Bonjour,
Question certainement naïve d'un néophyte complet, vous voudrez bien m'en
excuser.
Il y a quelques années, j'avais essayé quelques distributions de Linux, plus
par curiosité que par nécessité. Mais j'ai été rebuté par le côté
"bricolage". La philosophie de l'époque était qu'il fallait mettre les mains
dans le cambouis pour arriver a faire ce qu'on voulait et en particulier à
gérer ses périphériques.
Il semble que les choses ont bien évolué, c'est en tout cas ce qu'on entend
un peu partout. Peut-on aujourd'hui affirmer que Linux est aussi simple et
convivial que XP pour un profane? Si c'est le cas, je me lance de suite. Et
quelle distribution conseillez-vous à un débutant ?
Merci pour vos lumières.
Phil
Honnêtement c'est affligeant. C'est un non événement, toute cette polémique n'a aucun intérêt, et ce philosophe n'en est pas un.
Dans mes bras.
-- Pluralitas non est ponenda sine necessitate. Guillaume d'Ockham.
SL
C'est un peu long, et il faut sauter journaux et chroniques, mais c'est très intéressant. Ceux qui ne s'intéresse pas trop à la polémique en cours peuvent se passer des 45 premières minutes, de mémoire.
Finkielkraut, c'est bien le crétin diplômé qui a déblatéré grotesquement dans haaretz sur les banlieues?
Oui. C'est un crétin tout cours, je vois pas le rapport avec ses diplômes.
J'ai voté motion 1 pour voter "utile" et barrer la route aux "gauchistes" du PS, mais j'aurais bien voté pour Bockel. C'est l'avenir.
La motion Bockel a fait 0.64% des voix au congrès du PS si mes souvenirs sont bons. C'est l'avenir, c'est sûr.
Forcément c'est un sous-ensemble de la motion 1, je pense qu'on est très nombreux à avoir voté utile ; d'ailleurs je ne sais pas si au fond j'aurais voté pour elle, mais toujours est-il que j'espère que cette tendance va se développer.
Au fait, même le Times plaisante sur le New Labour comme nouveau Titanic, désormais. La gauche de droite, ça risque de passer comme c'était venu.
Vous pensez aux sociétés sociale démocrates qu'elles ont édifiées en Europe depuis cinquante ans ?
C'est un peu long, et il faut sauter journaux et chroniques, mais
c'est très intéressant. Ceux qui ne s'intéresse pas trop à la
polémique en cours peuvent se passer des 45 premières minutes, de
mémoire.
Finkielkraut, c'est bien le crétin diplômé qui a déblatéré
grotesquement dans haaretz sur les banlieues?
Oui. C'est un crétin tout cours, je vois pas le rapport avec ses
diplômes.
J'ai voté motion 1 pour voter "utile" et barrer la route aux
"gauchistes" du PS, mais j'aurais bien voté pour Bockel. C'est
l'avenir.
La motion Bockel a fait 0.64% des voix au congrès du PS si mes
souvenirs sont bons. C'est l'avenir, c'est sûr.
Forcément c'est un sous-ensemble de la motion 1, je pense qu'on est
très nombreux à avoir voté utile ; d'ailleurs je ne sais pas si au
fond j'aurais voté pour elle, mais toujours est-il que j'espère que
cette tendance va se développer.
Au fait, même le Times plaisante sur le New Labour comme nouveau
Titanic, désormais. La gauche de droite, ça risque de passer comme
c'était venu.
Vous pensez aux sociétés sociale démocrates qu'elles ont édifiées en
Europe depuis cinquante ans ?
C'est un peu long, et il faut sauter journaux et chroniques, mais c'est très intéressant. Ceux qui ne s'intéresse pas trop à la polémique en cours peuvent se passer des 45 premières minutes, de mémoire.
Finkielkraut, c'est bien le crétin diplômé qui a déblatéré grotesquement dans haaretz sur les banlieues?
Oui. C'est un crétin tout cours, je vois pas le rapport avec ses diplômes.
J'ai voté motion 1 pour voter "utile" et barrer la route aux "gauchistes" du PS, mais j'aurais bien voté pour Bockel. C'est l'avenir.
