À la tribune de l’ONU, Donald Trump a offert une démonstration spectaculaire en s’en prenant frontalement au consensus mondial sur le changement climatique et les énergies renouvelables.

Ses propos, dont la virulence rappelle la tension internationale sur le sujet, divisent et suscitent autant d’inquiétude que de débats parmi les experts, les gouvernements et la société civile.

Cet épisode intervient alors que des bouleversements climatiques de plus en plus visibles frappent la planète, confrontant les nations à d'importants choix énergétiques et politiques.

Trump à l’ONU : un discours à contre-courant des faits scientifiques

C’est lors d’un discours fleuve à l’Assemblée générale des Nations unies que le président américain a notamment qualifié le réchauffement climatique de “plus grande supercherie jamais perpétrée dans le monde”, accusant la communauté scientifique d’être composée de “gens stupides” manipulés par des intérêts cachés.

S’attaquant à la fois à l’immigration et à la transition énergétique, Trump forge la figure d’un “double monstre” censé menacer l’Europe, tout en réaffirmant sa vision d’une Amérique forte fondée sur des énergies traditionnelles.



Il dénonce “les fermes éoliennes ridicules” et parle d’un “arnaque verte” qui, à ses yeux, mènerait à la ruine économique. “J’ai toujours eu raison et je vous dis que si vous ne rompez pas avec l’arnaque des énergies vertes, votre pays va échouer”, assène-t-il aux dirigeants mondiaux.

Le discours s’inscrit en plein Climate Week de New York, au moment où la planète enregistre des records de chaleurs et prépare de nouveaux sommets climatiques, notamment avec la COP30 au Brésil en novembre. L’intervention contraste fortement avec la reconnaissance, presque universelle, par les gouvernements, de l’urgence climatique.

L’énergie, nouvel axe de rupture géopolitique

Trump apparaît comme le chantre d’une relance fossile et accuse les pays européens d’avoir “anéanti leur industrie” en suivant des politiques de réduction d’empreinte carbone.

Les États-Unis, sous sa présidence, ont mis en œuvre une stratégie dite “energy dominance” passant par la multiplication des forages pétroliers et l'expansion du gaz et du charbon malgré la progression du solaire et de l’éolien à l’échelle mondiale.

La réalité est que la plupart des nations investissent massivement dans les énergies propres. Le contraste est saisissant avec la Chine, qui en 2024 a couvert 84% de sa croissance de la demande électrique par des renouvelables et détient aujourd’hui près de la moitié des fermes éoliennes du monde.

Nettoyage climatique et “con job” : les conséquences pour l’Amérique et l’Europe

Trump justifie sa politique en affirmant que les émissions des autres pays annulent les efforts européens. Il déplore que la réduction de l’empreinte carbone de l’UE soit “totalement effacée par la montée des émissions mondiales”, tout en omettant le rôle historique des États-Unis dans l’accumulation des gaz à effet de serre.



Une grande partie des scientifiques, ONG et politiques soulignent l’impact social et environnemental du retour au fossile, du coût humain des catastrophes naturelles aggravées et du retard technologique encouru.

Vers une polarisation accrue dans la lutte climatique mondiale

L’affirmation américaine tranche avec l’attitude de la Chine et de l’Union européenne. La Chine, jadis critiquée pour ses objectifs jugés insuffisants, dépasse désormais ses propres ambitions et pourrait bientôt amorcer la diminution globale de ses émissions. En Europe, la transition verte se veut un levier de croissance et de sécurité énergétique.

Ce clivage, accentué par la politique américaine, laisse entrevoir la montée des tensions entre pays industrialisés et émergents, et interroge sur la capacité des institutions internationales à fédérer autour d’objectifs communs.

Quelles perspectives pour la planète et le débat énergétique ?

Au-delà du clash politique, la question de la transition énergétique et du respect des engagements climatiques reste centrale pour l’avenir de la planète. Les principaux pays producteurs doivent arbitrer entre sécurité énergétique, création d'emplois et protection de l’environnement.

La polarisation croissante pourrait ralentir le processus, alors que les signaux d’alerte climatiques s’intensifient et que la demande d’énergies vertes ne cesse de croître. Le leadership de Trump pourrait donc influencer durablement la perception, la politique et les initiatives portées contre le réchauffement.

Certains experts estiment que la rivalité sino-américaine dans la course aux technologies propres pourrait aussi façonner le paysage industriel mondial de demain. Et à ce jeu, les Etats-Unis ne sortiront peut-être pas gagnants...