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[AntiPub] Reprendre le contrôle

215 réponses
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L'écoeuré
Bonjour à tous,
du 3 au 9 mai 2004 se tiendra la semaine sans télé
http://antipub.net/cdp/index.php?menu=campagnes&sousmenu=2004stv

Imprimez l'affiche N&B et placardez là un peu partout...pour reprendre le
contrôle de vos loisirs
http://antipub.net/cdp/images/sanstele2004nb.jpg
ca mange pas de pain

Et pour lutter contre ce fléau qu'est la publicité, intrusive et néfaste
le site français Antipub
http://antipub.net/rap/

le site belge
www.antipub.be

et quelques-uns des conseils cités pour s'en défaire

- Si vous êtes du genre à perdre votre temps devant la télévision, n'hésitez
pas à couper le son pendant les pubs. Outre la protection antipub, cela fait
d'autant mieux ressortir leur débilité : un film ou un reportage sans le son
reste compréhensible ; une pub révèle son inanité.

- N'ouvrez pas les courriers publicitaires adressés : renvoyez-les à
l'expéditeur. Barrez votre nom, écrivez "Courrier non sollicité" (ou
"Refusé" ou même "Décédé") ainsi que "RETOUR A L'EXPEDITEUR".

- Par contre, ne répondez JAMAIS à un pourriel ("spam"). Même pour
soi-disant vous "désinscrire" de leur fichier. Au contraire, vous leur
confirmez ainsi que l'adresse est utilisée. --- Il existe des logiciels pour
se protéger. Voyez les conseils judicieux de nos collègues de CASPAM.

- A la cuisine, vous remarquerez que les emballages de denrées,
particulièrement celles qui ornent la table (céréales, choco, etc.), sont de
taille démesurée et arborent presque toujours de la réclame. Imaginez ! un
public captif qui regarde cette pub gratuite tous les matins ! Refusez, à la
fois, le statut de mouton captif et la complicité dans ce gaspillage
d'emballages : stockez les denrées dans des bocaux recyclés, éventuellement
décorés. C'est plus joli et plus reposant pour les yeux. Et bien sûr,
choisissez des produits non 'publifiés'.

EN VILLE
- Au restaurant, si les sets de table sont publicitaires, retournez-les --de
préférence sous les yeux du personnel-- ainsi que les sous-bocks.

- Evitez de vous promener avec des sacs publicitaires. Prenez l'habitude de
les retourner, c'est très facile. Et même d'écrire dessus "No Logo" ou "Sans
pub, c'est mieux".

- Quand c'est possible, choisissez les marques qui ne nous inondent pas de
pubs sur les ondes ou par affiches. A chaque pub entendue, se dire : "Je ne
dois plus acheter ce produit-là." Il faut leur faire comprendre que trop de
pub est contre-productif. (Et espérer qu'ils disparaissent du marché avant
leur concurrent que nous aurons choisi.)

- Evitez au maximum de remplir des formulaires --papier ou internet-- où
l'on vous demande votre adresse. Elle aura d'autant moins de chance de se
retrouver sur des listes achetées par les publicitaires.

- Soyez attentifs. Quand vous voyez des publicités illégales (p.ex. sur les
poteaux ou feux de signalisation), enlevez-les. Ou portez plainte. Ou
signalez-les nous.

- Choisissez de ne pas faire de publicité aux marques.

- Pour les parents : achetez à vos enfants du matériel scolaire neutre,
p.ex. en recouvrant classeurs et cahiers de dessins, ou de photos choisies
par eux, protégés par du plastique transparent. L'important est que leur
matériel soit plus "cool" que le banal porte-pub des autres.

Bonne soirée sans pub !

10 réponses

1 2 3 4 5
Avatar
la lurkeuse
Jac a écrit :
Ben moi, j'ai enlevé la Victoire de Samothrace du radiateur de ma Rolls,
on voit encore que c'est pas une Renault ;-(.

Jac. (Mais que faire ? ).



Ben moi je sais pas, j'ai pas de voiture... J'ai mis un autocollant "no
future" sur mon scooter mais on voit encore que c'est un scooter (as tu
une soluce efficace pour les deux roues ?)
Avatar
L'écoeuré
"lopp" a écrit dans le message de
news:40817c38$0$26437$
patrick a écrit :



> et donc très pub, de plus le
> bouquin "no logo" est la référence des bobos. non merci
>

Exact! Les fringues sans logo coute plus cher.



