Se replacer dans le contexte de l'époque est souvent difficile - on nous demande de nous rependre pour l'esclavage, sans penser que c'était un mode de pensée tout à fait habituel depuis le début des temps et que les fournisseurs d'esclaves étaient africains. Autre temps, autre moeurs (et je pense quand même qu'il y a un mieux)
+1 pour tout.
-- Dominique Courriel : dominique point sextant ate orange en France Esto quod es
Le 02/03/2014 12:17, jdanield a écrit :
Se replacer dans le contexte de l'époque est souvent difficile - on nous
demande de nous rependre pour l'esclavage, sans penser que c'était un
mode de pensée tout à fait habituel depuis le début des temps et que les
fournisseurs d'esclaves étaient africains. Autre temps, autre moeurs (et
je pense quand même qu'il y a un mieux)
+1 pour tout.
--
Dominique
Courriel : dominique point sextant ate orange en France
Esto quod es
Se replacer dans le contexte de l'époque est souvent difficile - on nous demande de nous rependre pour l'esclavage, sans penser que c'était un mode de pensée tout à fait habituel depuis le début des temps et que les fournisseurs d'esclaves étaient africains. Autre temps, autre moeurs (et je pense quand même qu'il y a un mieux)
+1 pour tout.
-- Dominique Courriel : dominique point sextant ate orange en France Esto quod es
Dominique
Le 03/03/2014 18:12, Ricco a écrit :
en revanche il devait bien le savoir, mais je ne l'ai jamais entendu en parler
Le silence qui entoure ces moments dramatiques est étonnant : Indochine, Algérie, camps de concentration...
Mon père a fait la guerre d'Algérie. Il en est revenu avec un sérieux pet au casque mais il n'a jamais parlé de ce qui s'était réellement passé. Pudeur ou réalité inavouable, je n'ai jamais su.
-- Dominique Courriel : dominique point sextant ate orange en France Esto quod es
Le 03/03/2014 18:12, Ricco a écrit :
en revanche il devait bien le savoir, mais je ne l'ai jamais entendu en
parler
Le silence qui entoure ces moments dramatiques est étonnant : Indochine,
Algérie, camps de concentration...
Mon père a fait la guerre d'Algérie. Il en est revenu avec un sérieux
pet au casque mais il n'a jamais parlé de ce qui s'était réellement
passé. Pudeur ou réalité inavouable, je n'ai jamais su.
--
Dominique
Courriel : dominique point sextant ate orange en France
Esto quod es
en revanche il devait bien le savoir, mais je ne l'ai jamais entendu en parler
Le silence qui entoure ces moments dramatiques est étonnant : Indochine, Algérie, camps de concentration...
Mon père a fait la guerre d'Algérie. Il en est revenu avec un sérieux pet au casque mais il n'a jamais parlé de ce qui s'était réellement passé. Pudeur ou réalité inavouable, je n'ai jamais su.
-- Dominique Courriel : dominique point sextant ate orange en France Esto quod es
Dominique
Le 03/03/2014 10:45, Gerald a écrit :
Bien sûr, mais ce doute raisonnable (et constructif !) est à utiliser actuellement avec la plus grande prudence en ces temps "soraliens" et révisionnistes à souhait (et pas pour des nèfles). Ne pas perdre de vue que l'essentiel de leur argumentation destructrice repose sur l'appropriation et le détournement de penseurs modérés comme tu l'es.
Je partage totalement ta réserve. À me relire, je vois que je n'ai pas été bien précis. Je parlais de la Vérité lato sensu sans aucune velléité de remettre en cause ce que les historiens ont dit. Nul risque de révisionnisme de ma part.
La question était plutôt de savoir si mes convictions d'aujourd'hui, du monde qui m'entoure à l'instant où je t'écris sont correctement étayées, une facette du problème aurait-elle pu m'échapper ?
