Face à la domination de l'architecture x86 d'Intel sur le segment des serveurs, la plate-forme ARM tente sa chance avec plusieurs initiatives en cours pour développer et commercialiser des processeurs ARM pour serveurs en mettant en avant l'efficience énergétique plutôt que la puissance brute.

Ampere processeur serveur Dans ce contexte, la nomination de Renée James, ancienne directrice exécutive d'Intel, à la tête de la société Ampere Computing, qui cherche à concevoir de telles solutions ARM avancées, prend une signification particulière.

S'appuyant sur les travaux d'AMCC et de sa solution X-Gene 3, Ampere dévoile son premier produit : le processeur Ampere eMag pour serveurs en datacenters, dont l'entreprise promet qu'elle offre un rapport prix / performances très intéressant.

Elle repose sur 16 ou 32 coeurs ARMv8-A cadencés à 3,3 GHz et gravés en 16 nm FinFET chez TSMC avec 8 contrôleurs mémoire DDR4-2667, une interface PCIe 3.0 42 lignes et un TDP de 125 Watts.

Le processeur Ampere eMag est destiné aux serveurs pour applications Web et de stockage. Ampere se félicite déjà d'avoir trouvé un client en Lenovo et l'entreprise est en discusion avec d'autres clients potentiels.

Les tarifs sont de 550 dollars pour une solution Ampere eMag 16 coeurs ou de 850 dollars pour la version 32 coeurs.

Le pari est audacieux dans la mesure où l'écosystème x86 pour serveurs est écrasant, tant au niveau du hardware que des propositions software. D'autres acteurs, comme Qualcomm qui a développé une gamme Centriq de processeurs ARM pour serveurs, sont déjà en train de reconsidérer le modèle économique de ces types de puces, malgré leurs avantages.

A voir donc si la prochaine génération de processeurs Ampere pourra accroître ses atouts en exploitant la gravure en 7 nm déjà disponible sur architecture ARM, alors qu'Intel peine à basculer vers ses technologies de gravure en 10 nm pour ses processeurs x86.