Cela fait plusieurs mois que l'éditeur Hachette et Amazon sont dans l'impasse. Le géant de la vente en ligne souhaite imposer une baisse des marges de l'éditeur pour faciliter la vente de livres physiques et électroniques sur Internet. Une situation insupportable pour Hachette qui a vu ses précommandes annulées et ses délais de livraison reportés auprès des acheteurs.

sélection livres Hachette Apple  Nouvelle bataille dans cette guerre, une déclaration d'Amazon qui diabolise l'éditeur en évoquant quelques chiffres et une partie des modalités de l'accord proposé.

" Nous pensons qu'Hachette partage une trop petite part de son chiffre d'affaires avec les auteurs aujourd'hui, mais finalement ce n'est pas de notre ressort". Désormais, Amazon renverse la situation et porte l'ensemble de la responsabilité de la situation sur l'éditeur français.

Amazon indique ainsi que les prix des e-books sont bien trop élevés, jusqu'à 19,99 dollars par oeuvre alors que l'éditeur ne dépenserait aucuns frais en impression et en diffusion ni stockage. On retrouverait même certains livres électroniques jusqu'à 30 % plus chers que leurs versions papier, dans des éditions similaires.

Dans cette optique, Amazon souhaiterait diminuer les prix hauts des livres électroniques à un montant plus raisonnable de 9,99 dollars. Un prix stratégique qui permettrait de favoriser les ventes et de déclencher plus facilement les achats coup de coeur et compulsifs. Mais le prix affiché permettrait également de venir plus facilement concurrencer d'autres médias qui détournent aujourd'hui les lecteurs, comme la télévision, les jeux vidéo ou les films.

Concernant les blockbusters, il est évident que le raisonnement apporté par Amazon a du sens, mais qu'en est-il des petits auteurs dont les ventes se chiffrent difficilement en milliers d'exemplaires ? Quid également des livres qui ne se trouvent exclusivement que sous format numérique ?

Pour détourner l'attention, Amazon évoque une problématique plus générale : celle des parts reversées aux auteurs, jugées trop faibles. Actuellement, en France, la majorité des écrivains ne touchent que 7 à 15 % des recettes des livres électroniques, et beaucoup moins sur les livres imprimés. Une situation scandaleuse quand rien n'est à imprimer, qu'aucune négociation n'est à entamer avec les libraires et réseaux de distribution et qu'aucun stock n'est à gérer.

Amazon propose ainsi aux auteurs de récupérer 35 % du chiffre d'affaires, tout comme les éditeurs, pendant qu'Hachette empoche actuellement 70 % des recettes et distribue quelques miettes à ses auteurs, selon le site marchand.

Au passage, Amazon empocherait les 30 % restant au titre de diffuseur, mais le site a une explication à cela : c'est la part qu'Hachette lui avait imposée en 2010 juste après avoir relevé ses tarifs, souligne l'américain.

Reste à savoir comment Hachette compte désormais répondre à ces dénonciations et accusations. Le conflit ne semble pas près de se calmer, au plus grand dépit des lecteurs et des auteurs.