Ça nous ramène à l'instant de ce fil où certains ont évoqué la difficulté qu'il y avait à choisir son camps lors de la seconde guerre mondiale. Aujourd'hui, il est aisé de choisir le camps des bons. Mais en pleine tourmente, en pleine déroute, alors que seule la propagande, très bien conçue du reste, était la seule source d'information, tout n'était pas aussi simple.
C'est cette humilité qui m'intéresse : être capable de dire « je ne sais pas ! » parce que, à un instant T, je ne sais pas où se trouve la vérité.
Suis-je plus clair ?
Bonne soirée,
-- Dominique Courriel : dominique point sextant ate orange en France Esto quod es
Le 03/03/2014 10:45, Gerald a écrit :
Bien sûr, mais ce doute raisonnable (et constructif !) est à utiliser
actuellement avec la plus grande prudence en ces temps "soraliens" et
révisionnistes à souhait (et pas pour des nèfles). Ne pas perdre de vue
que l'essentiel de leur argumentation destructrice repose sur
l'appropriation et le détournement de penseurs modérés comme tu l'es.
Je partage totalement ta réserve. À me relire, je vois que je n'ai pas
été bien précis. Je parlais de la Vérité lato sensu sans aucune velléité
de remettre en cause ce que les historiens ont dit. Nul risque de
révisionnisme de ma part.
La question était plutôt de savoir si mes convictions d'aujourd'hui, du
monde qui m'entoure à l'instant où je t'écris sont correctement étayées,
une facette du problème aurait-elle pu m'échapper ?
Ça nous ramène à l'instant de ce fil où certains ont évoqué la
difficulté qu'il y avait à choisir son camps lors de la seconde guerre
mondiale. Aujourd'hui, il est aisé de choisir le camps des bons. Mais en
pleine tourmente, en pleine déroute, alors que seule la propagande, très
bien conçue du reste, était la seule source d'information, tout n'était
pas aussi simple.
C'est cette humilité qui m'intéresse : être capable de dire « je ne sais
pas ! » parce que, à un instant T, je ne sais pas où se trouve la vérité.
Suis-je plus clair ?
Bonne soirée,
--
Dominique
Courriel : dominique point sextant ate orange en France
Esto quod es
Bien sûr, mais ce doute raisonnable (et constructif !) est à utiliser actuellement avec la plus grande prudence en ces temps "soraliens" et révisionnistes à souhait (et pas pour des nèfles). Ne pas perdre de vue que l'essentiel de leur argumentation destructrice repose sur l'appropriation et le détournement de penseurs modérés comme tu l'es.
Je partage totalement ta réserve. À me relire, je vois que je n'ai pas été bien précis. Je parlais de la Vérité lato sensu sans aucune velléité de remettre en cause ce que les historiens ont dit. Nul risque de révisionnisme de ma part.
La question était plutôt de savoir si mes convictions d'aujourd'hui, du monde qui m'entoure à l'instant où je t'écris sont correctement étayées, une facette du problème aurait-elle pu m'échapper ?
Ça nous ramène à l'instant de ce fil où certains ont évoqué la difficulté qu'il y avait à choisir son camps lors de la seconde guerre mondiale. Aujourd'hui, il est aisé de choisir le camps des bons. Mais en pleine tourmente, en pleine déroute, alors que seule la propagande, très bien conçue du reste, était la seule source d'information, tout n'était pas aussi simple.
C'est cette humilité qui m'intéresse : être capable de dire « je ne sais pas ! » parce que, à un instant T, je ne sais pas où se trouve la vérité.
Suis-je plus clair ?