Va acheté tes T-shirt chez Tati...ils sont sans marques et coutent moins
cher
Avatar
Le Papapapy
Dans le message:,
la lurkeuse a laissé jaillir de sa plume effilée:

Ben moi je sais pas, j'ai pas de voiture... J'ai mis un autocollant
"no future" sur mon scooter mais on voit encore que c'est un scooter
(as tu une soluce efficace pour les deux roues ?)



Ôte les roues, ça se verra nettement moins que c'est un scooter.

Le Papapapy.
(Merci qui?).
Avatar
Jac
"Le Papapapy" > Ôte les roues, ça se verra nettement moins que c'est un
scooter.

Le Papapapy.
(Merci qui?).



Et moi, qu'est-ce que je fais ?

Jac.
Avatar
Le Papapapy
Dans le message:40818b8a$0$613$,
Jac a laissé jaillir de sa plume effilée:
"Le Papapapy"
Ôte les roues, ça se verra nettement moins que c'est
un scooter.

Et moi, qu'est-ce que je fais ?



Tu revends les roues.

Le Papapapy.
Avatar
L'écoeuré
"Jac" a écrit dans le message de
news:40818b8a$0$613$

"Le Papapapy" > Ôte les roues, ça se verra nettement moins que c'est un
scooter.
>
> Le Papapapy.
> (Merci qui?).

Et moi, qu'est-ce que je fais ?



Achètes toi une voiture moins chère, et avec le fric prends toi quelques
semaines de vacances et profites de ta famille, le soleil, le cinéma, la
lecture
Avatar
la lurkeuse
"L'écoeuré" a écrit :

Achètes toi une voiture moins chère, et avec le fric prends toi quelques
semaines de vacances et profites de ta famille, le soleil, le cinéma, la
lecture



On l'encadre ?
Avatar
raph
L'écoeuré wrote:

Bonjour à tous,
du 3 au 9 mai 2004 se tiendra la semaine sans télé
http://antipub.net/cdp/index.php?menuÊmpagnes&sousmenu 04stv



Bien.

À ce propos, de la lecture. Un point de vue, affligeant, amha, de la
part d'un philosophe, R Redeker, et la réaction de M Löwy, de
l'association RAP.



L'anti-publicité, ou la haine de la gaieté, par Robert Redeker

LE MONDE 10.04.04

Les militants anti-pub poursuivent une double guerre : contre les images
et contre les corps.

La multiplication des actions "anti-pub" dans l'espace public donne à
penser. Nul ne songera, bien entendu, à nier les excès de la publicité
et les dangers de colonisation commerciale de l'imaginaire qu'elle
véhicule. Nul ne refusera de voir en elle non une formidable volonté de
puissance, comme le croient les mouvements anti-pub, mais une volonté de
vide : évacuer de l'humain sa complexité, en évider la profondeur, le
guérir des deux douleurs qui, selon Tocqueville, donnent son prix à la
vie, "la peine de vivre" et "la douleur de penser". Cela dit, que
serait un monde sans pub ? Quelles nostalgies et quelles idéologies
transportent, subliminalement, les discours anti-publicitaires ?

Sans la pub, la production se condamne à demeurer très locale, à trouver
ses clients par le bouche-à-oreille et la rumeur. Seule la communauté
autarcique, non développée, qui ne produit que ce qu'elle consomme et
qui ne consomme que ce qu'elle produit, peut se passer de publicité.

La marchandise circule grâce à la publicité, dont elle est le
laissez-passer. Sans publicité, c'est-à-dire sans la circulation des
marchandises produites, la création (la conception, puis la fabrication,
de nouveaux produits) devient impossible.

La mort de la publicité serait aussi celle de la créativité
industrielle. Le mythe primitiviste du bon sauvage et de la bonne
communauté se réincarne dans l'anti-pub. Au contraire du rêve
"campaniliste", la publicité est, planétairement, une sorte de réseau
vital, transportant partout l'image des marchandises fabriquées ici ou
là, suscitant partout le désir de leur consommation. Dès lors, la
publicité décloisonne et déterritorialise les sociétés et les hommes
bien plus que toute autre pratique, formant une sorte de liant
universel, de colle par laquelle les hommes tiennent les uns aux autres.

