens large (des Beatles aux Clash, en
passant par AC/DC, Bob Dylan, The White Stripes, etc.), de la chanson
française pas trop récente (Brel, Brassens, Renaud anciens albums...), et
parfois un peu de classique, de jazz.
- Concernant le type de son, j'aime bien avoir un son assez clair
(distinction
nette entre les instruments, voix...), pas trop doux, avec des basses
équilibrées bien présentes mais pas trop (je n'aime pas les caissons de
basse poussés à fond). Mais globalement je ne sais pas très précisément le
son que j'aime, car je n'ai pas tellement d'élements de comparaison à part
ma chaîne actuelle.
Je souhaite commencer par changer les enceintes. Avant de me rendre dans un
magasin pour faire des écoutes, voici les premières questions auxquelles
vous vous ferez sans doute un plaisir de répondre ;o)
1. La décision de changer les enceintes en premier lieu est-elle un bon
choix ?
2. Quelles sont les différences fondamentales entre les enceintes
bibliothèques et les enceintes colonnes, à part le prix ?
3. J'ai vu sur Cobrason des enceintes Wharfedale Diamond 8.4 (un peu
anciennes mais plutôt bien critiquées) en déstockage à 200? la paire FDPin.
Dois-je me jeter dessus ?
4. Quelles autres modèles me conseillez-vous ?
5. J'ai acheté le What hi-fi de février, ils conseillents les Monitor Audio
Bronze BR2 (biblio) à 330?. Un bon choix ? Puis-je me fier aux notes que
donne ce magazine (ils récapitulent les tests des anciens numéros à la fin)
?
6. D'autres conseils ?
7. (subsidiaire) Quelqu'un connait-il de bons magasins à Lyon ?
Connaissez-vous Digital ? Si oui, qu'en pensez-vous ?
"xcomm" a écrit dans le message de news: 45ed0106$0$21143$
(Réponse qui devait être envoyée hier soir avant la réponse de Clément et ma panne de connexion internet...)
Bonsoir,
Je relisais des conseils de choix d'une enceinte Hi-Fi auquel j'adhère assez bien.
(plein de choses très intéressantes ;o)
Merci beaucoup d'avoir pris le temps de me faire cette réponse qui éclaire bien ma lanterne. Il me reste cependant une interrogation : quelle va être la différence entre une très bonne et très "fidèle" enceinte de Hifi (donc qui "n'enjolive" pas trop le son, et je suis moi aussi contre les fortes colorations), et un très bon monitor ? On pourrait déduire de votre réponse que dans le haut de gamme, les enceintes hifi et les monitors se rejoignent...
Je vais essayer de trouver un magasin où je pourrai comparer monitors et enceintes de hifi, pour me faire une idée par moi-même. Mais comme vous dites, j'ai peur d'être berné par un son flatteur au premier abord. Dois-je donc chercher l'enceinte la moins gréable à l'écoute ? ;o)
A propos de monitors, que pensez-vous des Prodipe Pro 8 (ou 5) ?
Clément.
"xcomm" <xcomm@club-internet.fr> a écrit dans le message de news:
45ed0106$0$21143$7a628cd7@news.club-internet.fr...
(Réponse qui devait être envoyée hier soir avant la réponse de Clément et
ma panne de connexion internet...)
Bonsoir,
Je relisais des conseils de choix d'une enceinte Hi-Fi auquel j'adhère
assez bien.
(plein de choses très intéressantes ;o)
Merci beaucoup d'avoir pris le temps de me faire cette réponse qui éclaire
bien ma lanterne.
Il me reste cependant une interrogation : quelle va être la différence entre
une très bonne et très "fidèle" enceinte de Hifi (donc qui "n'enjolive" pas
trop le son, et je suis moi aussi contre les fortes colorations), et un très
bon monitor ?
On pourrait déduire de votre réponse que dans le haut de gamme, les
enceintes hifi et les monitors se rejoignent...
Je vais essayer de trouver un magasin où je pourrai comparer monitors et
enceintes de hifi, pour me faire une idée par moi-même. Mais comme vous
dites, j'ai peur d'être berné par un son flatteur au premier abord.
Dois-je donc chercher l'enceinte la moins gréable à l'écoute ? ;o)
A propos de monitors, que pensez-vous des Prodipe Pro 8 (ou 5) ?
"xcomm" a écrit dans le message de news: 45ed0106$0$21143$
(Réponse qui devait être envoyée hier soir avant la réponse de Clément et ma panne de connexion internet...)
Bonsoir,
Je relisais des conseils de choix d'une enceinte Hi-Fi auquel j'adhère assez bien.
(plein de choses très intéressantes ;o)
Merci beaucoup d'avoir pris le temps de me faire cette réponse qui éclaire bien ma lanterne. Il me reste cependant une interrogation : quelle va être la différence entre une très bonne et très "fidèle" enceinte de Hifi (donc qui "n'enjolive" pas trop le son, et je suis moi aussi contre les fortes colorations), et un très bon monitor ? On pourrait déduire de votre réponse que dans le haut de gamme, les enceintes hifi et les monitors se rejoignent...
Je vais essayer de trouver un magasin où je pourrai comparer monitors et enceintes de hifi, pour me faire une idée par moi-même. Mais comme vous dites, j'ai peur d'être berné par un son flatteur au premier abord. Dois-je donc chercher l'enceinte la moins gréable à l'écoute ? ;o)
A propos de monitors, que pensez-vous des Prodipe Pro 8 (ou 5) ?
Clément.
Clément
"Jean-Louis Matrat" a écrit dans le message de news: 45ec95e9$0$25921$
en ce 05/03/2007 22:07, Clément nous disait:
Vous avez déjà écrit la réponse. Il convient d'ajouter qu'une enceinte monitor ne laisse pas entendre que les défauts. Et "relativement" fidèle n'est pas fidèle. Joli son contre vrai son. Le vrai est relativement simple à reconnaître par tout le monde. Le joli est une affaire d'individu.
Et scientifiquement parlant, qu'est-ce qui fait la différence entre un joli son et un vrai son ? Seulement des différences de courbe de réponse ? Dans ce cas, le mieux n'est-il pas de combiner des monitors avec un bon égaliseur pour colorer le son à notre guise ?