Bonne soirée,
-- Dominique Courriel : dominique point sextant ate orange en France Esto quod es
jdd
Le 03/03/2014 18:12, Ricco a écrit :
en revanche il devait bien le savoir, mais je ne l'ai jamais entendu en parler
pour dire le fond de ma pensée, la guerre c'est tout ou rien, on la fait pour la gagner ou on ne la fait pas. Lartéguy en a longuement parlé. Le "crime de guerre", c'est de faire la guerre, ensuite celui qui pense l'avoir gagnée refait l'histoire...
en revanche il devait bien le savoir, mais je ne l'ai jamais entendu en parler
pour dire le fond de ma pensée, la guerre c'est tout ou rien, on la fait pour
la gagner ou on ne la fait pas. Lartéguy en a longuement parlé. Le "crime de
guerre", c'est de faire la guerre, ensuite celui qui pense l'avoir gagnée
refait l'histoire...
en revanche il devait bien le savoir, mais je ne l'ai jamais entendu en parler
pour dire le fond de ma pensée, la guerre c'est tout ou rien, on la fait pour la gagner ou on ne la fait pas. Lartéguy en a longuement parlé. Le "crime de guerre", c'est de faire la guerre, ensuite celui qui pense l'avoir gagnée refait l'histoire...
C'est cette humilité qui m'intéresse : être capable de dire « je ne sais pas ! » parce que, à un instant T, je ne sais pas où se trouve la vérité.
c'est une démarche très scientifique, déstabilisante pour beaucoup de gens qui ont besoin de savoir... mais c'est la seule qui tienne.
relire le discours de la méthode, pour quand même comprendre qu'il faut prendre des décisions malgré les doutes et qu'une fois prises il faut les considérer comme les meilleures, et que des opinions différentes viennent de ce qu'on a pas examiné les faits de la même façon
quelle différence y a-t-il entre un palestinien qui tue un soldat israélien et un résistant français qui tue un allemand? entre le pape et Komeini, à part le point de vue de l'observateur?
bien sur je préfère le mien, occidental, arrogant et bien nourri... ;-)
jdd
-- http://www.dodin.org
Le 03/03/2014 21:02, Dominique a écrit :
C'est cette humilité qui m'intéresse : être capable de dire « je ne sais pas !
» parce que, à un instant T, je ne sais pas où se trouve la vérité.
c'est une démarche très scientifique, déstabilisante pour beaucoup de gens qui
ont besoin de savoir... mais c'est la seule qui tienne.
relire le discours de la méthode, pour quand même comprendre qu'il faut
prendre des décisions malgré les doutes et qu'une fois prises il faut les
considérer comme les meilleures, et que des opinions différentes viennent de
ce qu'on a pas examiné les faits de la même façon
quelle différence y a-t-il entre un palestinien qui tue un soldat israélien et
un résistant français qui tue un allemand? entre le pape et Komeini, à part le
point de vue de l'observateur?
bien sur je préfère le mien, occidental, arrogant et bien nourri... ;-)
C'est cette humilité qui m'intéresse : être capable de dire « je ne sais pas ! » parce que, à un instant T, je ne sais pas où se trouve la vérité.
c'est une démarche très scientifique, déstabilisante pour beaucoup de gens qui ont besoin de savoir... mais c'est la seule qui tienne.
relire le discours de la méthode, pour quand même comprendre qu'il faut prendre des décisions malgré les doutes et qu'une fois prises il faut les considérer comme les meilleures, et que des opinions différentes viennent de ce qu'on a pas examiné les faits de la même façon
quelle différence y a-t-il entre un palestinien qui tue un soldat israélien et un résistant français qui tue un allemand? entre le pape et Komeini, à part le point de vue de l'observateur?
bien sur je préfère le mien, occidental, arrogant et bien nourri... ;-)
jdd
-- http://www.dodin.org
Dominique
Le 04/03/2014 06:28, jdd a écrit :
c'est une démarche très scientifique, déstabilisante pour beaucoup de gens qui ont besoin de savoir... mais c'est la seule qui tienne.