La motion Bockel a fait 0.64% des voix au congrès du PS si mes souvenirs sont bons. C'est l'avenir, c'est sûr.
Forcément c'est un sous-ensemble de la motion 1, je pense qu'on est très nombreux à avoir voté utile ; d'ailleurs je ne sais pas si au fond j'aurais voté pour elle, mais toujours est-il que j'espère que cette tendance va se développer.
Au fait, même le Times plaisante sur le New Labour comme nouveau Titanic, désormais. La gauche de droite, ça risque de passer comme c'était venu.
Vous pensez aux sociétés sociale démocrates qu'elles ont édifiées en Europe depuis cinquante ans ?
talon
Emmanuel Florac wrote:
Le Fri, 02 Dec 2005 22:32:54 +0100, SL a écrit :
Honnêtement c'est affligeant. C'est un non événement, toute cette polémique n'a aucun intérêt, et ce philosophe n'en est pas un.
Dans mes bras.
Tiens nous voilà tous d'accord sur ce coup!
--
Michel TALON
Emmanuel Florac <eflorac@imaginet.fr> wrote:
Le Fri, 02 Dec 2005 22:32:54 +0100, SL a écrit :
Honnêtement c'est affligeant. C'est un non événement, toute cette
polémique n'a aucun intérêt, et ce philosophe n'en est pas un.
Honnêtement c'est affligeant. C'est un non événement, toute cette polémique n'a aucun intérêt, et ce philosophe n'en est pas un.
Dans mes bras.
Tiens nous voilà tous d'accord sur ce coup!
--
Michel TALON
SL
Le Fri, 02 Dec 2005 22:32:54 +0100, SL a écrit :
Honnêtement c'est affligeant. C'est un non événement, toute cette polémique n'a aucun intérêt, et ce philosophe n'en est pas un.
Dans mes bras.
Chouette ! Et aussi au dernier masque et la plume il citait un passage de son dernier livre, "nous autres modernes" (d'ailleurs ce "nous" est le même que dans les passages que j'ai recopié : il n'est pas inclu dedans !), où il parlait de l'homosexualité comme "sexualité déviante" (non pas que j'interprète mal votre crise affective).
Le Fri, 02 Dec 2005 22:32:54 +0100, SL a écrit :
Honnêtement c'est affligeant. C'est un non événement, toute cette
polémique n'a aucun intérêt, et ce philosophe n'en est pas un.
Dans mes bras.
Chouette ! Et aussi au dernier masque et la plume il citait un passage
de son dernier livre, "nous autres modernes" (d'ailleurs ce "nous" est
le même que dans les passages que j'ai recopié : il n'est pas inclu
dedans !), où il parlait de l'homosexualité comme "sexualité déviante"
(non pas que j'interprète mal votre crise affective).
Honnêtement c'est affligeant. C'est un non événement, toute cette polémique n'a aucun intérêt, et ce philosophe n'en est pas un.
Dans mes bras.
Chouette ! Et aussi au dernier masque et la plume il citait un passage de son dernier livre, "nous autres modernes" (d'ailleurs ce "nous" est le même que dans les passages que j'ai recopié : il n'est pas inclu dedans !), où il parlait de l'homosexualité comme "sexualité déviante" (non pas que j'interprète mal votre crise affective).
Emmanuel Florac
Le Sat, 03 Dec 2005 00:11:08 +0100, SL a écrit :
où il parlait de l'homosexualité comme "sexualité déviante" (non pas que j'interprète mal votre crise affective).
C'est formidable que certains croient encore que ce type est "progressiste".
-- Je suis riche des biens dont je sais me passer. Louis-Jean-Baptiste Etienne Vigée.
Le Sat, 03 Dec 2005 00:11:08 +0100, SL a écrit :
où il parlait de l'homosexualité comme "sexualité déviante"
(non pas que j'interprète mal votre crise affective).
C'est formidable que certains croient encore que ce type est "progressiste".
--
Je suis riche des biens dont je sais me passer.
