L'arrestation il y a quelques semaines en Pologne d'un salarié de Huawei soupçonné d'espionnage aboutit à la conclusion logique, dans le contexte de défiance actuel vis à vis du groupe chinois, d'une exclusion de l'équipementier télécom des contrats de fourniture des réseaux 5G polonais.

Les autorités suivent en cela l'exemple des Etats-Unis et de ses alliés qui ont déjà annoncé leur intention de ne pas faire appel au groupe chinois au nom de la sécurité nationale et du fait de soupçons de liens avec les services de renseignement chinois.

La Pologne demandait déjà il y a quelques jours une exclusion complète de Huawei des marchés européens pour les équipements 5G afin de lancer un signal fort à la Chine. Le groupe chinois a pourtant rapidement pris des mesures pour écarter l'employé fautif (qui se défend par ailleurs d'être un espion) tandis que les services de sécurité polonais ont indiqué que les agissements incriminés n'étaient pas directement liés à Huawei.

Mais le contexte n'est plus tellement à la discussion et le choix des fournisseurs décidé actuellement ne peut qu'avoir un fort impact pour les années à venir, d'où les réactions fortes du moment. Et justement, qui donc pourra remplacer Huawei, dont la qualité des équipements 5G est déjà reconnue et qui compte déjà plusieurs dizaines de contrats son actif.

Nokia 5G

Les deux grandes expérimentations 5G menées dans le pays par Orange (qui n'utilisera pas d'équipement de coeur de réseau Huawei en France) et T-Mobile ont justement été mises en place avec des équipements Huawei.

Sur ce point, la Pologne reconnaît ne pas avoir encore tranché, même si les équipementiers européens Nokia et Ericsson sont tout indiqués pour occuper le terrain.

Les autorités réfléchissent à constituer un consortium sous leur contrôle qui aurait plus de pouvoir que les opérateurs séparés pour choisir les fournisseurs et imposer ses conditions financières...comme sécuritaires.

Source : Reuters