L'homme d'affaires Elon Musk, présent sur de multiples fronts (véhicules électriques, lanceurs spatiaux réutilisables, systèmes de transport souterrains à grande vitesse, colonisation de Mars...) vient de subir un revers d'importance avec la plainte déposée par la SEC (Securities & Exchange Commission) l'accusant de fraude et de manipulation du cours de Tesla pour son tweet sur la sortie de Bourse potentielle du constructeur.

Elon musk Le cours en Bourse du constructeur automobile est évidemment chahuté par la nouvelle et les investisseurs s'inquiètent déjà de l'une des sanctions possibles évoquées dans la plainte : lui retirer la direction de l'entreprise, temporairement ou même définitivement.

L'énergique milliardaire, qui n'hésite pas à communiquer régulièrement sur les réseaux sociaux, porte une partie de la valeur du cours par sa visibilité et son départ pèserait lourd sur cette dernière.

Déjà, les analystes financiers fournissent des estimations et certains établissent qu'un départ d'Elon Musk porterait un coup évalué à 130 dollars à la valeur de l'action Tesla tandis que les directions de cours se portent à la baisse, vers 200 dollars (le cours est actuellement vers 280 dollars, après avoir dévissé d'une position à 307 dollars jeudi).

Ces perspectives judiciaires ne vont pas rassurer les investisseurs alors que Tesla bataille pour produire et livrer dans les temps les véhicules Model 3 commandés par les clients, passant d'un "enfer de production" à un "enfer de logistique".

L'image de l'homme d'affaires écornée

CNBC relève d'autres éléments perturbants pour les investisseurs. Un accord amiable entre Tesla et la SEC a été refusé à la dernière minute par Elon Musk qui a estimé qu'il aurait du mal à vivre avec une telle décision, tout en affirmant que les accusations sont injustes et qu'il a toujours oeuvré dans l'intérêt des investisseurs.

Il préfère donc se diriger vers une confrontation avec la Commission plutôt que de valider un accord soldant la plainte moyennant une amende et son retrait de Tesla. Ce choix d'intégrité (et de maintien à son poste) s'annonce à la fois coûteux et incertain, ce qui ne manquera pas de perturber les actionnaires.

Dans sa plainte, la SEC fait la curieuse assertion selon laquelle le prix de 420 dollars par action avancé pour une sortie de Bourse de Tesla serait en fait emprunté à la culture de consommation du cannabis et aurait été choisi pour amuser la petite amie d'Elon Musk.

Le montant avait été décidé à partir du cours de clôture majoré d'une prime de 20%, qui amenait à 419 dollars, et aurait été arrondi à 420 dollars pour la seule raison ci-dessus.

Rien de bien méchant mais après l'épisode de l'entretien d'Elon Musk avec alcool et joint de ces dernières semaines, ce nouvel élément risque de conforter les critiques concernant sa gouvernance de Tesla, alors que lui-même indiquait en juin être au bord du burn out.

Les "short sellers" haïs par Elon Musk et qui parient sur la baisse du cours de Tesla trouvent en tous les cas de quoi tenir ici leur revanche (Bloomberg relie la chute de 12% du cours à un gain pour eux de 1,3 milliard de dollars en une journée), tandis que les grands constructeurs automobiles, dont la plupart comptent s'inviter sur le marché dès l'an prochain, ne bouderont sans doute pas leur plaisir de voir le constructeur californien potentiellement trébucher...

Source : CNBC