Louis-Jean-Baptiste Etienne Vigée.
où il parlait de l'homosexualité comme "sexualité déviante" (non pas que j'interprète mal votre crise affective).
C'est formidable que certains croient encore que ce type est "progressiste".
-- Je suis riche des biens dont je sais me passer. Louis-Jean-Baptiste Etienne Vigée.
Jerome Lambert
Mais il est vrai que l'hegemonie de M$ Office est telle sous W$ que le petit windowsien de base imagine meme pas qu'il puisse exister autre chose, avoir le choix semble meme devenir son pire cauchemare ; or depuis quand l'absence de choix serait une vertue.
En vertu de ce qu'on appelle la "standardisation", qui permet toutes une
[Exemples en tout genres]
mais il faudrait que gnu/linux singe les options de M$ ...
série d'opération qui ne seront que pure fiction sur les solutions libres tant que celles-ci continueront à jouer "en solo"?
pure fiction pour les pauvres d'esprits ... avant meme qu'ole ne se deploit je recuperais mes adresse pine dans mon tableur excess pour l'injecter dans ma base sybase ... Cela a toujours ete interoperable, mais en plus j'avais le choix des outils (d'autres combinait unifiles, emacs, ou elm, abiword et ingres) ... Mais bon je te parle d'un temps que les moins de 20ans ne peuvent meme pas imaginer, tellement ils sont pré-formatés.
Ce qui est comique avec les gens comme toi, c'est qu'ils sont loin d'imaginer à quel point ils sont "à côté de la plaque": http://www.osdl.org/dtl/DTL_Survey_Report_Nov2005.pdf
Mais il
est vrai que l'hegemonie de M$ Office est telle sous W$ que le petit
windowsien de base imagine meme pas qu'il puisse exister autre chose,
avoir le choix semble meme devenir son pire cauchemare ; or depuis quand
l'absence de choix serait une vertue.
En vertu de ce qu'on appelle la "standardisation", qui permet toutes une
[Exemples en tout genres]
mais il faudrait que gnu/linux singe les options de M$ ...
série d'opération qui ne seront que pure fiction sur les solutions
libres tant que celles-ci continueront à jouer "en solo"?
pure fiction pour les pauvres d'esprits ... avant meme qu'ole ne se deploit
je recuperais mes adresse pine dans mon tableur excess pour l'injecter dans
ma base sybase ... Cela a toujours ete interoperable, mais en plus j'avais
le choix des outils (d'autres combinait unifiles, emacs, ou elm, abiword et
ingres) ... Mais bon je te parle d'un temps que les moins de 20ans ne
peuvent meme pas imaginer, tellement ils sont pré-formatés.
Ce qui est comique avec les gens comme toi, c'est qu'ils sont loin
d'imaginer à quel point ils sont "à côté de la plaque":
http://www.osdl.org/dtl/DTL_Survey_Report_Nov2005.pdf
Mais il est vrai que l'hegemonie de M$ Office est telle sous W$ que le petit windowsien de base imagine meme pas qu'il puisse exister autre chose, avoir le choix semble meme devenir son pire cauchemare ; or depuis quand l'absence de choix serait une vertue.
En vertu de ce qu'on appelle la "standardisation", qui permet toutes une
[Exemples en tout genres]
mais il faudrait que gnu/linux singe les options de M$ ...
série d'opération qui ne seront que pure fiction sur les solutions libres tant que celles-ci continueront à jouer "en solo"?
pure fiction pour les pauvres d'esprits ... avant meme qu'ole ne se deploit je recuperais mes adresse pine dans mon tableur excess pour l'injecter dans ma base sybase ... Cela a toujours ete interoperable, mais en plus j'avais le choix des outils (d'autres combinait unifiles, emacs, ou elm, abiword et ingres) ... Mais bon je te parle d'un temps que les moins de 20ans ne peuvent meme pas imaginer, tellement ils sont pré-formatés.
Ce qui est comique avec les gens comme toi, c'est qu'ils sont loin d'imaginer à quel point ils sont "à côté de la plaque": http://www.osdl.org/dtl/DTL_Survey_Report_Nov2005.pdf
SL
Le Sat, 03 Dec 2005 00:11:08 +0100, SL a écrit :
où il parlait de l'homosexualité comme "sexualité déviante" (non pas que j'interprète mal votre crise affective).
