L'Agence spatiale européenne (ESA) a officiellement annoncé que trois de ses astronautes, dont un Français, participeront aux futures missions lunaires Artemis de la NASA.

Cette décision historique, qui pourrait voir Thomas Pesquet marcher sur la Lune, confirme le rôle clé de l'Europe dans la nouvelle ère de l'exploration spatiale. Le premier vol sera attribué à un astronaute allemand.

Une annonce européenne très attendue

La nouvelle est tombée ce jeudi 27 novembre, en marge du conseil de l'Agence spatiale européenne (ESA) à Brême. Josef Aschbacher, son directeur général, a mis fin au suspense : « J'ai décidé que les premiers Européens à participer aux missions lunaires seraient des astronautes allemand, français et italien ».

Cette officialisation confirme l'implication de l'Europe au plus haut niveau du programme de la NASA, qui vise non seulement à retourner sur la Lune, mais aussi à y établir une présence durable.

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Cette participation est le résultat d'une contribution matérielle indispensable. L'ESA est en effet un partenaire majeur du programme Artemis, fournissant des modules de service essentiels pour la capsule Orion ainsi que des éléments de la future station orbitale lunaire, la Lunar Gateway.

Ces sièges sont donc la contrepartie logique de l'investissement européen dans cette aventure spatiale commune.

Thomas Pesquet, un candidat naturel pour la France

Parmi les noms qui circulent avec insistance, celui de Thomas Pesquet est sur toutes les lèvres. Présent à Brême lors de l'annonce et soutenu par le ministre dédié à l'espace, Philippe Baptiste, l'astronaute français a réagi positivement.

« Ça n'avait jamais été vraiment acté, c'est positif », a-t-il déclaré, soulignant que cette décision assure la place de la France au sein du programme spatiale européen pour le long terme. Son expérience et sa popularité en font un candidat idéal.

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Cette perspective est la concrétisation d'un objectif pour toute une génération de spationautes européens formés non plus seulement pour la Station spatiale internationale, mais pour l'exploration lointaine.

Le choix de trois nationalités différentes montre aussi une volonté de répartir les opportunités au sein des principaux pays contributeurs de l'ESA, renforçant ainsi la cohésion du projet spatial du continent.

Artemis : un calendrier ambitieux mais sous pression

Le chemin vers la Lune se précise, bien que le calendrier reste un défi. La mission Artemis 2, qui enverra des astronautes en orbite autour de la Lune sans s'y poser, est désormais prévue pour début 2026, après plusieurs reports.

Cette mission, menée avec des partenaires privés comme SpaceX, sera une étape cruciale avant le grand retour.

C'est la mission suivante, Artemis 3, qui verra des humains fouler à nouveau le sol lunaire, une première depuis plus de cinquante ans. Prévue pour 2027 ou 2028, elle s'inscrit dans un contexte géopolitique tendu, marqué par une nouvelle course à l'espace.

Initié sous l'administration Trump, le programme doit aussi faire face aux ambitions de la Chine, qui vise un alunissage habité d'ici 2030, ajoutant une pression supplémentaire à l'agenda américain et européen.