Clément
"Jean-Louis Matrat" <jeantiretlouispointmatrat@wanadoo.fr> a écrit dans le
message de news: 45ec95e9$0$25921$ba4acef3@news.orange.fr...
en ce 05/03/2007 22:07, Clément nous disait:
Vous avez déjà écrit la réponse. Il convient d'ajouter qu'une enceinte
monitor ne laisse pas entendre que les défauts.
Et "relativement" fidèle n'est pas fidèle.
Joli son contre vrai son. Le vrai est relativement simple à reconnaître
par tout le monde. Le joli est une affaire d'individu.
Et scientifiquement parlant, qu'est-ce qui fait la différence entre un joli
son et un vrai son ? Seulement des différences de courbe de réponse ?
Dans ce cas, le mieux n'est-il pas de combiner des monitors avec un bon
égaliseur pour colorer le son à notre guise ?
"Jean-Louis Matrat" a écrit dans le message de news: 45ec95e9$0$25921$
en ce 05/03/2007 22:07, Clément nous disait:
Vous avez déjà écrit la réponse. Il convient d'ajouter qu'une enceinte monitor ne laisse pas entendre que les défauts. Et "relativement" fidèle n'est pas fidèle. Joli son contre vrai son. Le vrai est relativement simple à reconnaître par tout le monde. Le joli est une affaire d'individu.
Et scientifiquement parlant, qu'est-ce qui fait la différence entre un joli son et un vrai son ? Seulement des différences de courbe de réponse ? Dans ce cas, le mieux n'est-il pas de combiner des monitors avec un bon égaliseur pour colorer le son à notre guise ?
Clément
Jean-Pierre Roche
Clément a écrit :
Je vais essayer de trouver un magasin où je pourrai comparer monitors et enceintes de hifi, pour me faire une idée par moi-même. Mais comme vous dites, j'ai peur d'être berné par un son flatteur au premier abord. Dois-je donc chercher l'enceinte la moins gréable à l'écoute ? ;o)
Il faut surtout sélectionner des plages de qualité et bien connues pour son écoute... Avec (entre autres) de la voix pas trafiquée (ou le moins possible).
A propos de monitors, que pensez-vous des Prodipe Pro 8 (ou 5) ?
Disons que je n'en ai jamais vu dans un vrai studio...
-- Jean-Pierre Roche
enlever sanspub pour m'écrire...
http://jpierreroche.free.fr/
Clément a écrit :
Je vais essayer de trouver un magasin où je pourrai comparer monitors et
enceintes de hifi, pour me faire une idée par moi-même. Mais comme vous
dites, j'ai peur d'être berné par un son flatteur au premier abord.
Dois-je donc chercher l'enceinte la moins gréable à l'écoute ? ;o)
Il faut surtout sélectionner des plages de qualité et bien
connues pour son écoute... Avec (entre autres) de la voix
pas trafiquée (ou le moins possible).
A propos de monitors, que pensez-vous des Prodipe Pro 8 (ou 5) ?
Disons que je n'en ai jamais vu dans un vrai studio...
--
Jean-Pierre Roche
jproche@sanspubchello.fr
enlever sanspub pour m'écrire...
Je vais essayer de trouver un magasin où je pourrai comparer monitors et enceintes de hifi, pour me faire une idée par moi-même. Mais comme vous dites, j'ai peur d'être berné par un son flatteur au premier abord. Dois-je donc chercher l'enceinte la moins gréable à l'écoute ? ;o)
Il faut surtout sélectionner des plages de qualité et bien connues pour son écoute... Avec (entre autres) de la voix pas trafiquée (ou le moins possible).
A propos de monitors, que pensez-vous des Prodipe Pro 8 (ou 5) ?
Disons que je n'en ai jamais vu dans un vrai studio...
-- Jean-Pierre Roche
enlever sanspub pour m'écrire...
http://jpierreroche.free.fr/
Stéphane Guillard
Bonjour,
Et scientifiquement parlant, qu'est-ce qui fait la différence entre un joli son et un vrai son ? Seulement des différences de courbe de réponse ? Dans ce cas, le mieux n'est-il pas de combiner des monitors avec un bon égaliseur pour colorer le son à notre guise ?
Non, ce n'est pas aussi simple : en plus de la "planéité" de la réponse amplitude / fréquence, rentrent en ligne de compte une foultitude d'autres considérations physiques et psycho-acoustiques dont je ne fais qu'effleurer la surface ci-dessous :
- distorsion. Les mesures de réponse amplitude/fréquence se font généralement en injectant un sinus à fréquence variable (ou un bruit résultant du mélange de sinus à différentes fréquences) et en mesurant le niveau de pression acoustique sur chaque fréquence, mais sans nécessairement que soit vérifiée la nature réellement sinusoïdale de l'onde de pression mesurée. Pour schématiser, une enceinte qui produirait des ondes de pression rectangulaires à partir d'un signal sinus, mesurée en sweep sinus, pourrait avoir une réponse amplitude/fréquence plate :) (ce scénario est totalement impossible, mais vous voyez où je veux en venir). En fait, la distorsion peut apparaître subtilement sur la courbe amplitude/fréquence si elle est mesurée en large bande (bruit plutôt que sinus pur), car toute déformation audible du signal entrant apparaîtra comme une composition harmonique créant des accidents sur la réponse... en principe ! (la réalité est encore plus complexe). Pour vous donner une idée, un taux de distorsion de 10 à 20% en dessous de 100 Hz n'est pas du tout choquant.
- respect de la phase (c'est à dire déphasage aussi constant que possible entre le signal électrique entrant et onde de pression sortante sur toute la plage de fréquence, et non pas déphasage courant / tension comme on le voit parfois mesuré, qui traduit éventuellement la difficulté qu'aura un ampli à driver l'enceinte, mais pas du tout son déphasage électroacoustique). C'est un paramètre absolument fondamental, car si l'enceinte n'a pas un déphasage constant en fonction de la fréquence, tous les timbres seront flingués (les sons ne paraîtront pas naturels), même si elle est absolument parfaite sur tous les autres critères ! Et pourtant, on ne voit absolument jamais de mesures sur ce paramètre.