C'est formidable que certains croient encore que ce type est "progressiste".
Dans deux régimes de fous (Un bouquin d'article de Deleuze édité tout récemment) il y a un passage jouissif sur les nouveaux philosophes (que je copie-colle depuis yahoo, je garantis pas que ce soit exactement le texte original : <http://fr.news.yahoo.com/28112005/326/la-nouvelle-philosophie-de-deleuze-finkielkraut.html>) C'est incroyable à quel point ça colle exactement avec le narcissisme et le manichéisme dans son débat sur france culture :
«Je crois que leur pensée est nulle. Je vois deux raisons possibles à cette nullité. D'abord ils procèdent par gros concepts, aussi gros que des dents creuses, LA loi, LE pouvoir, LE maître, LE monde, LA rébellion, LA foi, etc. Ils peuvent faire ainsi des mélanges grotesques, des dualismes sommaires, la loi et le rebelle, le pouvoir et l'ange. En même temps, plus le contenu de pensée est faible, plus le penseur prend d'importance, plus le sujet d'énonciation se donne de l'importance par rapport aux énoncés vides ( "moi, en tant que lucide et courageux, je vous dis..., moi, en tant que soldat du Christ..., moi, de la génération perdue..., nous, en tant que nous avons fait mai 68..., en tant que nous ne nous laissons plus prendre aux semblants..."). Avec ces deux procédés, ils cassent le travail. Car ça fait déjà un certain temps que, dans toutes sortes de domaines, les gens travaillent pour éviter ces dangers-là. On essaie de former des concepts à articulation fine, ou très différenciée, pour échapper aux grosses notions dualistes. Et on essaie de dégager des fonctions créatrices qui ne passeraient plus par la fonction-auteur (en musique, en peinture, en audio-visuel, en cinéma, même en philosophie). Ce retour massif à un auteur ou à un sujet vide très vaniteux, et à des concepts sommaires stéréotypés, représente une force de réaction fâcheuse. C'est conforme à la réforme Haby : un sérieux allègement du « programme » de la philosophie...»
[Marketing littéraire]
«...Ils (les nouveaux philosophes) ont une nouveauté réelle, ils ont introduit en France le marketing littéraire ou philosophique, au lieu de faire une école. Le marketing a ses principes particuliers :
1. Il faut qu'on parle d'un livre et qu'on en fasse parler, plus que le livre lui-même ne parle ou n'a à dire. A la limite, il faut que la multitude des articles de journaux, d'interviews, de colloques, d'émissions radio ou télé remplacent le livre, qui pourrait très bien ne pas exister du tout. C'est pour cela que le travail auquel s'adonnent les nouveaux philosophes est moins au niveau des livres qu'ils font que des articles à obtenir, des journaux et émissions à occuper, des interviews à placer, d'un dossier à faire, d'un numéro de Playboy. Il y a là toute une activité qui, à cette échelle et à ce degré d'organisation, semblait exclue de la philosophie, ou exclure la philosophie.
2. Et puis, du point de vue d'un marketing, il faut que le même livre ou le même produit aient plusieurs versions, pour convenir à tout le monde, une version pieuse, une athée, une heideggerienne, une gauchiste, une centriste, même une chiraquienne ou néo-fasciste, une « union de la gauche » nuancée, etc. D'où l'importance d'une distribution des rôles suivant les goûts. Il y a du Dr Mabuse dans Clavel, un Dr Mabuse évangélique, Jambet et Lardreau, c'est Spöri et Pesch, les deux aides à Mabuse (ils veulent « mettre la main au collet » de Nietzsche). Benoist, c'est le coursier, c'est Nestor. Lévy, c'est tantôt l'imprésario, tantôt la script-girl, tantôt le joyeux animateur, tantôt le disc-jockey. Jean Cau trouve tout ça rudement bien ; Fabre-Luce se fait disciple de Glucksmann ; on réédite Benda, pour les vertus du clerc. Quelle étrange constellation.
