John Sculley, ancien PDG d'Apple, estime qu'OpenAI est le premier concurrent sérieux de la firme depuis des décennies. Il appelle à une transition de l'ère des applications vers celle de l'IA agentique, où des agents intelligents remplaceront de nombreux logiciels, soulignant le retard actuel d'Apple dans ce domaine crucial pour l'avenir.

Lors d'une conférence à New York, l'ancien dirigeant a livré une analyse sans concession sur la situation actuelle de son ancienne entreprise. Il considère la société derrière ChatGPT comme le premier véritable concurrent qu'Apple ait eu à affronter depuis de nombreuses années.

Une déclaration qui met en lumière les difficultés perçues de la marque dans un domaine où elle n'a, selon lui, jamais particulièrement brillé : l'intelligence artificielle.

La fin programmée de l'ère des applications ?

Au cœur de la réflexion de John Sculley se trouve un changement de paradigme majeur : le passage de "l'ère des applications" à "l'ère de l'IA agentique". Selon lui, l'avenir n'est plus à une multitude d'applications dédiées, mais à des agents intelligents capables d'accomplir des tâches complexes de manière autonome pour l'utilisateur.

Ces systèmes rendraient obsolètes de nombreux logiciels actuels, transformant radicalement notre interaction avec la technologie. Ce virage imposerait également un nouveau modèle économique, glissant de la vente ponctuelle de produits vers des services par abonnement, jugés plus durables.

Un géant technologique qui semble marquer le pas

Cette vision met en exergue ce que beaucoup d'observateurs soulignent : Apple semble avoir pris du retard dans la course à l'IA. Tandis que Google, Meta, Amazon et bien sûr OpenAI multiplient les annonces et les mises à jour de produits, la firme de Cupertino peine à suivre le rythme effréné du secteur.

Des projets emblématiques, comme la refonte majeure de son assistant vocal Siri, auraient même subi d'importants retards. Ces contretemps illustrent une forme d'inertie dans un domaine pourtant devenu absolument stratégique pour l'ensemble de l'industrie technologique.

Le symbole Jony Ive et la succession de Tim Cook

Pour l'ancien dirigeant, un autre signal fort est le rôle désormais central de Jony Ive, l'emblématique designer de l'iMac et de l'iPhone, qui collabore aujourd'hui étroitement avec Sam Altman chez OpenAI.

Ive ambitionne de créer des appareils qui corrigeraient les problèmes induits par les smartphones, et Sculley voit en lui la personne capable d'apporter cette dimension créative qui fait encore défaut aux grands modèles de langage.

Cette analyse s'inscrit dans un contexte de spéculations croissantes sur la succession de Tim Cook. Son remplaçant, quel qu'il soit, héritera d'une mission colossale : piloter cette transition vitale pour assurer la pérennité de la domination d'Apple dans les décennies à venir.