Pas spécialement en avance mais bien décidée à se lancer dans l'intelligence artificielle, Apple a annoncé son environnement IA Apple Intelligence qui doit trouver place dans ses futurs iPhone, iPad et Mac / MacBook pour apporter les capacités de l'intelligence artificielle générative dans les interfaces et les applications.
Alors que cette couche d'intelligence artificielle doit s'inviter dans la série iPhone 16 (et les iPhone 15 Pro et 15 Pro Max, seuls appareils compatibles parmis les anciennes générations), sa mise en service pourrait être retardée en Europe.
Selon plusieurs médias (Wall Street Journal, Financial Times...), Apple aurait choisi de retarder le lancement d'Apple Intelligence en Europe du fait des règles du DMA (Digital Markets Act) qui risqueraient de mettre en péril la sécurité de l'environnement en imposant des conditions sur l'utilisation des données.
Le DMA met-il à mal la sécurité d'Apple Intelligence ?
Apple a passé du temps pour expliquer son focus sur la sécurité d'Apple Intelligence, avec son fonctionnement en local et en cloud via un espace Private Compute Cloud auquel ni Apple ni d'autres entreprises auraient accès et qui servirait de barrière étanche avec l'extérieur.
Or, explique Apple, les règles du DMA européen l'obligent à affaiblir l'intégrité de ses produits d'une façon qui entraîne un risque pour la vie privée et les données des utilisateurs.
Seraient particulièrement concernées les fonctions Phone Mirroring, partage d'écran SharePlay et Apple Intelligence. Ces aspects devraient être disponibles au lancement de iOS 18 / iPadOS 18 et macOS 15 en septembre pour la plupart des marchés sauf, donc pour l'Europe, où cela prendra plus de temps.
Un rôle de gatekeeper qui a des implications sur la sécurité
Apple, considéré dans le cadre du DMA comme un " gatekeeper ", ou contrôleur d'accès numérique, doit à ce titre se conformer à un certain nombre d'obligation concernant l'exploitation des données personnelles des utilisateurs, notamment en terme d'usage et de transparence mais aussi de manière à ne pas constituer un écosystème fermé.
La firme de Cupertino a ainsi dû ne laisser le seul App Store comme portail de téléchargement des applications iOS et donner la possibilité de faire exister des portails alternatifs.
Le géant californien avait déjà critiqué les implications du DMA sur les aspects de sécurité, cette ouverture forcée constituant une fragilité pour ses services et des risques supplémentaires pour les utilisateurs de son écosystème.