Sollers avait été le dernier en France à faire encore une école vieille manière, avec papisme, excommunications, tribunaux. Je suppose que, quand il a compris cette nouvelle entreprise, il s'est dit qu'ils avaient raison, qu'il fallait faire alliance, et que ce serait trop bête de manquer ça. Il arrive en retard, mais il a bien vu quelque chose. Car cette histoire de marketing dans le livre de philosophie, c'est réellement nouveau, c'est une idée, il « fallait » l'avoir. Que les nouveaux philosophes restaurent une fonction-auteur vide, et qu'ils procèdent avec des concepts creux, toute cette réaction n'empêche pas un profond modernisme, une analyse très adaptée du paysage et du marché. Du coup, je crois que certains d'entre nous peuvent même éprouver une curiosité bienveillante pour cette opération, d'un point de vue purement naturaliste ou entomologique. Moi, c'est différent, parce que mon point de vue est tératologique : c'est de l'horreur. »
Le Sat, 03 Dec 2005 00:11:08 +0100, SL a écrit :
où il parlait de l'homosexualité comme "sexualité déviante" (non
pas que j'interprète mal votre crise affective).
C'est formidable que certains croient encore que ce type est
"progressiste".
Dans deux régimes de fous (Un bouquin d'article de Deleuze édité tout
récemment) il y a un passage jouissif sur les nouveaux philosophes
(que je copie-colle depuis yahoo, je garantis pas que ce soit
exactement le texte original :
<http://fr.news.yahoo.com/28112005/326/la-nouvelle-philosophie-de-deleuze-finkielkraut.html>)
C'est incroyable à quel point ça colle exactement avec le narcissisme
et le manichéisme dans son débat sur france culture :
«Je crois que leur pensée est nulle. Je vois deux raisons
possibles à cette nullité. D'abord ils procèdent par gros
concepts, aussi gros que des dents creuses, LA loi, LE pouvoir, LE
maître, LE monde, LA rébellion, LA foi, etc. Ils peuvent faire
ainsi des mélanges grotesques, des dualismes sommaires, la loi et
le rebelle, le pouvoir et l'ange. En même temps, plus le contenu
de pensée est faible, plus le penseur prend d'importance, plus le
sujet d'énonciation se donne de l'importance par rapport aux
énoncés vides ( "moi, en tant que lucide et courageux, je vous
dis..., moi, en tant que soldat du Christ..., moi, de la
génération perdue..., nous, en tant que nous avons fait mai 68...,
en tant que nous ne nous laissons plus prendre aux
semblants..."). Avec ces deux procédés, ils cassent le
travail. Car ça fait déjà un certain temps que, dans toutes sortes
de domaines, les gens travaillent pour éviter ces dangers-là. On
essaie de former des concepts à articulation fine, ou très
différenciée, pour échapper aux grosses notions dualistes. Et on
essaie de dégager des fonctions créatrices qui ne passeraient plus
par la fonction-auteur (en musique, en peinture, en audio-visuel,
en cinéma, même en philosophie). Ce retour massif à un auteur ou à
un sujet vide très vaniteux, et à des concepts sommaires
stéréotypés, représente une force de réaction fâcheuse. C'est
conforme à la réforme Haby : un sérieux allègement du « programme
» de la philosophie...»
[Marketing littéraire]
«...Ils (les nouveaux philosophes) ont une nouveauté réelle, ils
ont introduit en France le marketing littéraire ou philosophique,
au lieu de faire une école. Le marketing a ses principes
particuliers :
1. Il faut qu'on parle d'un livre et qu'on en fasse parler, plus
que le livre lui-même ne parle ou n'a à dire. A la limite, il
faut que la multitude des articles de journaux, d'interviews,
de colloques, d'émissions radio ou télé remplacent le livre,
qui pourrait très bien ne pas exister du tout. C'est pour cela
que le travail auquel s'adonnent les nouveaux philosophes est
moins au niveau des livres qu'ils font que des articles à
obtenir, des journaux et émissions à occuper, des interviews à
placer, d'un dossier à faire, d'un numéro de Playboy. Il y a là
toute une activité qui, à cette échelle et à ce degré
d'organisation, semblait exclue de la philosophie, ou exclure
la philosophie.
