Apple vient de subir un sérieux revers judiciaire de l'autre côté de la Manche. Le tribunal de la concurrence britannique (CAT) a conclu que la firme de Cupertino avait bel et bien commis un abus de sa position dominante entre 2015 et 2020 via les commissions de son App Store, jugées « excessives et injustes ».

Pourquoi Apple a-t-il été condamné ?

Au cœur du litige se trouve la fameuse commission de 30 % qu'Apple impose sur la plupart des achats d'applications et des transactions internes. Selon le jugement, cette pratique a efficacement bloqué toute concurrence sur la distribution d'applications pour iPhone et iPad. La plainte collective, menée par l'universitaire Rachael Kent au nom de 36 millions d'utilisateurs, a démontré que les développeurs étaient surfacturés.

Le tribunal a estimé qu'une partie significative de ce surcoût a été inévitablement répercutée sur les consommateurs, permettant à Apple d'engranger des profits jugés exorbitants sur le dos de son écosystème fermé.

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Quelle est la défense d'Apple face à ces accusations ?

Sans grande surprise, Apple a immédiatement annoncé son intention de faire appel de la décision. Pour le géant de la tech, le jugement repose sur une « vision erronée d'une économie des applications florissante et concurrentielle ». L'entreprise soutient que son App Store n'est pas un monopole mais un environnement sécurisé qui aide les développeurs à prospérer tout en protégeant les utilisateurs.

La firme de Cupertino rappelle également que 85 % des applications présentes sur sa boutique ne paient aucune commission et met en avant son programme dédié aux petites entreprises, qui divise ce taux par deux.

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Quelles sont les conséquences pour les utilisateurs et le marché ?

Cette décision est avant tout une victoire majeure pour les consommateurs britanniques. Chaque utilisateur d'iPhone ou d'iPad ayant effectué des achats payants sur l'App Store britannique depuis octobre 2015 pourrait potentiellement recevoir une part de l'indemnisation, qui pourrait atteindre 2 milliards de livres sterling (environ 2,3 milliards d'euros).

Au-delà de l'aspect financier, ce verdict accentue la pression réglementaire sur les géants de la tech. Il fait écho au DMA européen et coïncide avec la récente désignation d'Apple et Google comme entreprises à « statut de marché stratégique » par l'autorité de la concurrence britannique, ce qui pourrait forcer Apple à ouvrir son système à des boutiques d'applications tierces au Royaume-Uni.

Source : Reuters