C'est très culpabilisant de dire « je sais » alors, qu'au fond de soit, on est dans le doute. J'ai appris à dire haut et clair « Je ne sais pas ». Ce n'est pas glorieux mais je m'en sors avec ma dignité, sans mentir à qui que ce soit.
relire le discours de la méthode, pour quand même comprendre qu'il faut prendre des décisions malgré les doutes et qu'une fois prises il faut les considérer comme les meilleures, et que des opinions différentes viennent de ce qu'on a pas examiné les faits de la même façon
Je ne suis pas sûr de qualifier toutes mes décisions de « meilleures » mais, plutôt, temporairement, de « moins mauvaises ». C'est l'avenir qui me dit si ma décision a été bonne ou non.
bien sur je préfère le mien, occidental, arrogant et bien nourri... ;-)
Ça va de soit :-)
-- Dominique Courriel : dominique point sextant ate orange en France Esto quod es
Le 04/03/2014 06:28, jdd a écrit :
c'est une démarche très scientifique, déstabilisante pour beaucoup de
gens qui ont besoin de savoir... mais c'est la seule qui tienne.
C'est très culpabilisant de dire « je sais » alors, qu'au fond de soit,
on est dans le doute. J'ai appris à dire haut et clair « Je ne sais pas
». Ce n'est pas glorieux mais je m'en sors avec ma dignité, sans mentir
à qui que ce soit.
relire le discours de la méthode, pour quand même comprendre qu'il faut
prendre des décisions malgré les doutes et qu'une fois prises il faut
les considérer comme les meilleures, et que des opinions différentes
viennent de ce qu'on a pas examiné les faits de la même façon
Je ne suis pas sûr de qualifier toutes mes décisions de « meilleures »
mais, plutôt, temporairement, de « moins mauvaises ». C'est l'avenir qui
me dit si ma décision a été bonne ou non.
bien sur je préfère le mien, occidental, arrogant et bien nourri... ;-)
Ça va de soit :-)
--
Dominique
Courriel : dominique point sextant ate orange en France
Esto quod es
c'est une démarche très scientifique, déstabilisante pour beaucoup de gens qui ont besoin de savoir... mais c'est la seule qui tienne.
C'est très culpabilisant de dire « je sais » alors, qu'au fond de soit, on est dans le doute. J'ai appris à dire haut et clair « Je ne sais pas ». Ce n'est pas glorieux mais je m'en sors avec ma dignité, sans mentir à qui que ce soit.
relire le discours de la méthode, pour quand même comprendre qu'il faut prendre des décisions malgré les doutes et qu'une fois prises il faut les considérer comme les meilleures, et que des opinions différentes viennent de ce qu'on a pas examiné les faits de la même façon
Je ne suis pas sûr de qualifier toutes mes décisions de « meilleures » mais, plutôt, temporairement, de « moins mauvaises ». C'est l'avenir qui me dit si ma décision a été bonne ou non.
bien sur je préfère le mien, occidental, arrogant et bien nourri... ;-)
Ça va de soit :-)
-- Dominique Courriel : dominique point sextant ate orange en France Esto quod es
jdd
Le 04/03/2014 07:02, Dominique a écrit :
Je ne suis pas sûr de qualifier toutes mes décisions de « meilleures » mais, plutôt, temporairement, de « moins mauvaises ». C'est l'avenir qui me dit si ma décision a été bonne ou non.
le "Discours" n'est pas long (environ 60 pages dans mon édition en poche), et encore moins la partie réellement intéressante (le reste étant surtout écrit pour éviter le bûcher, c'était risqué de philosopher, à l'époque)
voir ici:
http://descartes.free.fr/
les paragraphes intéressantes sont:
1.1 - le bon sens . on dirait aujourd'hui: un homme une voix, carrément révolutionnaire pour l'époque
c'est à ca que je faisais allusion:
"la diversité de nos opinions ne vient pas de ce que les uns sont plus raisonnables que les autres, mais seulement de ce que nous conduisons nos pensées par diverses voies, et ne considérons pas les mêmes choses"
2.7: révocation du doute 2.8 diviser la difficulté 2.9 aller du simple au compliqué 2.10 ne rien omettre
3.1 les maximes:
"encore qu'il y en ait peut-être d’aussi bien sensés parmi les Perses ou les Chinois que parmi nous" une hérésie qui lui faisait risquer le bucher, d'où le fait qu'elle est entourée de multiples précautions de langage...
* on ne connait même pas sa propre opinion, juger sur les actes.