Alors que les religions cloisonnent - de nos jours, postérieurement à la
"mort de Dieu", toute foi s'est éteinte au profit de la religion comme
affirmation culturelle identitaire -, opposent les civilisations les
unes aux autres, la publicité décloisonne, relie. Si religion vient de
relier, religare, la publicité relie désormais mieux que les religions.
Elle fonctionne à l'inverse des religions : le message religieux est une
déclaration forte et exclusiviste, un discours plein, ancrant les hommes
dans une civilisation, tandis que le message publicitaire attache les
hommes par le plus petit commun dénominateur, les déracine par des
déclarations aussi minimalistes que planétaires, les poussant à évoluer
dans un univers plus ouvert quoique de moindre consistance. Appuyé sur
un imaginaire rousseauiste, inconsciemment communautariste, le mouvement
anti-pub encourt le risque de nier les avantages de la mondialisation.

Les militants anti-pub font feu de tout bois pour convaincre chacun de
ceci : les méthodes de la propagande totalitaire se réincarnent dans la
publicité. Ils ne manquent pas de la diaboliser en la stigmatisant comme
une machine à décerveler. Effet garanti : le capitalisme et le
néolibéralisme se retrouvent à côté du nazisme, du fascisme et du
stalinisme dans le registre des formes sociales totalitaires.

Ces militants commettent en l'occurrence le même sophisme que ceux qui,
à la suite du philosophe Giorgio Agamben, rapprochent le centre de
rétention de Guantanamo, qui, pour condamnable qu'il soit, n'est
pourtant pas un camp d'extermination éliminant chaque jour des dizaines
de milliers de personnes, d'Auschwitz.

Cette ficelle sophistique méconnaît un grand écart : la publicité
produit des conformismes gélatineux dans le style de vie d'où chacun
possède la liberté de s'arracher, tandis que les totalitarismes
organisaient des Etats policiers où la pensée était non pas entravée
(comme dans les mondes publicitaires), mais interdite sous peine de camp
et de mort.

Contrairement à ce que tonitrue la vulgate anti-pub, publicité et
propagande ne sont pas identiques. La publicité séduit et relance le
désir. Le désir est sa matière première, même si c'est pour le détourner
vers la marchandise. Or le désir est cette faculté humaine que les
animaux, sans imaginaire et bornés au besoin, ne partagent pas. La
publicité développe le désir dans le but de le mouler dans une forme
aussi universelle que superficielle. Suscitant du désir, la publicité
humanise, nous rendant, au même titre que la raison, plus hommes, tandis
que la propagande met à mort le désir, l'anéantit. La publicité exalte
le désir d'être un individu, d'être soi, d'être unique, tandis que la
propagande exalte la mort de ce désir d'être soi, elle exalte le refus
d'être soi, poussant à se taire et à marcher au pas, à se fondre dans la
masse humaine. La publicité s'articule à Eros et à l'envie de vivre,
tandis que la propagande renvoie à la pulsion de mort, cultivant les
tendances morbides de l'humanité.

C'est pourquoi la publicité politique, s'étalant de vives couleurs sur
les murs des démocraties, se distingue de la morne propagande. D'abord
la publicité politique admet le pluralisme ; mais il y a plus : elle en
vit, elle ne peut vivre que dans le cadre du pluralisme et de la
concurrence entre les partis et les candidats. Elle admet implicitement
l'inscription de la politique dans l'ordre du jeu et du désir.

Au contraire, la propagande nie ces déterminations érotiques et ludiques
de la politique en fabricant exclusivement de la soumission bornée.
Lorsque la propagande utilise le désir, c'est uniquement sous l'angle de
sa morbidité (les sinistres politiques sémiopulsionnelles des
totalitarismes l'attestent). Les sociétés libres et ouvertes, en
permanence menacées par le conformisme, aiment la publicité, tandis que
les sociétés fermées, en proie au joug totalitaire, sont saturées par la
propagande. Il est, par suite, d'une grande malhonnêteté intellectuelle
de rabattre la publicité sur la propagande, et de suggérer que les
démocraties capitalistes et libérales, pour critiquables qu'elles
soient, ne valent pas mieux que les totalitarismes.

