Face à la proposition formulée par SFR de déployer en solo de la fibre optique, sans tenir compte du plan France très haut débit, le président de l'Arcep, Sébastien Soriano, se dit attentif au cadre dans lequel ce déploiement serait réalisé.

Arcep logo vignette Sans fermer la porte à l'initiative, et en notant que cette volonté d'investissement est une "bonne nouvelle", le président de l'Arcep a toutefois prévenu que cela ne sera pas sans méthode et que "des duplications inefficaces et désorganisées ne font pas sens".

Autrement dit, pas question de laisser SFR mener ses déploiements sans tenir compte des projets existants, notamment des RIP (Réseaux d'Initiative Publique) gérés par les collectivités locales, et y mettre la pagaille, "ce qui signifie pas de débauchage, d'intimidation ou de double déploiement sans concertation".

La promesse d'un déploiement de fibre optique "sans argent public" est certes alléchante mais les dernières sanctions contre SFR pour ses retards dans les projets existants ne rassurent pas forcément. Pour que SFR puisse fibrer à son aise, il faudra donc passer par un accord juridique...et donc contraignant.

Redéfinir les déploiements en zones AMII

Dans le même temps, Sébastien Soriano a indiqué vouloir revoir la répartition du déploiement de la fibre optique en zones moyennement denses (AMII ou Appel à Manifestation d'Intention d'Investissement) partagé entre Orange (85%) et SFR (15%) qui, dans l'état actuel, ne permettra pas d'atteindre l'objectif de couverture fixé en 2020 comme prévu, mais plutôt en 2023.

L'Arcep n'est donc pas opposée au principe de rééquilibrage des déploiements en faveur de SFR (et d'autres opérateurs s'ils sont intéressés) pour accélérer le tempo, considérant que "Orange tout seul n'y arrivera pas". Stéphane Richard, PDG d'Orange, n'était pas contre une nouvelle répartition, dans la mesure où les efforts d'Orange depuis l'accord de 2011 seraient pris en compte dans la nouvelle donne.