"et que, pour savoir quelles étaient véritablement leurs opinions, je devais plutôt prendre garde à ce qu’ils pratiquaient qu’à ce qu’ils disaient, non seulement à cause qu’en la corruption de nos mœurs il y a peu de gens qui veuillent dire tout ce qu’ils croient, mais aussi à cause que plusieurs l’ignorent eux-mêmes ; car l’action de la pensée par laquelle on croit une chose étant différente de celle par laquelle on connait qu’on la croit, elles sont souvent l’une sans l’autre"
* ma deuxième allusion: une décision prise devient ipso facto la meilleure
"Ma seconde maxime était d’être le plus ferme et le plus résolu en mes actions que je pourrais, et de ne suivre pas moins constamment les opinions les plus douteuses lorsque je m’y serais une fois déterminé, que si elles eussent été très assurées (...) Et ainsi les actions de la vie ne souffrant souvent aucun délai, c’est une vérité très certaine que, lorsqu’il n’est pas en notre pouvoir de discerner les plus vraies opinions, nous devons suivre les plus probables ; et même qu’encore que nous ne remarquions point davantage de probabilité aux unes qu’aux autres, nous devons néanmoins nous déterminer à quelques unes, et les considérer après, non plus comme douteuses en tant qu’elles se rapportent à la pratique, mais comme très vraies et très certaines, à cause que la raison qui nous y a fait déterminer se trouve telle."
* une litote: quand on a fait de son mieux, le reste est impossible:
"Ma troisième maxime était de tâcher toujours plutôt à me vaincre que la fortune, et à changer mes désirs que l’ordre du monde, et généralement de m’accoutumer à croire qu’il n’y a rien qui soit entièrement en notre pouvoir que nos pensées, en sorte qu’après que nous avons fait notre mieux touchant les choses qui nous sont extérieures, tout ce qui manque de nous réussir est au regard de nous absolument impossible."
Descarte est connu pour être un des auteurs écrivant les phrases les plus longues, mais il a mis dix ans pour écrire 60 pages et il use très bien de la ponctuation, bien mieux que moi, je vous invite donc à lire le texte complet :-)
jdd -- http://www.dodin.org
Le 04/03/2014 07:02, Dominique a écrit :
Je ne suis pas sûr de qualifier toutes mes décisions de « meilleures » mais,
plutôt, temporairement, de « moins mauvaises ». C'est l'avenir qui me dit si
ma décision a été bonne ou non.
le "Discours" n'est pas long (environ 60 pages dans mon édition en poche), et
encore moins la partie réellement intéressante (le reste étant surtout écrit
pour éviter le bûcher, c'était risqué de philosopher, à l'époque)
voir ici:
http://descartes.free.fr/
les paragraphes intéressantes sont:
1.1 - le bon sens . on dirait aujourd'hui: un homme une voix, carrément
révolutionnaire pour l'époque
c'est à ca que je faisais allusion:
"la diversité de nos opinions ne vient pas de ce que les uns sont plus
raisonnables que les autres, mais seulement de ce que nous conduisons nos
pensées par diverses voies, et ne considérons pas les mêmes choses"
2.7: révocation du doute
2.8 diviser la difficulté
2.9 aller du simple au compliqué
2.10 ne rien omettre
3.1 les maximes:
"encore qu'il y en ait peut-être d’aussi bien sensés parmi les Perses ou les
Chinois que parmi nous" une hérésie qui lui faisait risquer le bucher, d'où le
fait qu'elle est entourée de multiples précautions de langage...
* on ne connait même pas sa propre opinion, juger sur les actes.