2. Et puis, du point de vue d'un marketing, il faut que le même
livre ou le même produit aient plusieurs versions, pour
convenir à tout le monde, une version pieuse, une athée, une
heideggerienne, une gauchiste, une centriste, même une
chiraquienne ou néo-fasciste, une « union de la gauche »
nuancée, etc. D'où l'importance d'une distribution des rôles
suivant les goûts. Il y a du Dr Mabuse dans Clavel, un Dr
Mabuse évangélique, Jambet et Lardreau, c'est Spöri et Pesch,
les deux aides à Mabuse (ils veulent « mettre la main au collet
» de Nietzsche). Benoist, c'est le coursier, c'est
Nestor. Lévy, c'est tantôt l'imprésario, tantôt la script-girl,
tantôt le joyeux animateur, tantôt le disc-jockey. Jean Cau
trouve tout ça rudement bien ; Fabre-Luce se fait disciple de
Glucksmann ; on réédite Benda, pour les vertus du clerc. Quelle
étrange constellation.
Sollers avait été le dernier en France à faire encore une école
vieille manière, avec papisme, excommunications, tribunaux. Je
suppose que, quand il a compris cette nouvelle entreprise, il
s'est dit qu'ils avaient raison, qu'il fallait faire alliance, et
que ce serait trop bête de manquer ça. Il arrive en retard, mais
il a bien vu quelque chose. Car cette histoire de marketing dans
le livre de philosophie, c'est réellement nouveau, c'est une idée,
il « fallait » l'avoir. Que les nouveaux philosophes restaurent
une fonction-auteur vide, et qu'ils procèdent avec des concepts
creux, toute cette réaction n'empêche pas un profond modernisme,
une analyse très adaptée du paysage et du marché. Du coup, je
crois que certains d'entre nous peuvent même éprouver une
curiosité bienveillante pour cette opération, d'un point de vue
purement naturaliste ou entomologique. Moi, c'est différent, parce
que mon point de vue est tératologique : c'est de l'horreur. »
où il parlait de l'homosexualité comme "sexualité déviante" (non pas que j'interprète mal votre crise affective).
C'est formidable que certains croient encore que ce type est "progressiste".
Dans deux régimes de fous (Un bouquin d'article de Deleuze édité tout récemment) il y a un passage jouissif sur les nouveaux philosophes (que je copie-colle depuis yahoo, je garantis pas que ce soit exactement le texte original : <http://fr.news.yahoo.com/28112005/326/la-nouvelle-philosophie-de-deleuze-finkielkraut.html>) C'est incroyable à quel point ça colle exactement avec le narcissisme et le manichéisme dans son débat sur france culture :
«Je crois que leur pensée est nulle. Je vois deux raisons possibles à cette nullité. D'abord ils procèdent par gros concepts, aussi gros que des dents creuses, LA loi, LE pouvoir, LE maître, LE monde, LA rébellion, LA foi, etc. Ils peuvent faire ainsi des mélanges grotesques, des dualismes sommaires, la loi et le rebelle, le pouvoir et l'ange. En même temps, plus le contenu de pensée est faible, plus le penseur prend d'importance, plus le sujet d'énonciation se donne de l'importance par rapport aux énoncés vides ( "moi, en tant que lucide et courageux, je vous dis..., moi, en tant que soldat du Christ..., moi, de la génération perdue..., nous, en tant que nous avons fait mai 68..., en tant que nous ne nous laissons plus prendre aux semblants..."). Avec ces deux procédés, ils cassent le travail. Car ça fait déjà un certain temps que, dans toutes sortes de domaines, les gens travaillent pour éviter ces dangers-là. On essaie de former des concepts à articulation fine, ou très différenciée, pour échapper aux grosses notions dualistes. Et on essaie de dégager des fonctions créatrices qui ne passeraient plus par la fonction-auteur (en musique, en peinture, en audio-visuel, en cinéma, même en philosophie). Ce retour massif à un auteur ou à un sujet vide très vaniteux, et à des concepts sommaires stéréotypés, représente une force de réaction fâcheuse. C'est conforme à la réforme Haby : un sérieux allègement du « programme » de la philosophie...»