NB : pour des raisons physiques, il est impossible de produire une enceinte qui aurait un déphasage strictement constant quelle que soit la fréquence. Par ailleurs, le jour où on verra publiées des mesures de déphasage électro acoustiques, on pourra ensuite étudier l'évolution de la courbe "angle de déphasage = f(fréquence)" en fonction du volume, ce qui mettra sans doute en évidence des phénomènes du genre "ah tiens je comprends pourquoi au dessus d'un certain volume l'enceinte devient agressive ou change de tonalité"
- alignement temporel des HP (ce que la réponse impulsionnelle souvent publiée montre). Idem : même avec une réponse amplitude/fréquence et une réponse phase/fréquence parfaites, si les ondes de pression issues des différents HP n'arrivent pas "en même temps", ça détruit les timbres, et ça donne une enceinte "molle" (typiquement, les impacts de type caisse claire paraîtront mous).
- vibrations de caisse. Une réponse amplitude/fréquence plate ne dit pas si la pression acoustique mesurée provient directement des HP, ou bien des vibrations de caisse, ou de quel mix des 2 :)
- dispersion géométrique de l'onde de pression (ce qui rejoint la notion de directivité horizontale et verticale). Pour le dire de façon prosaïque, quelle est la taille du "volume" dans lequel les deux enceintes vont créer une "image sonore stéréo" correcte ?
Et encore de nombreux autres critères. Donc, il faudrait bien plus qu'un égaliseur pour transformer un son en "vrai son" :)
Il me reste cependant une interrogation : quelle va être la différence entre une très bonne et très "fidèle" enceinte de Hifi (donc qui "n'enjolive" pas trop le son, et je suis moi aussi contre les fortes colorations), et un très bon monitor ? On pourrait déduire de votre réponse que dans le haut de gamme, les enceintes hifi et les monitors se rejoignent...
Non, la principale caractéristique "voulue" des monitors est qu'elles sont étudiées pour une écoute de proximité (ce qui rejoint le critère de dispersion géométrique de l'onde de pression). Pour le reste, la quête est la même quelles que soient les enceintes : réponse amplitude/fréquence plate, réponse distorsion/fréquence nulle, réponse phase/fréquence constante, alignement temporel des HP parfait, pas de vibrations de caisse etc. On peut également éventuellement ajouter pour les monitors une construction "pro" pour un usage intensif.
Je vois par ailleurs que vous êtes sur Lyon ; moi aussi, et j'ai éventuellement une proposition à vous faire pour votre recherche d'enceintes, avec écoute possible ; contactez moi en mail privé si ça vous intéresse.
Cordialement, -- Stéphane
Bonjour,
Et scientifiquement parlant, qu'est-ce qui fait la différence entre un joli
son et un vrai son ? Seulement des différences de courbe de réponse ?
Dans ce cas, le mieux n'est-il pas de combiner des monitors avec un bon
égaliseur pour colorer le son à notre guise ?
Non, ce n'est pas aussi simple : en plus de la "planéité" de la réponse
amplitude / fréquence, rentrent en ligne de compte une foultitude d'autres
considérations physiques et psycho-acoustiques dont je ne fais qu'effleurer
la surface ci-dessous :
- distorsion. Les mesures de réponse amplitude/fréquence se font
généralement en injectant un sinus à fréquence variable (ou un bruit
résultant du mélange de sinus à différentes fréquences) et en mesurant le
niveau de pression acoustique sur chaque fréquence, mais sans nécessairement
que soit vérifiée la nature réellement sinusoïdale de l'onde de pression
mesurée. Pour schématiser, une enceinte qui produirait des ondes de pression
rectangulaires à partir d'un signal sinus, mesurée en sweep sinus, pourrait
avoir une réponse amplitude/fréquence plate :) (ce scénario est totalement
impossible, mais vous voyez où je veux en venir). En fait, la distorsion
peut apparaître subtilement sur la courbe amplitude/fréquence si elle est
mesurée en large bande (bruit plutôt que sinus pur), car toute déformation
audible du signal entrant apparaîtra comme une composition harmonique créant
des accidents sur la réponse... en principe ! (la réalité est encore plus
complexe). Pour vous donner une idée, un taux de distorsion de 10 à 20% en
dessous de 100 Hz n'est pas du tout choquant.
- respect de la phase (c'est à dire déphasage aussi constant que possible
entre le signal électrique entrant et onde de pression sortante sur toute la
plage de fréquence, et non pas déphasage courant / tension comme on le voit
parfois mesuré, qui traduit éventuellement la difficulté qu'aura un ampli à
driver l'enceinte, mais pas du tout son déphasage électroacoustique). C'est
un paramètre absolument fondamental, car si l'enceinte n'a pas un déphasage
constant en fonction de la fréquence, tous les timbres seront flingués (les
sons ne paraîtront pas naturels), même si elle est absolument parfaite sur
tous les autres critères ! Et pourtant, on ne voit absolument jamais de
mesures sur ce paramètre.
NB : pour des raisons physiques, il est impossible de produire une enceinte
qui aurait un déphasage strictement constant quelle que soit la fréquence.
Par ailleurs, le jour où on verra publiées des mesures de déphasage électro
acoustiques, on pourra ensuite étudier l'évolution de la courbe "angle de
déphasage = f(fréquence)" en fonction du volume, ce qui mettra sans doute en
évidence des phénomènes du genre "ah tiens je comprends pourquoi au dessus
d'un certain volume l'enceinte devient agressive ou change de tonalité"
- alignement temporel des HP (ce que la réponse impulsionnelle souvent
publiée montre). Idem : même avec une réponse amplitude/fréquence et une
réponse phase/fréquence parfaites, si les ondes de pression issues des
différents HP n'arrivent pas "en même temps", ça détruit les timbres, et ça
donne une enceinte "molle" (typiquement, les impacts de type caisse claire
paraîtront mous).
- vibrations de caisse. Une réponse amplitude/fréquence plate ne dit pas si
la pression acoustique mesurée provient directement des HP, ou bien des
vibrations de caisse, ou de quel mix des 2 :)
- dispersion géométrique de l'onde de pression (ce qui rejoint la notion de
directivité horizontale et verticale). Pour le dire de façon prosaïque,
quelle est la taille du "volume" dans lequel les deux enceintes vont créer
une "image sonore stéréo" correcte ?