Le mépris discret et hautain à l'endroit de la publicité dessine les
traits d'un conformisme quasi obligatoire chez les intellectuels, et,
plus largement, chez les gens hautement diplômés dans les disciplines
scientifiques et littéraires. Un habitus non questionné les habite : la
publicité est tenue pour l'une des formes du mal. Il est supposé qu'elle
est intellectuellement nulle, non créatrice, et politiquement
dangereuse. Il est entendu qu'elle est essentiellement attenante à un
ordre tenu pour le pire le tous, le doublet capitalisme-libéralisme.
Après le trépas du marxisme ce jugement doit être revu. La tristesse des
pays socialistes - pour beaucoup de peuples au XXe siècle, socialisme a
été l'autre nom du malheur - se remarquait en particulier dans l'absence
de publicité sur les murs et dans les médias. La moindre gaieté de la
vie se signalait par la non-présence de la consommation, dont la
publicité figure le miroir. Seule, dans ces pays en manteau gris où
l'existence semblait ne point connaître d'autre saison que l'hiver, la
propagande avait droit de cité.

Au nom de quoi condamner la publicité, l'affichage publicitaire ? Au nom
du même obscurantisme que le "socialisme réellement existant" de naguère
et que l'intégrisme religieux d'aujourd'hui : expulser de l'espace
public, du jeu gai des apparences corporelles et de l'univers de
séduction qu'il implique, certains corps.

Le mouvement anti-pub voudrait couvrir nos villes, nos couloirs de métro
d'un voile de monocolore tristesse qui rappellerait tout autant la
tristesse de la vie dans les pays totalitaires que les utopies des
intégrismes religieux. Il est de la propagande pour un type de société
uniforme. Sa cible véritable n'est pas la publicité - qui relève d'une
Critique de la raison publicitaire en reflet à la Critique de la raison
pure, faisant le partage entre ses légitimes prétentions et ses
inacceptables excès -, mais un type de société.

Les militants anti-pub poursuivent une double guerre : contre les images
- réinvestissant les clichés d'une vieille iconoclastie - et contre les
corps. La vieille guerre contre le corps amorcée en Occident par Platon,
qu'une certaine variante du christianisme n'a pas manqué de mener, et
qui réapparaît aujourd'hui chez les partisans du voile islamique, anime
le mouvement anti-pub. S'imaginant n'être qu'un mouvement
anticapitaliste, il s'avère en fait véhiculer une haine du corps et de
sa visibilité, de sa représentation et de son exposition, qui relance
les formes les plus morbides de l'ascétisme. Cette haine est une guerre
contre la gaieté : celle du corps, celle des villes et des murs du métro
; guerre aussi contre la surface et la superficialité dans lesquelles
nos anti-pub oublient de voir l'un des piments de la vie.

Robert Redeker enseigne la philosophie au lycée Pierre-Paul-Riquet de
Saint-Orens-de-Gameville (Haute-Garonne) et à l'Ecole nationale de
l'aviation civile. Il est membre du comité de rédaction de la revue Les
Temps modernes.

ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 11.04.04




© Le Monde 2004




Philosophie publicitaire ?, par Michael Löwy

LE MONDE 14.04.04

Grâce à Robert Redeker, la philosophie a réussi cette tâche qui semblait
auparavant impossible : légitimer la publicité. Certes, l'auteur du
point de vue publié par Le Monde daté 11-12 avril reconnaît quelques
dangers à l'activité publicitaire : la colonisation commerciale de
l'imaginaire, la volonté d'évacuer de l'humain sa complexité et sa
profondeur.


Mais ce sont des aspects secondaires : le bilan de la publicité est bel
et bien globalement positif.

Par exemple, nier la publicité revient à "nier les avantages de la
mondialisation" : en effet, la publicité "décloisonne et
déterritorialise les sociétés et les hommes bien plus que toute autre
pratique". Il ne donne pas d'exemples, mais on pourrait avancer celui-ci
: grâce à la publicité de McDonald's, les différentes pratiques
culinaires cloisonnées et territoriales sont remplacées par une seule,
planétaire : n'est-ce pas formidable ? Les altermondialistes croient
naïvement que leur mouvement, leurs Forums sociaux mondiaux sont une
pratique qui rapproche les hommes et les femmes au-delà des frontières
et des cultures ; or la publicité de Coca-Cola - ou de n'importe quel
autre produit planétaire - est bien plus efficace, puisqu'elle forme
"une sorte de liant universel, de colle par laquelle les hommes tiennent
les uns aux autres". Coca-Cola colle les humains : n'est-ce pas une
évidence ? "Buveurs de Coca-Cola de tous les pays, unissez-vous !"
pourrait donc remplacer bien avantageusement le mot d'ordre des
manifestants de Seattle, "Le monde n'est pas une marchandise".

