Le secteur spatial adore les rebondissements, et la capsule Starliner de Boeing en fournit toute une collection. Annoncé comme la réponse américaine à Crew Dragon pour conquérir les missions habitées vers la Station spatiale internationale, Starliner n’a toujours pas décollé pour de bon.

Après des retards à répétition, des avaries techniques et une liste d’imprévus qui grandit à chaque tentative, la capsule est promise à un nouveau séjour au garage. Désormais, aucun vol transportant des astronautes ne sera tenté avant 2026. De quoi faire fulminer tous les passionnés d’exploration spatiale... et inquiéter ceux qui suivent de près la rivalité avec SpaceX.

L’éternel report du Starliner : un calendrier à la dérive

Difficile de suivre le feuilleton Starliner sans perdre patience. D’abord prévu pour révolutionner les vols habités américains, le programme a rapidement pris du retard : soucis logiciels, bugs de navigation, puis fuites d’ergols et problèmes de valves, la liste des obstacles s’allonge à chaque nouvelle annonce.

Entre juin 2024 et aujourd’hui, une multitude d’espoirs a été déçue. Le 7 juin 2025, la communauté se souvenait tristement du premier amarrage habité de la capsule à l’ISS, qui fête son anniversaire… sans nouvelle mission au tableau. Les récentes révélations sont formelles : aucun vol avec équipage ne figure au programme avant 2026.

Des pannes, des fuites et des doutes chez Boeing

La capsule Starliner paie cher sa course à la fiabilité. Fuites d’hélium, soupapes défectueuses, inquiétudes sur la chaleur et la gestion de l’oxygène… À chaque étape, un nouveau grain de sable vient gripper la machine.

La firme s’affaire à corriger cette cascade d’anomalies, mais le scepticisme grandit. La comparaison avec le rival SpaceX devient même gênante… Pendant que Crew Dragon enchaîne les missions (Crew-11 est prévue pour le 31 juillet avec 4 astronautes à acheminer vers l'ISS), Starliner se bat encore contre ses propres défauts de conception.

Un avenir flou pour Starliner et la place de Boeing dans le spatial américain

Face à ces retards, l’avenir de Starliner reste incertain. Les prochaines étapes évoquent un vol d’essai sans passager pour 2026, ce qui signifie que les vols habités, but suprême de la capsule, ne sont toujours pas prévus à court terme

Les spécialistes du secteur s’interrogent : Boeing peut-elle encore remonter la pente, ou la confiance est-elle définitivement entamée ? NASA et agences partenaires gardent l’œil ouvert, tout en misant sur plusieurs alternatives pour assurer les rotations vers l’ISS.

De quoi fragiliser la position de Boeing, déjà secouée par d’autres scandales et retards industriels ces derniers mois. Le public, lui, attend toujours de voir la capsule Starliner tenir ses promesses, sans nouvelle déception à la clé.

La rivalité avec SpaceX n’a sans doute jamais paru aussi criante. Tandis que Dragon multiplie les succès, la capsule de Boeing lutte encore pour sortir du hangar. Le marché, lui, n’attend pas.

Le survie du programme Starliner tient surtout au fait que la NASA a besoin de diversifier les fournisseurs des moyens de transport. Alors que Donald Trump menaçait de couper les vivres à SpaceX, Elon Musk avait répliqué en disant vouloir stopper les vols de ses capsules Dragon. 

Prise entre les deux feux, la NASA serait en difficulté pour assurer la rotation des astronautes vers l'ISS si le programme Crew Dragon était stoppé net ou si un problème technique majeur clouait les capsules au sol...