Et encore de nombreux autres critères. Donc, il faudrait bien plus qu'un
égaliseur pour transformer un son en "vrai son" :)
Il me reste cependant une interrogation : quelle va être la différence
entre une très bonne et très "fidèle" enceinte de Hifi (donc qui
"n'enjolive" pas trop le son, et je suis moi aussi contre les fortes
colorations), et un très bon monitor ?
On pourrait déduire de votre réponse que dans le haut de gamme, les
enceintes hifi et les monitors se rejoignent...
Non, la principale caractéristique "voulue" des monitors est qu'elles sont
étudiées pour une écoute de proximité (ce qui rejoint le critère de
dispersion géométrique de l'onde de pression). Pour le reste, la quête est
la même quelles que soient les enceintes : réponse amplitude/fréquence
plate, réponse distorsion/fréquence nulle, réponse phase/fréquence
constante, alignement temporel des HP parfait, pas de vibrations de caisse
etc. On peut également éventuellement ajouter pour les monitors une
construction "pro" pour un usage intensif.
Je vois par ailleurs que vous êtes sur Lyon ; moi aussi, et j'ai
éventuellement une proposition à vous faire pour votre recherche
d'enceintes, avec écoute possible ; contactez moi en mail privé si ça vous
intéresse.
Et scientifiquement parlant, qu'est-ce qui fait la différence entre un joli son et un vrai son ? Seulement des différences de courbe de réponse ? Dans ce cas, le mieux n'est-il pas de combiner des monitors avec un bon égaliseur pour colorer le son à notre guise ?
Non, ce n'est pas aussi simple : en plus de la "planéité" de la réponse amplitude / fréquence, rentrent en ligne de compte une foultitude d'autres considérations physiques et psycho-acoustiques dont je ne fais qu'effleurer la surface ci-dessous :
- distorsion. Les mesures de réponse amplitude/fréquence se font généralement en injectant un sinus à fréquence variable (ou un bruit résultant du mélange de sinus à différentes fréquences) et en mesurant le niveau de pression acoustique sur chaque fréquence, mais sans nécessairement que soit vérifiée la nature réellement sinusoïdale de l'onde de pression mesurée. Pour schématiser, une enceinte qui produirait des ondes de pression rectangulaires à partir d'un signal sinus, mesurée en sweep sinus, pourrait avoir une réponse amplitude/fréquence plate :) (ce scénario est totalement impossible, mais vous voyez où je veux en venir). En fait, la distorsion peut apparaître subtilement sur la courbe amplitude/fréquence si elle est mesurée en large bande (bruit plutôt que sinus pur), car toute déformation audible du signal entrant apparaîtra comme une composition harmonique créant des accidents sur la réponse... en principe ! (la réalité est encore plus complexe). Pour vous donner une idée, un taux de distorsion de 10 à 20% en dessous de 100 Hz n'est pas du tout choquant.
- respect de la phase (c'est à dire déphasage aussi constant que possible entre le signal électrique entrant et onde de pression sortante sur toute la plage de fréquence, et non pas déphasage courant / tension comme on le voit parfois mesuré, qui traduit éventuellement la difficulté qu'aura un ampli à driver l'enceinte, mais pas du tout son déphasage électroacoustique). C'est un paramètre absolument fondamental, car si l'enceinte n'a pas un déphasage constant en fonction de la fréquence, tous les timbres seront flingués (les sons ne paraîtront pas naturels), même si elle est absolument parfaite sur tous les autres critères ! Et pourtant, on ne voit absolument jamais de mesures sur ce paramètre.
NB : pour des raisons physiques, il est impossible de produire une enceinte qui aurait un déphasage strictement constant quelle que soit la fréquence. Par ailleurs, le jour où on verra publiées des mesures de déphasage électro acoustiques, on pourra ensuite étudier l'évolution de la courbe "angle de déphasage = f(fréquence)" en fonction du volume, ce qui mettra sans doute en évidence des phénomènes du genre "ah tiens je comprends pourquoi au dessus d'un certain volume l'enceinte devient agressive ou change de tonalité"
- alignement temporel des HP (ce que la réponse impulsionnelle souvent publiée montre). Idem : même avec une réponse amplitude/fréquence et une réponse phase/fréquence parfaites, si les ondes de pression issues des différents HP n'arrivent pas "en même temps", ça détruit les timbres, et ça donne une enceinte "molle" (typiquement, les impacts de type caisse claire paraîtront mous).
- vibrations de caisse. Une réponse amplitude/fréquence plate ne dit pas si la pression acoustique mesurée provient directement des HP, ou bien des vibrations de caisse, ou de quel mix des 2 :)
- dispersion géométrique de l'onde de pression (ce qui rejoint la notion de directivité horizontale et verticale). Pour le dire de façon prosaïque, quelle est la taille du "volume" dans lequel les deux enceintes vont créer une "image sonore stéréo" correcte ?
Et encore de nombreux autres critères. Donc, il faudrait bien plus qu'un égaliseur pour transformer un son en "vrai son" :)
Il me reste cependant une interrogation : quelle va être la différence entre une très bonne et très "fidèle" enceinte de Hifi (donc qui "n'enjolive" pas trop le son, et je suis moi aussi contre les fortes colorations), et un très bon monitor ? On pourrait déduire de votre réponse que dans le haut de gamme, les enceintes hifi et les monitors se rejoignent...
Non, la principale caractéristique "voulue" des monitors est qu'elles sont étudiées pour une écoute de proximité (ce qui rejoint le critère de dispersion géométrique de l'onde de pression). Pour le reste, la quête est la même quelles que soient les enceintes : réponse amplitude/fréquence plate, réponse distorsion/fréquence nulle, réponse phase/fréquence constante, alignement temporel des HP parfait, pas de vibrations de caisse etc. On peut également éventuellement ajouter pour les monitors une construction "pro" pour un usage intensif.
Je vois par ailleurs que vous êtes sur Lyon ; moi aussi, et j'ai éventuellement une proposition à vous faire pour votre recherche d'enceintes, avec écoute possible ; contactez moi en mail privé si ça vous intéresse.