"et que, pour savoir quelles étaient véritablement leurs opinions, je devais
plutôt prendre garde à ce qu’ils pratiquaient qu’à ce qu’ils disaient, non
seulement à cause qu’en la corruption de nos mœurs il y a peu de gens qui
veuillent dire tout ce qu’ils croient, mais aussi à cause que plusieurs
l’ignorent eux-mêmes ; car l’action de la pensée par laquelle on croit une
chose étant différente de celle par laquelle on connait qu’on la croit, elles
sont souvent l’une sans l’autre"
* ma deuxième allusion: une décision prise devient ipso facto la meilleure
"Ma seconde maxime était d’être le plus ferme et le plus résolu en mes actions
que je pourrais, et de ne suivre pas moins constamment les opinions les plus
douteuses lorsque je m’y serais une fois déterminé, que si elles eussent été
très assurées (...) Et ainsi les actions de la vie ne souffrant souvent aucun
délai, c’est une vérité très certaine que, lorsqu’il n’est pas en notre
pouvoir de discerner les plus vraies opinions, nous devons suivre les plus
probables ; et même qu’encore que nous ne remarquions point davantage de
probabilité aux unes qu’aux autres, nous devons néanmoins nous déterminer à
quelques unes, et les considérer après, non plus comme douteuses en tant
qu’elles se rapportent à la pratique, mais comme très vraies et très
certaines, à cause que la raison qui nous y a fait déterminer se trouve telle."
* une litote: quand on a fait de son mieux, le reste est impossible:
"Ma troisième maxime était de tâcher toujours plutôt à me vaincre que la
fortune, et à changer mes désirs que l’ordre du monde, et généralement de
m’accoutumer à croire qu’il n’y a rien qui soit entièrement en notre pouvoir
que nos pensées, en sorte qu’après que nous avons fait notre mieux touchant
les choses qui nous sont extérieures, tout ce qui manque de nous réussir est
au regard de nous absolument impossible."
Descarte est connu pour être un des auteurs écrivant les phrases les plus
longues, mais il a mis dix ans pour écrire 60 pages et il use très bien de la
ponctuation, bien mieux que moi, je vous invite donc à lire le texte complet :-)
Je ne suis pas sûr de qualifier toutes mes décisions de « meilleures » mais, plutôt, temporairement, de « moins mauvaises ». C'est l'avenir qui me dit si ma décision a été bonne ou non.
le "Discours" n'est pas long (environ 60 pages dans mon édition en poche), et encore moins la partie réellement intéressante (le reste étant surtout écrit pour éviter le bûcher, c'était risqué de philosopher, à l'époque)
voir ici:
http://descartes.free.fr/
les paragraphes intéressantes sont:
1.1 - le bon sens . on dirait aujourd'hui: un homme une voix, carrément révolutionnaire pour l'époque
c'est à ca que je faisais allusion:
"la diversité de nos opinions ne vient pas de ce que les uns sont plus raisonnables que les autres, mais seulement de ce que nous conduisons nos pensées par diverses voies, et ne considérons pas les mêmes choses"
2.7: révocation du doute 2.8 diviser la difficulté 2.9 aller du simple au compliqué 2.10 ne rien omettre
3.1 les maximes:
"encore qu'il y en ait peut-être d’aussi bien sensés parmi les Perses ou les Chinois que parmi nous" une hérésie qui lui faisait risquer le bucher, d'où le fait qu'elle est entourée de multiples précautions de langage...
* on ne connait même pas sa propre opinion, juger sur les actes.
"et que, pour savoir quelles étaient véritablement leurs opinions, je devais plutôt prendre garde à ce qu’ils pratiquaient qu’à ce qu’ils disaient, non seulement à cause qu’en la corruption de nos mœurs il y a peu de gens qui veuillent dire tout ce qu’ils croient, mais aussi à cause que plusieurs l’ignorent eux-mêmes ; car l’action de la pensée par laquelle on croit une chose étant différente de celle par laquelle on connait qu’on la croit, elles sont souvent l’une sans l’autre"
* ma deuxième allusion: une décision prise devient ipso facto la meilleure
"Ma seconde maxime était d’être le plus ferme et le plus résolu en mes actions que je pourrais, et de ne suivre pas moins constamment les opinions les plus douteuses lorsque je m’y serais une fois déterminé, que si elles eussent été très assurées (...) Et ainsi les actions de la vie ne souffrant souvent aucun délai, c’est une vérité très certaine que, lorsqu’il n’est pas en notre pouvoir de discerner les plus vraies opinions, nous devons suivre les plus probables ; et même qu’encore que nous ne remarquions point davantage de probabilité aux unes qu’aux autres, nous devons néanmoins nous déterminer à quelques unes, et les considérer après, non plus comme douteuses en tant qu’elles se rapportent à la pratique, mais comme très vraies et très certaines, à cause que la raison qui nous y a fait déterminer se trouve telle."