[Marketing littéraire]
«...Ils (les nouveaux philosophes) ont une nouveauté réelle, ils ont introduit en France le marketing littéraire ou philosophique, au lieu de faire une école. Le marketing a ses principes particuliers :
1. Il faut qu'on parle d'un livre et qu'on en fasse parler, plus que le livre lui-même ne parle ou n'a à dire. A la limite, il faut que la multitude des articles de journaux, d'interviews, de colloques, d'émissions radio ou télé remplacent le livre, qui pourrait très bien ne pas exister du tout. C'est pour cela que le travail auquel s'adonnent les nouveaux philosophes est moins au niveau des livres qu'ils font que des articles à obtenir, des journaux et émissions à occuper, des interviews à placer, d'un dossier à faire, d'un numéro de Playboy. Il y a là toute une activité qui, à cette échelle et à ce degré d'organisation, semblait exclue de la philosophie, ou exclure la philosophie.
2. Et puis, du point de vue d'un marketing, il faut que le même livre ou le même produit aient plusieurs versions, pour convenir à tout le monde, une version pieuse, une athée, une heideggerienne, une gauchiste, une centriste, même une chiraquienne ou néo-fasciste, une « union de la gauche » nuancée, etc. D'où l'importance d'une distribution des rôles suivant les goûts. Il y a du Dr Mabuse dans Clavel, un Dr Mabuse évangélique, Jambet et Lardreau, c'est Spöri et Pesch, les deux aides à Mabuse (ils veulent « mettre la main au collet » de Nietzsche). Benoist, c'est le coursier, c'est Nestor. Lévy, c'est tantôt l'imprésario, tantôt la script-girl, tantôt le joyeux animateur, tantôt le disc-jockey. Jean Cau trouve tout ça rudement bien ; Fabre-Luce se fait disciple de Glucksmann ; on réédite Benda, pour les vertus du clerc. Quelle étrange constellation.
Sollers avait été le dernier en France à faire encore une école vieille manière, avec papisme, excommunications, tribunaux. Je suppose que, quand il a compris cette nouvelle entreprise, il s'est dit qu'ils avaient raison, qu'il fallait faire alliance, et que ce serait trop bête de manquer ça. Il arrive en retard, mais il a bien vu quelque chose. Car cette histoire de marketing dans le livre de philosophie, c'est réellement nouveau, c'est une idée, il « fallait » l'avoir. Que les nouveaux philosophes restaurent une fonction-auteur vide, et qu'ils procèdent avec des concepts creux, toute cette réaction n'empêche pas un profond modernisme, une analyse très adaptée du paysage et du marché. Du coup, je crois que certains d'entre nous peuvent même éprouver une curiosité bienveillante pour cette opération, d'un point de vue purement naturaliste ou entomologique. Moi, c'est différent, parce que mon point de vue est tératologique : c'est de l'horreur. »
SL
Le Sat, 03 Dec 2005 00:11:08 +0100, SL a écrit :
où il parlait de l'homosexualité comme "sexualité déviante" (non pas que j'interprète mal votre crise affective).
C'est formidable que certains croient encore que ce type est "progressiste".
Dans deux régimes de fous (Un bouquin d'article de Deleuze édité tout récemment) il y a un passage jouissif sur les nouveaux philosophes (que je copie-colle depuis yahoo, je garantis pas que ce soit exactement le texte original : <http://fr.news.yahoo.com/28112005/326/la-nouvelle-philosophie-de-deleuze-finkielkraut.html>)
Si, je suis con j'ai le bouquin à la maison, c'est bien le texte.
Le Sat, 03 Dec 2005 00:11:08 +0100, SL a écrit :
où il parlait de l'homosexualité comme "sexualité déviante" (non
pas que j'interprète mal votre crise affective).
C'est formidable que certains croient encore que ce type est
"progressiste".