Cordialement, -- Stéphane
Jean-Pierre Roche
Stéphane Guillard a écrit :
- distorsion. Les mesures de réponse amplitude/fréquence se font généralement en injectant un sinus à fréquence variable (ou un bruit résultant du mélange de sinus à différentes fréquences)
Euh... les mesures se *faisaient* ainsi...
En fait, la distorsion peut apparaître subtilement sur la courbe amplitude/fréquence si elle est mesurée en large bande (bruit plutôt que sinus pur), car toute déformation audible du signal entrant apparaîtra comme une composition harmonique créant des accidents sur la réponse... en principe ! (la réalité est encore plus complexe). Pour vous donner une idée, un taux de distorsion de 10 à 20% en dessous de 100 Hz n'est pas du tout choquant.
Mouais... La distorsion est aussi fortement (c'est le moins qu'on puisse dire...) dépendante du niveau acoustique délivré... 20 % en dessous de 100 Hz c'est pas avec un vrai HP de grave ou alors c'est à un niveau élevé.
NB : pour des raisons physiques, il est impossible de produire une enceinte qui aurait un déphasage strictement constant quelle que soit la fréquence. Par ailleurs, le jour où on verra publiées des mesures de déphasage électro acoustiques, on pourra ensuite étudier l'évolution de la courbe "angle de déphasage = f(fréquence)" en fonction du volume, ce qui mettra sans doute en évidence des phénomènes du genre "ah tiens je comprends pourquoi au dessus d'un certain volume l'enceinte devient agressive ou change de tonalité"
Rien n'empêche de publier de telles courbes... Reste ensuite à les interprêter...
Non, la principale caractéristique "voulue" des monitors est qu'elles sont étudiées pour une écoute de proximité
Pas tous hein ! C'est parce que ce sont les moins chers et les plus courants que ce sont les seuls...
-- Jean-Pierre Roche
enlever sanspub pour m'écrire...
http://jpierreroche.free.fr/
Stéphane Guillard a écrit :
- distorsion. Les mesures de réponse amplitude/fréquence se font
généralement en injectant un sinus à fréquence variable (ou un bruit
résultant du mélange de sinus à différentes fréquences)
Euh... les mesures se *faisaient* ainsi...
En fait, la distorsion
peut apparaître subtilement sur la courbe amplitude/fréquence si elle est
mesurée en large bande (bruit plutôt que sinus pur), car toute déformation
audible du signal entrant apparaîtra comme une composition harmonique créant
des accidents sur la réponse... en principe ! (la réalité est encore plus
complexe). Pour vous donner une idée, un taux de distorsion de 10 à 20% en
dessous de 100 Hz n'est pas du tout choquant.
Mouais... La distorsion est aussi fortement (c'est le moins
qu'on puisse dire...) dépendante du niveau acoustique
délivré... 20 % en dessous de 100 Hz c'est pas avec un vrai
HP de grave ou alors c'est à un niveau élevé.
NB : pour des raisons physiques, il est impossible de produire une enceinte
qui aurait un déphasage strictement constant quelle que soit la fréquence.
Par ailleurs, le jour où on verra publiées des mesures de déphasage électro
acoustiques, on pourra ensuite étudier l'évolution de la courbe "angle de
déphasage = f(fréquence)" en fonction du volume, ce qui mettra sans doute en
évidence des phénomènes du genre "ah tiens je comprends pourquoi au dessus
d'un certain volume l'enceinte devient agressive ou change de tonalité"
Rien n'empêche de publier de telles courbes... Reste ensuite
à les interprêter...
Non, la principale caractéristique "voulue" des monitors est qu'elles sont
étudiées pour une écoute de proximité
Pas tous hein ! C'est parce que ce sont les moins chers et
les plus courants que ce sont les seuls...
--
Jean-Pierre Roche
jproche@sanspubchello.fr
enlever sanspub pour m'écrire...
- distorsion. Les mesures de réponse amplitude/fréquence se font généralement en injectant un sinus à fréquence variable (ou un bruit résultant du mélange de sinus à différentes fréquences)
Euh... les mesures se *faisaient* ainsi...
En fait, la distorsion peut apparaître subtilement sur la courbe amplitude/fréquence si elle est mesurée en large bande (bruit plutôt que sinus pur), car toute déformation audible du signal entrant apparaîtra comme une composition harmonique créant des accidents sur la réponse... en principe ! (la réalité est encore plus complexe). Pour vous donner une idée, un taux de distorsion de 10 à 20% en dessous de 100 Hz n'est pas du tout choquant.
Mouais... La distorsion est aussi fortement (c'est le moins qu'on puisse dire...) dépendante du niveau acoustique délivré... 20 % en dessous de 100 Hz c'est pas avec un vrai HP de grave ou alors c'est à un niveau élevé.
NB : pour des raisons physiques, il est impossible de produire une enceinte qui aurait un déphasage strictement constant quelle que soit la fréquence. Par ailleurs, le jour où on verra publiées des mesures de déphasage électro acoustiques, on pourra ensuite étudier l'évolution de la courbe "angle de déphasage = f(fréquence)" en fonction du volume, ce qui mettra sans doute en évidence des phénomènes du genre "ah tiens je comprends pourquoi au dessus d'un certain volume l'enceinte devient agressive ou change de tonalité"
Rien n'empêche de publier de telles courbes... Reste ensuite à les interprêter...
Non, la principale caractéristique "voulue" des monitors est qu'elles sont étudiées pour une écoute de proximité
Pas tous hein ! C'est parce que ce sont les moins chers et les plus courants que ce sont les seuls...
