L'annonce du rachat des 50% de parts de Siemens dans l'équipementier télécom Nokia Siemens Networks par le fabricant finlandais Nokia a été bien perçue par les investisseurs qui y voient une reprise en main d'une activité qui fonctionne bien grâce à un repositionnement sur la 4G et va permettre de générer des revenus compensant les difficultés du fabricant dans les smartphones.

Même si les volumes de smartphones Lumia sont en progression, ils restent faibles par rapport à la croissance globale du marché et créent peu de pression sur les champions actuels du secteur, Android et iOS.

Nokia logo  Les observateurs ont aussi salué le rachat de la participation dans l'équipementier pour son prix de 1,7 milliard d'euros, plus bas qu'anticipé. Cependant, malgré l'aspect positif de cette manoeuvre, c'est une autre inquiétude qui renaît : le groupe Nokia ne risque-t-il pas de se retrouver à court de cash à brève échéance ?



A court de cash avant la fin de sa réorganisation ?
Ce paramètre est sous surveillance depuis l'annonce de la stratégie faisant de Windows Phone l'OS de référence du fabricant et imposant une importante réorganisation, avec des rentrées d'argent affaiblies du fait de l'effondrement très rapide des ventes de smartphones Symbian qui n'ont pas assuré le filet de sécurité comme espéré.

Nokia lumia logo  Le groupe a su gérer ses ressources pour maintenir une réserve de cash de 3,5 à 4 milliards tout au long de cette phase de transition mais au prix de cessions d'activités non stratégiques et de dures réorganisations pour réduire les coûts.

Pour le deuxième trimestre, Nokia a revendiqué une fourchette de 3,7 à 4,2 milliards d'euros de réserve mais avec un débit de 350 à 850 millions d'euros sur le trimestre qui inquiète les analystes. A ce rythme, le groupe pourrait avoir brûlé tout son cash dès l'an prochain.

Même sans arriver jusque là, une position fragile à ce niveau réduit considérablement ses possibilités tactiques, et alors que ses notes de dette à court et long terme sont déjà très dégradées, ce qui rendra très difficile l'octroi de rallonges.

L'inconnue reste donc toujours non seulement le succès des smartphones Lumia mais aussi le rythme de progression des volumes. Et Nokia a de moins en moins les moyens d'attendre ce décollage espéré.

Source : Reuters