Dans deux régimes de fous (Un bouquin d'article de Deleuze édité tout
récemment) il y a un passage jouissif sur les nouveaux philosophes
(que je copie-colle depuis yahoo, je garantis pas que ce soit
exactement le texte original :
<http://fr.news.yahoo.com/28112005/326/la-nouvelle-philosophie-de-deleuze-finkielkraut.html>)
Si, je suis con j'ai le bouquin à la maison, c'est bien le texte.
où il parlait de l'homosexualité comme "sexualité déviante" (non pas que j'interprète mal votre crise affective).
C'est formidable que certains croient encore que ce type est "progressiste".
Dans deux régimes de fous (Un bouquin d'article de Deleuze édité tout récemment) il y a un passage jouissif sur les nouveaux philosophes (que je copie-colle depuis yahoo, je garantis pas que ce soit exactement le texte original : <http://fr.news.yahoo.com/28112005/326/la-nouvelle-philosophie-de-deleuze-finkielkraut.html>)
Si, je suis con j'ai le bouquin à la maison, c'est bien le texte.
Emmanuel Florac
Le Sat, 03 Dec 2005 12:40:40 +0100, SL a écrit :
Du coup, je crois que certains d'entre nous peuvent même éprouver une curiosité bienveillante pour cette opération, d'un point de vue purement naturaliste ou entomologique. Moi, c'est différent, parce que mon point de vue est tératologique : c'est de l'horreur. »
Dis-donc, il faudrait que tu viennes participer à ce dîner IRL qu'on doit faire :)
-- A thing of beauty is a joy forever. J. Keats.
Ah! Singe débotté, hisse un jouet fort et vert! Marcel Bénabou.
Le Sat, 03 Dec 2005 12:40:40 +0100, SL a écrit :
Du coup, je
crois que certains d'entre nous peuvent même éprouver une
curiosité bienveillante pour cette opération, d'un point de vue
purement naturaliste ou entomologique. Moi, c'est différent, parce
que mon point de vue est tératologique : c'est de l'horreur. »
Dis-donc, il faudrait que tu viennes participer à ce dîner IRL qu'on
doit faire :)
--
A thing of beauty is a joy forever.
J. Keats.
Ah! Singe débotté, hisse un jouet fort et vert!
Marcel Bénabou.
Du coup, je crois que certains d'entre nous peuvent même éprouver une curiosité bienveillante pour cette opération, d'un point de vue purement naturaliste ou entomologique. Moi, c'est différent, parce que mon point de vue est tératologique : c'est de l'horreur. »
Dis-donc, il faudrait que tu viennes participer à ce dîner IRL qu'on doit faire :)
-- A thing of beauty is a joy forever. J. Keats.
Ah! Singe débotté, hisse un jouet fort et vert! Marcel Bénabou.
SL
Le Sat, 03 Dec 2005 12:40:40 +0100, SL a écrit :
Du coup, je crois que certains d'entre nous peuvent même éprouver une curiosité bienveillante pour cette opération, d'un point de vue purement naturaliste ou entomologique. Moi, c'est différent, parce que mon point de vue est tératologique : c'est de l'horreur. »
Dis-donc, il faudrait que tu viennes participer à ce dîner IRL qu'on doit faire :)
C'est quoi « IRL » ?
Le Sat, 03 Dec 2005 12:40:40 +0100, SL a écrit :
Du coup, je crois que certains d'entre nous peuvent même éprouver
une curiosité bienveillante pour cette opération, d'un point de
vue purement naturaliste ou entomologique. Moi, c'est différent,
parce que mon point de vue est tératologique : c'est de
l'horreur. »
Dis-donc, il faudrait que tu viennes participer à ce dîner IRL qu'on
doit faire :)
Du coup, je crois que certains d'entre nous peuvent même éprouver une curiosité bienveillante pour cette opération, d'un point de vue purement naturaliste ou entomologique. Moi, c'est différent, parce que mon point de vue est tératologique : c'est de l'horreur. »
Dis-donc, il faudrait que tu viennes participer à ce dîner IRL qu'on doit faire :)