-- Jean-Pierre Roche
enlever sanspub pour m'écrire...
http://jpierreroche.free.fr/
bluebart
Bonjour
Vaste programme, la véracité des sons.... Faux programme aussi, il me semble, en considérant que le rôle premier de l'ingéson, est de domestiquer la prise pour intégrer le maximum du message selon les consignes soit de chef d'orchestre soit du marketing et du concepteur de l'album. Coloration des sons avec choix des micros, choix de préampli, choix de placement. plus les effets, compression, remix ultérieur après la prise ( autre métier que celui de l'ingéson ) celui d'arrangeur finaliseur..... et puis gravage. (schéma théorique). Marketing et arrivée dans les bacs, sons froids ou sons chauds, écoute- t-on Norah Jones comme on écoute Goldman.... Déguste-t-on un bon whisky dans un verre en cristal ou un Tupperware. La sensation est différente et qui a raison ??? Perso je ne crois pas en "la solution magique " mais en mariant nos expériences, les conseils avisés ( pas ceux des ..... ) les sous hé oui les petits neuros à nous, nos sous quoi... et puis la part de chance.... et puis on recommence encore et encore... Cdlmnt
Bonjour
Vaste programme, la véracité des sons....
Faux programme aussi, il me semble, en considérant que le rôle premier
de l'ingéson, est de domestiquer la prise pour intégrer le maximum du
message selon les consignes soit de chef d'orchestre soit du marketing
et du concepteur de l'album.
Coloration des sons avec choix des micros, choix de préampli, choix de
placement.
plus les effets, compression, remix ultérieur après la prise ( autre
métier que celui de l'ingéson ) celui d'arrangeur finaliseur..... et
puis gravage. (schéma théorique).
Marketing et arrivée dans les bacs, sons froids ou sons chauds, écoute-
t-on Norah Jones comme on écoute Goldman.... Déguste-t-on un bon
whisky dans un verre en cristal ou un Tupperware. La sensation est
différente et qui a raison ???
Perso je ne crois pas en "la solution magique " mais en mariant nos
expériences, les conseils avisés ( pas ceux des ..... ) les sous hé
oui les petits neuros à nous, nos sous quoi... et puis la part de
chance.... et puis on recommence encore et encore...
Cdlmnt
Vaste programme, la véracité des sons.... Faux programme aussi, il me semble, en considérant que le rôle premier de l'ingéson, est de domestiquer la prise pour intégrer le maximum du message selon les consignes soit de chef d'orchestre soit du marketing et du concepteur de l'album. Coloration des sons avec choix des micros, choix de préampli, choix de placement. plus les effets, compression, remix ultérieur après la prise ( autre métier que celui de l'ingéson ) celui d'arrangeur finaliseur..... et puis gravage. (schéma théorique). Marketing et arrivée dans les bacs, sons froids ou sons chauds, écoute- t-on Norah Jones comme on écoute Goldman.... Déguste-t-on un bon whisky dans un verre en cristal ou un Tupperware. La sensation est différente et qui a raison ??? Perso je ne crois pas en "la solution magique " mais en mariant nos expériences, les conseils avisés ( pas ceux des ..... ) les sous hé oui les petits neuros à nous, nos sous quoi... et puis la part de chance.... et puis on recommence encore et encore... Cdlmnt
Jean-Louis Matrat
en ce 06/03/2007 09:10, Clément nous disait:
Et scientifiquement parlant, qu'est-ce qui fait la différence entre un joli son et un vrai son ? Seulement des différences de courbe de réponse ?
En plus des variabilités décrites par Stéphane Guillard, je dirais qu'il y a une énorme influence, sur de la musique, dans la façon dont les crêtes de niveau sont restituées. Les courbes de réponse sont hautement variables avec le niveau, et la distorsion aussi.
Je pense que, la plupart du temps, ces variations sont la cause principale des différences à l'écoute, les "colorations" étant d'origine dynamique le plus souvent.
Sachant qu'il y a un piège vicelard au niveau de l'ampli, qui lui-même colore le son par sa façon de gérer les crêtes (ah, le son des tubes...) et peut masquer (s'il écrête) les possibilités dynamiques d'une bonne enceinte.
Un exemple que je me suis amusé à décortiquer il n'y a pas longtemps. Vous prenez deux disques, voix féminines tranquilles, Ana Caram (Blue Bossa) et Carla Bruni (Quelqu'un m'a dit). Pas exactement le même style, mais ambiance globalement proche. On peut envisager une restitution à niveau réaliste dans son salon.
Pour Carla Bruni, très forte compression, on ne discutera pas ici de l'emploi du compresseur-limiteur comme outil de création artistique, prenons cet enregistrement tel qu'il est.
Ana Caram est enregistrée chez Chesky, c'est soigné, et il y a beaucoup plus de dynamique, même si ça ne saute pas aux oreilles à coup d'effets explosifs.
En pratique, pour avoir le même niveau _moyen_ de restitution, il faut *11 dB de plus* sur le Ana Caram que sur le Carla Bruni. Mais un examen attentif montre que les deux disques viennent chatouiller, sur les crêtes, le -0,1 dBFS. On a des softs qui permettent de vérifier ça très facilement. Conséquence: à *niveau moyen identique*, il y aura des crêtes de niveau dans le disque de Ana Caram qui demandent une puissance acoustique globale 12,5 fois plus grande que pour Carla Bruni. Vi, pas d'erreur, 10*LOG(12,5), 100 watts au lieu de 8, rien de moins, et ça ne dérangera pas les voisins.
Si vous utilisez le disque de Carla Bruni pour faire des comparaisons (ce n'est pas une bonne idée, bien entendu), vous trouverez certainement que tout ce qu'on vous donne à écouter est uniformément d'une qualité très convenable.
Si l'ampli utilisé pour écouter Ana Caram écrête assez joliment, vous ne percevrez pas de différence (sauf vilaines différences de bande passante et/ou de distorsion) entre une enceinte incapable de sortir proprement plus de 90 dBSPL (genre presque toutes les petites boîtes pour étagère) et un modèle largement plus généreux.
Bref, si c'était simple, ça serait pas compliqué. Et un avantage des B2031A, c'est que les amplis sont dedans, et ils sont a priori bien adaptés aux haut-parleurs utilisés.
Dans ce cas, le mieux n'est-il pas de combiner des monitors avec un bon égaliseur pour colorer le son à notre guise ?
Un égaliseur joue sur la courbe de réponse. Ce n'est qu'une minuscule partie du problème.
JLM
en ce 06/03/2007 09:10, Clément nous disait:
Et scientifiquement parlant, qu'est-ce qui fait la différence entre un joli
son et un vrai son ? Seulement des différences de courbe de réponse ?
