Le groupe Amazon a fait fort fin 2013 en évoquant ouvertement son intention d'exploiter à moyen terme des drones intégrés dans son circuit de distribution afin de raccourcir les temps de livraison. L'entreprise est loin d'être la seule à s'intéresser à ce domaine mais son annonce, du fait de ses implications technologiques et économiques, a donné un coup de fouet à ce qui n'était qu'un champ exploratoire.

Avant que les drones commerciaux ne commencent à survoler régulièrement les villes, la FAA (Federal Aviation Administration) doit mettre en place le cadre légal et technique dans lequel ces appareils pourront évoluer.

Amazon drone  Malgré la forte pression qui lui est imposée pour finaliser ce cadre d'ici 2015 afin de pas manquer les opportunités commerciales qui en découleront, la FAA ne pourra sans doute pas être prête pour cette échéance, la complexité du dossier nécessitant un examen en profondeur et une coordination avec de nombreuses autorités.

Cela n'empêche pas Amazon de demander des autorisations de vol afin de pouvoir tester ses futurs drones sur le terrain et non plus dans le seul cadre de ses expériences en laboratoire, dans le cadre de la mise en place d'un service Prime Air capable en principe de livrer des colis de moins de 2,3 Kg via des appareils volants capables d'atteindre des vitesses en vol de 80 Km/h.

Selon le groupe, l'immense majorité (86%) de ses colis sont assez légers pour être transportés par drones, ce qui pourrait contribuer à résoudre l'un des plus gros défis de l'activité d'Amazon par rapport à de la vente en boutique physique : réduire le délai entre la commande et sa livraison.


Pouvoir mener des essais de terrain aux Etats-Unis
Ne disposant pas d'autorisations de vol aux Etats-Unis, le groupe a dû procéder à des essais sur le terrain dans d'autres pays plus souples sur la législation mais il fait valoir qu'il préfèrerait maintenir ses équipes de R&D dans le domaine des drones sur le sol américain et procéder à des expérimentations à proximité de Seattle, où se situe son siège social.

Amazon Prime Air  Amazon espère ainsi forcer la main de la FAA qui, si elle travaille à une réglementation générale, peut aussi accorder des autorisations spéciales pour une exploitation commerciale des drones, ce qu'elle a commencé à fournir pour des cadres spécifiques.

Malin, le groupe affirme que sa demande à la FAA n'est pas différente de l'autorisation de vol accordée aux particuliers en matière de modèles réduits avec des conditions de sécurité renforcées par rapport à celles qui leur sont demandées, à savoir faire voler leurs engins à l'écart du public et à portée de vue du pilote.

Les drones d'Amazon, qui en sont à leur neuvième génération, seront quant à eux dotés de technologies issues de la robotique et de l'intelligence artificielle, comme la détection de collision ou la sélection de plans de vol en fonction des obstacles du parcours.

Source : Bloomberg