Comme le montre si bien M. Redeker, les anti-pub sont au fond des
adversaires sournois de l'ordre capitaliste libéral. Un monde sans
publicité serait un monde "sans circulation des marchandises", sans
"créativité industrielle", bref, la fin du monde (capitaliste). Or,
comme l'on sait bien, tout ennemi du système capitaliste libéral ne peut
être qu'un partisan du "socialisme réellement existant", ce monde où la
publicité avait été abolie au profit de la propagande. Margaret Thatcher
l'avait définitivement argumenté : "There is no alternative" : si l'on
ne veut pas le goulag, il faut accepter le capitalisme libéral - et donc
les bienfaits de la publicité, rouage indispensable du système.

Autre argument important avancé par le philosophe : "suscitant du désir,
la publicité humanise, nous rendant, au même titre que la raison, plus
hommes". Pourquoi seulement les hommes ? La publicité humanise aussi les
femmes, en les montrant dans les plus diverses positions commercialement
et publicitairement avantageuses : dénudées ou habillées, à quatre
pattes dans un pré, à cheval sur une machine à laver, etc. Seuls des
esprits chagrins et des partisans du voile islamique pourraient voir
dans ces beaux exercices de l'art publicitaire une dégradation du corps
féminin et une agression sexiste contre les femmes.

En fait, le combat des militants anti-pub est une double guerre "contre
les images - réinvestissant les clichés d'une vieille iconoclastie - et
contre les corps". Leur plus ardent désir c'est de "couvrir nos villes,
nos couloirs de métro d'un voile de monocolore tristesse". Certains de
ses militants argumentent qu'ils n'ont rien contre les images, mas
seulement contre leur manipulation commerciale par la publicité ; ils
voudraient que les couloirs du métro soient couverts de peintures, de
poèmes et d'autres formes d'expression artistique - comme c'est le cas
par exemple, à Mexico City. Cela ne fait que révéler ce que notre
philosophe appelle le conformisme "hautain" des intellectuels, qui
refusent obstinément de reconnaître la qualité esthétique et
intellectuelle de la publicité. De toute façon, comme leur projet est
utopique, les deux seules possibilités sont : la beauté publicitaire
dans nos rues et nos métros, ou "le manteau gris de tristesse des pays
totalitaires".

En dernière analyse, observe Redeker, ce qui motive les publiphobes
c'est la haine de la gaieté (c'est d'ailleurs le titre du point de vue)
: "celle du corps, celle des villes et des murs du métro". Bien vu ! Les
adversaires de la pub sont des individus obtus, incapables de saisir la
gaieté des interruptions publicitaires de films à la télévision ; ou la
gaieté des innombrables prospectus multicolores qu'on trouve tous les
matins dans sa boîte aux lettres ; ou la gaieté des magnifiques panneaux
publicitaires de dizaines de mètres carrés, qui cachent nos tristes
paysages, nos grises forêts et nos monotones fleurs sylvestres.

C'est sans doute la haine des corps qui inspire leur opposition à la
publicité des boissons sucrières et autres produits alimentaires qui
contribuent à l'obésité des enfants et des adultes. Il faut être un
partisan des "formes les plus morbides de l'ascétisme" pour ne voir dans
l'entreprise publicitaire, si gaie et si joyeuse, qu'une insidieuse
manipulation commerciale des esprits, des consciences et des désirs.

Bref, il faut être un de ces utopistes ringards et archaïques, disciples
du "mythe primitiviste du bon sauvage", qui croient encore qu'un autre
monde est possible, pour pouvoir s'imaginer qu'un monde sans agression
publicitaire soit possible.

Je pense que si les entreprises publicitaires distribuaient tous les ans
un Prix de la philosophie publicitaire, Robert Redeker mériterait
certainement cette distinction. Je ne vois personne qui puisse lui
disputer la première place dans une telle compétition.

Michael Löwy est directeur de recherche au CNRS, membre de l'association
Résistance à l'agression publicitaire.

. ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 15.04.04




© Le Monde 2004



--
Raph
Avatar
jean dupont
"L'écoeuré" solemnly wrote in
news:408174eb$0$18220$:

et quelques-uns des conseils cités pour s'en défaire

- Si vous êtes du genre à perdre votre temps devant la télévision,
n'hésitez pas à couper le son pendant les pubs. Outre la protection
antipub, cela fait d'autant mieux ressortir leur débilité : un film ou
un reportage sans le son reste compréhensible ; une pub révèle son
inanité.

- N'ouvrez pas les courriers publicitaires adressés : renvoyez-les à
l'expéditeur. Barrez votre nom, écrivez "Courrier non sollicité" (ou
"Refusé" ou même "Décédé") ainsi que "RETOUR A L'EXPEDITEUR".

- Par contre, ne répondez JAMAIS à un pourriel ("spam"). Même pour
soi-disant vous "désinscrire" de leur fichier. Au contraire, vous leur
confirmez ainsi que l'adresse est utilisée. --- Il existe des
logiciels pour se protéger. Voyez les conseils judicieux de nos
collègues de CASPAM.

- A la cuisine, vous remarquerez que les emballages de denrées,
particulièrement celles qui ornent la table (céréales, choco, etc.),
sont de taille démesurée et arborent presque toujours de la réclame.
Imaginez ! un public captif qui regarde cette pub gratuite tous les
matins ! Refusez, à la fois, le statut de mouton captif et la
complicité dans ce gaspillage d'emballages : stockez les denrées dans
des bocaux recyclés, éventuellement décorés. C'est plus joli et plus
reposant pour les yeux. Et bien sûr, choisissez des produits non
'publifiés'.

EN VILLE
- Au restaurant, si les sets de table sont publicitaires,
retournez-les --de préférence sous les yeux du personnel-- ainsi que
les sous-bocks.

- Evitez de vous promener avec des sacs publicitaires. Prenez
l'habitude de les retourner, c'est très facile. Et même d'écrire
dessus "No Logo" ou "Sans pub, c'est mieux".

- Quand c'est possible, choisissez les marques qui ne nous inondent
pas de pubs sur les ondes ou par affiches. A chaque pub entendue, se
dire : "Je ne dois plus acheter ce produit-là." Il faut leur faire
comprendre que trop de pub est contre-productif. (Et espérer qu'ils
disparaissent du marché avant leur concurrent que nous aurons choisi.)

- Evitez au maximum de remplir des formulaires --papier ou internet--
où l'on vous demande votre adresse. Elle aura d'autant moins de chance
de se retrouver sur des listes achetées par les publicitaires.

- Soyez attentifs. Quand vous voyez des publicités illégales (p.ex.
sur les poteaux ou feux de signalisation), enlevez-les. Ou portez
plainte. Ou signalez-les nous.

- Choisissez de ne pas faire de publicité aux marques.

- Pour les parents : achetez à vos enfants du matériel scolaire
neutre, p.ex. en recouvrant classeurs et cahiers de dessins, ou de
photos choisies par eux, protégés par du plastique transparent.
L'important est que leur matériel soit plus "cool" que le banal
porte-pub des autres.

Bonne soirée sans pub !



Lorsque qu'il y a la pub à la radio ou à la télé, je zappe.
Dans la rue, de ma voiture, je ne la vois pas. Les pubs sur les sacs
plastiques, les sous-bocks, je ne les remarque même pas. Sur internet, j'ai
un filtre anti-pubs. La pub dans ma boite aux lettres, je la jette sans la
lire. Il n'y a que la pub au cinéma que je ne peux pas zapper.

Finalement, on peut très bien vivre sans pub. Pas besoin d'en faire une
obsession et de mener des actions qui portent atteinte à certaines
libertés.

De plus, au royaume des aveugles, les borgnes sont rois: moi, au milieu
d'une foule Nike-Adidas ou Vuitton-Hermès, je suis content tout seul de
porter des vêtements de qualité dont on ne voit la marque que sur le revers
ou bien un pull artisanal péruvien en laine de lama. Avec vos actions anti-
pub bobos, vous allez enlever une de mes raisons de vivre!
Avatar
Michel
L'écoeuré :

Va acheté tes T-shirt chez Tati...ils sont sans marques et
coutent moins cher



Tati a fait faillite.

--
Michel []
et le rose c'est trop voyant :p
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