En plus des variabilités décrites par Stéphane Guillard, je dirais qu'il
y a une énorme influence, sur de la musique, dans la façon dont les
crêtes de niveau sont restituées. Les courbes de réponse sont hautement
variables avec le niveau, et la distorsion aussi.
Je pense que, la plupart du temps, ces variations sont la cause
principale des différences à l'écoute, les "colorations" étant d'origine
dynamique le plus souvent.
Sachant qu'il y a un piège vicelard au niveau de l'ampli, qui lui-même
colore le son par sa façon de gérer les crêtes (ah, le son des tubes...)
et peut masquer (s'il écrête) les possibilités dynamiques d'une bonne
enceinte.
Un exemple que je me suis amusé à décortiquer il n'y a pas longtemps.
Vous prenez deux disques, voix féminines tranquilles, Ana Caram (Blue
Bossa) et Carla Bruni (Quelqu'un m'a dit).
Pas exactement le même style, mais ambiance globalement proche. On peut
envisager une restitution à niveau réaliste dans son salon.
Pour Carla Bruni, très forte compression, on ne discutera pas ici de
l'emploi du compresseur-limiteur comme outil de création artistique,
prenons cet enregistrement tel qu'il est.
Ana Caram est enregistrée chez Chesky, c'est soigné, et il y a beaucoup
plus de dynamique, même si ça ne saute pas aux oreilles à coup d'effets
explosifs.
En pratique, pour avoir le même niveau _moyen_ de restitution, il faut
*11 dB de plus* sur le Ana Caram que sur le Carla Bruni.
Mais un examen attentif montre que les deux disques viennent
chatouiller, sur les crêtes, le -0,1 dBFS. On a des softs qui permettent
de vérifier ça très facilement.
Conséquence: à *niveau moyen identique*, il y aura des crêtes de niveau
dans le disque de Ana Caram qui demandent une puissance acoustique
globale 12,5 fois plus grande que pour Carla Bruni. Vi, pas d'erreur,
10*LOG(12,5), 100 watts au lieu de 8, rien de moins, et ça ne
dérangera pas les voisins.
Si vous utilisez le disque de Carla Bruni pour faire des comparaisons
(ce n'est pas une bonne idée, bien entendu), vous trouverez certainement
que tout ce qu'on vous donne à écouter est uniformément d'une qualité
très convenable.
Si l'ampli utilisé pour écouter Ana Caram écrête assez joliment, vous ne
percevrez pas de différence (sauf vilaines différences de bande passante
et/ou de distorsion) entre une enceinte incapable de sortir proprement
plus de 90 dBSPL (genre presque toutes les petites boîtes pour étagère)
et un modèle largement plus généreux.
Bref, si c'était simple, ça serait pas compliqué.
Et un avantage des B2031A, c'est que les amplis sont dedans, et ils sont
a priori bien adaptés aux haut-parleurs utilisés.
Dans ce cas, le mieux n'est-il pas de combiner des monitors avec un bon
égaliseur pour colorer le son à notre guise ?
Un égaliseur joue sur la courbe de réponse. Ce n'est qu'une minuscule
partie du problème.
Et scientifiquement parlant, qu'est-ce qui fait la différence entre un joli son et un vrai son ? Seulement des différences de courbe de réponse ?
En plus des variabilités décrites par Stéphane Guillard, je dirais qu'il y a une énorme influence, sur de la musique, dans la façon dont les crêtes de niveau sont restituées. Les courbes de réponse sont hautement variables avec le niveau, et la distorsion aussi.
Je pense que, la plupart du temps, ces variations sont la cause principale des différences à l'écoute, les "colorations" étant d'origine dynamique le plus souvent.
Sachant qu'il y a un piège vicelard au niveau de l'ampli, qui lui-même colore le son par sa façon de gérer les crêtes (ah, le son des tubes...) et peut masquer (s'il écrête) les possibilités dynamiques d'une bonne enceinte.
Un exemple que je me suis amusé à décortiquer il n'y a pas longtemps. Vous prenez deux disques, voix féminines tranquilles, Ana Caram (Blue Bossa) et Carla Bruni (Quelqu'un m'a dit). Pas exactement le même style, mais ambiance globalement proche. On peut envisager une restitution à niveau réaliste dans son salon.
Pour Carla Bruni, très forte compression, on ne discutera pas ici de l'emploi du compresseur-limiteur comme outil de création artistique, prenons cet enregistrement tel qu'il est.
Ana Caram est enregistrée chez Chesky, c'est soigné, et il y a beaucoup plus de dynamique, même si ça ne saute pas aux oreilles à coup d'effets explosifs.
En pratique, pour avoir le même niveau _moyen_ de restitution, il faut *11 dB de plus* sur le Ana Caram que sur le Carla Bruni. Mais un examen attentif montre que les deux disques viennent chatouiller, sur les crêtes, le -0,1 dBFS. On a des softs qui permettent de vérifier ça très facilement. Conséquence: à *niveau moyen identique*, il y aura des crêtes de niveau dans le disque de Ana Caram qui demandent une puissance acoustique globale 12,5 fois plus grande que pour Carla Bruni. Vi, pas d'erreur, 10*LOG(12,5), 100 watts au lieu de 8, rien de moins, et ça ne dérangera pas les voisins.
Si vous utilisez le disque de Carla Bruni pour faire des comparaisons (ce n'est pas une bonne idée, bien entendu), vous trouverez certainement que tout ce qu'on vous donne à écouter est uniformément d'une qualité très convenable.
Si l'ampli utilisé pour écouter Ana Caram écrête assez joliment, vous ne percevrez pas de différence (sauf vilaines différences de bande passante et/ou de distorsion) entre une enceinte incapable de sortir proprement plus de 90 dBSPL (genre presque toutes les petites boîtes pour étagère) et un modèle largement plus généreux.
Bref, si c'était simple, ça serait pas compliqué. Et un avantage des B2031A, c'est que les amplis sont dedans, et ils sont a priori bien adaptés aux haut-parleurs utilisés.
Dans ce cas, le mieux n'est-il pas de combiner des monitors avec un bon égaliseur pour colorer le son à notre guise ?
Un égaliseur joue sur la courbe de réponse. Ce n'est qu'une minuscule partie du problème.