* une litote: quand on a fait de son mieux, le reste est impossible:
"Ma troisième maxime était de tâcher toujours plutôt à me vaincre que la fortune, et à changer mes désirs que l’ordre du monde, et généralement de m’accoutumer à croire qu’il n’y a rien qui soit entièrement en notre pouvoir que nos pensées, en sorte qu’après que nous avons fait notre mieux touchant les choses qui nous sont extérieures, tout ce qui manque de nous réussir est au regard de nous absolument impossible."
Descarte est connu pour être un des auteurs écrivant les phrases les plus longues, mais il a mis dix ans pour écrire 60 pages et il use très bien de la ponctuation, bien mieux que moi, je vous invite donc à lire le texte complet :-)
c'est une démarche très scientifique, déstabilisante pour beaucoup de gens qui ont besoin de savoir... mais c'est la seule qui tienne.
C'est très culpabilisant de dire « je sais » alors, qu'au fond de soit, on est dans le doute. J'ai appris à dire haut et clair « Je ne sais pas ». Ce n'est pas glorieux mais je m'en sors avec ma dignité, sans mentir à qui que ce soit.
Vous êtes grand, Dominique
relire le discours de la méthode, pour quand même comprendre qu'il faut prendre des décisions malgré les doutes et qu'une fois prises il faut les considérer comme les meilleures, et que des opinions différentes viennent de ce qu'on a pas examiné les faits de la même façon
Je ne suis pas sûr de qualifier toutes mes décisions de « meilleures » mais, plutôt, temporairement, de « moins mauvaises ». C'est l'avenir qui me dit si ma décision a été bonne ou non.
Vous êtes grand, Dominique
-- Pierre Maurette
Dominique :
Le 04/03/2014 06:28, jdd a écrit :
c'est une démarche très scientifique, déstabilisante pour beaucoup de
gens qui ont besoin de savoir... mais c'est la seule qui tienne.
C'est très culpabilisant de dire « je sais » alors, qu'au fond de soit, on
est dans le doute. J'ai appris à dire haut et clair « Je ne sais pas ». Ce
n'est pas glorieux mais je m'en sors avec ma dignité, sans mentir à qui que
ce soit.
Vous êtes grand, Dominique
relire le discours de la méthode, pour quand même comprendre qu'il faut
prendre des décisions malgré les doutes et qu'une fois prises il faut
les considérer comme les meilleures, et que des opinions différentes
viennent de ce qu'on a pas examiné les faits de la même façon
Je ne suis pas sûr de qualifier toutes mes décisions de « meilleures »
mais, plutôt, temporairement, de « moins mauvaises ». C'est l'avenir qui me
dit si ma décision a été bonne ou non.
c'est une démarche très scientifique, déstabilisante pour beaucoup de gens qui ont besoin de savoir... mais c'est la seule qui tienne.
C'est très culpabilisant de dire « je sais » alors, qu'au fond de soit, on est dans le doute. J'ai appris à dire haut et clair « Je ne sais pas ». Ce n'est pas glorieux mais je m'en sors avec ma dignité, sans mentir à qui que ce soit.
Vous êtes grand, Dominique
relire le discours de la méthode, pour quand même comprendre qu'il faut prendre des décisions malgré les doutes et qu'une fois prises il faut les considérer comme les meilleures, et que des opinions différentes viennent de ce qu'on a pas examiné les faits de la même façon
Je ne suis pas sûr de qualifier toutes mes décisions de « meilleures » mais, plutôt, temporairement, de « moins mauvaises ». C'est l'avenir qui me dit si ma décision a été bonne ou non.
