Entre l'élection de Donald Trump en novembre 2024 et son arrivée au pouvoir le 20 janvier 2025, l'euphorie des marchés a été portée à son comble. On allait voir ce qu'on allait voir et le soutien apporté par un autre milliardaire, Elon Musk, durant la campagne présidentielle, a valu à ce dernier de profiter d'une vague d'optimisme manifestée dans le cours de ses entreprises, de Tesla à SpaceX.
En conséquence, en décembre 2024, Elon Musk était crédité de 400 milliards de dollars de fortune personnelle, un montant jamais atteint précédemment. Rien ne semblait pouvoir l'arrêter, lui comme ses entreprises promises à un soutien bienveillant de la nouvelle administration américaine.
Sa nomination à la tête du ministère de l'efficacité gouvernementale, ou DOGE, chargé de réduire les dépenses de la fonction publique américaine en taillant dans les budgets et en licenciant massivement, puis les premières mesures économiques choc de Donald Trump, ont rapidement douché les espoirs de lendemains qui chantent.
Elon Musk glisse sous les 300 milliards
La rupture sans ménagement des alliances établies, les désirs de conquête de nouveaux territoires et les déclaration péremptoires ont rapidement laissé place à un recul des indices et des grandes places boursières.
L'annonce début avril de hausses générales des tarifs douaniers pour tous les pays commerçant avec les Etats-Unis n'a fait qu'amplifier le phénomène. Les Sept Magnifiques, pépites high-tech nord-américaines dont fait partie Tesla, dirigée par Elon Musk, n'ont pas été épargnés par le reflux.
La fortune personnelle de ce dernier s'en est ressentie. Retombée à 330 milliards de dollars en mars, elle vient de passer à moins de 300 milliards de dollars une semaine après l'annonce des mesures douanières générales qui ont refroidi les Bourses du monde entier.
Selon l'agence Bloomberg, la fortune personnelle d'Elon Musk est désormais estimée à 298 milliards de dollars, soit un recul de 35 milliards de dollars depuis le 2 avril, le fameux "jour de la libération" d'offensive économique lancé par Donald Trump.
Trump, une pilule amère, même pour les milliardaires
Depuis le début de l'année, l'homme d'affaires a vu sa fortune personnelle, dépendante majoritairement des valeurs de ses participations dans ses entreprises, reculer de 135 milliards de dollars, un reflux notamment attribué à la baisse de l'action Tesla, en chute de 42% depuis le début de l'année.
Outre la baisse des ventes sur certains marchés, la personnalité même d'Elon Musk a pu jouer sur l'image de marque de l'entreprise, au point de poser une nouvelle fois la question de sa visibilité à la tête de l'entreprise.
Durant la semaine, le milliardaire a pris quelque peu ses distances avec la politique de hausse des tarifs douaniers de Donald Trump, utilisant son réseau social X pour exprimer un certain désaccord.
Même sous les 300 milliards de dollars, Elon Musk reste de loin l'homme le plus riche de la planète, devant Jeff Bezos (fondateur d'Amazon) à 196 milliards de dollars et Mark Zuckerberg (fondateur de Facebook) à 183 milliards de dollars, tandis que Bernard Arnault (groupe LVMH), un temps au coude à coude, possède une fortune personnelle estimée à 150 milliards de dollars.
Bloomberg note tout de même que les 500 plus grandes fortunes mondiales ont perdu collectivement plus de 500 milliards de dollars dans les jours qui ont suivi l'annonce de la hausse des tarifs douaniers.