JLM
Jean-Louis Matrat
en ce 06/03/2007 11:56, MELMOTH nous disait:
Sur un ampli pourvu de très bons vu-mètres (type McIntosh...Ah le bleu-lagune !), j'observais très fréquemment, alors que j'écoutais à 0.5-1 watt, des crêtes de plus de 100 watts (visibles donc sur les vu-mètres), à peine audibles à l'oreille !...Ce qui confirme donc ton expérimentation...
Laquelle porte (volontairement) sur un programme plutôt intimiste. Ce n'est ni Cecilia Bartoli, ni Metallica... et je ne parle pas d'opéra!
Ça revient à dire que, _à la louche_, un ampli (à transistor, les lampes se comportant de manière différente) doit être capable (et donc d'avoir l'alimentation qui suit), dans _tous les cas_, de fournir *100 fois plus* de puissance que celle délivrée par une écoute "moyenne" (de 0,5 à 1 watt)...On voit donc l'importance extrême de l'*efficacité* des enceintes !...Une enceinte de 85-86 dB de "rendement" nécessiterait pas loin de 1000 (!) watts pour délivrer une crête de 115 dB !...(#40 W seulement sont nécessaires avec une enceinte de 95 dB de rendement)...
Et oui, les chiffres sont têtus. Vive le haut rendement...
JLM
en ce 06/03/2007 11:56, MELMOTH nous disait:
Sur un ampli pourvu de très bons vu-mètres (type McIntosh...Ah le
bleu-lagune !), j'observais très fréquemment, alors que j'écoutais à
0.5-1 watt, des crêtes de plus de 100 watts (visibles donc sur les
vu-mètres), à peine audibles à l'oreille !...Ce qui confirme donc ton
expérimentation...
Laquelle porte (volontairement) sur un programme plutôt intimiste.
Ce n'est ni Cecilia Bartoli, ni Metallica... et je ne parle pas d'opéra!
Ça revient à dire que, _à la louche_, un ampli (à transistor, les lampes
se comportant de manière différente) doit être capable (et donc d'avoir
l'alimentation qui suit), dans _tous les cas_, de fournir *100 fois
plus* de puissance que celle délivrée par une écoute "moyenne" (de 0,5 à
1 watt)...On voit donc l'importance extrême de l'*efficacité* des
enceintes !...Une enceinte de 85-86 dB de "rendement" nécessiterait pas
loin de 1000 (!) watts pour délivrer une crête de 115 dB !...(#40 W
seulement sont nécessaires avec une enceinte de 95 dB de rendement)...
Et oui, les chiffres sont têtus.
Vive le haut rendement...
Sur un ampli pourvu de très bons vu-mètres (type McIntosh...Ah le bleu-lagune !), j'observais très fréquemment, alors que j'écoutais à 0.5-1 watt, des crêtes de plus de 100 watts (visibles donc sur les vu-mètres), à peine audibles à l'oreille !...Ce qui confirme donc ton expérimentation...
Laquelle porte (volontairement) sur un programme plutôt intimiste. Ce n'est ni Cecilia Bartoli, ni Metallica... et je ne parle pas d'opéra!
Ça revient à dire que, _à la louche_, un ampli (à transistor, les lampes se comportant de manière différente) doit être capable (et donc d'avoir l'alimentation qui suit), dans _tous les cas_, de fournir *100 fois plus* de puissance que celle délivrée par une écoute "moyenne" (de 0,5 à 1 watt)...On voit donc l'importance extrême de l'*efficacité* des enceintes !...Une enceinte de 85-86 dB de "rendement" nécessiterait pas loin de 1000 (!) watts pour délivrer une crête de 115 dB !...(#40 W seulement sont nécessaires avec une enceinte de 95 dB de rendement)...
Et oui, les chiffres sont têtus. Vive le haut rendement...
JLM
Clément
> Il faut surtout sélectionner des plages de qualité et bien connues pour son écoute... Avec (entre autres) de la voix pas trafiquée (ou le moins possible).
Oui j'essaie de faire ça.
A propos de monitors, que pensez-vous des Prodipe Pro 8 (ou 5) ?
Disons que je n'en ai jamais vu dans un vrai studio...
Y a-t-il jamais eu des enceintes à 300 euros dans les studio ? ;o)
Clément
> Il faut surtout sélectionner des plages de qualité et bien
connues pour son écoute... Avec (entre autres) de la voix pas trafiquée
(ou le moins possible).
Oui j'essaie de faire ça.
A propos de monitors, que pensez-vous des Prodipe Pro 8 (ou 5) ?
Disons que je n'en ai jamais vu dans un vrai studio...
Y a-t-il jamais eu des enceintes à 300 euros dans les studio ? ;o)
> Il faut surtout sélectionner des plages de qualité et bien connues pour son écoute... Avec (entre autres) de la voix pas trafiquée (ou le moins possible).
Oui j'essaie de faire ça.
A propos de monitors, que pensez-vous des Prodipe Pro 8 (ou 5) ?
Disons que je n'en ai jamais vu dans un vrai studio...
Y a-t-il jamais eu des enceintes à 300 euros dans les studio ? ;o)
Clément
Clément
Merci à tous pour vos précisions à ce sujet. Peut-on considérer que dans une pièce de 15m², il s'agit toujours d'une écoute de proximité ? De plus, les Behringer ne semblent pas réservées à une écoute de proximité. Donc dans ce cas, quelle différence avec des enceintes hifi, parmi les caractéristiques que vous me donnez ?
Clément
Merci à tous pour vos précisions à ce sujet.
Peut-on considérer que dans une pièce de 15m², il s'agit toujours d'une
écoute de proximité ? De plus, les Behringer ne semblent pas réservées à une
écoute de proximité. Donc dans ce cas, quelle différence avec des enceintes
hifi, parmi les caractéristiques que vous me donnez ?
Merci à tous pour vos précisions à ce sujet. Peut-on considérer que dans une pièce de 15m², il s'agit toujours d'une écoute de proximité ? De plus, les Behringer ne semblent pas réservées à une écoute de proximité. Donc dans ce cas, quelle différence avec des enceintes hifi, parmi les caractéristiques que vous me donnez ?