La firme SpaceX d'Elon Musk a fait du succès de la constellation Starlink le cheval de bataille qui lui permettra de porter d'autres projets comme la conquête de Mars à l'aide des vaisseaux Starship.

Grâce à ses lanceurs réutilisables Falcon 9 qu'elle utilise principalement pour ses besoins propres, elle peut régulièrement placer en orbite des grappes de satellites pour atteindre son objectif de couvrir la Terre entière d'un accès à Internet depuis l'espace et indépendant des réseaux terrestres.

Starlink

Avec déjà plusieurs milliers de satellites Starlink déjà placés et beaucoup encore à venir pour densifier son réseau, SpaceX a une avance certaine en matière de grandes constellations en orbite basse.

Mais cela donne des idées à d'autres, que ce soit aux Etats-Unis (Amazon Kuiper), en Europe (OneWeb) ou en Chine (Thousand Sails, Guowang...), ainsi qu'à des startups.

Une startup française vise le VLEO

La jeune pousse française Constellation Technologies et Operations veut ainsi bâtir sa propre constellation de 1500 satellites en orbite très basse en visant spécifiquement le marché des opérateurs télécomm cherchant à accéder à un réseau de communication satellitaire venant compléter le réseau terrestre.

La startup, soutenue par l'ESA (Agence spatiale européenne) vient d'obtenir une  levée de fonds de 9,3 millions d'euros avec le soutien de nouveaux investisseurs comme le fonds Expansion spécialisé dans les projets spatiaux innovants et French Tech Seed, supervisé par Bpifrance.

Constellation Technologies communications satellite 5G

Cet apport permettra de financer les premiers tests au sol et en orbite grâce à des charges utiles embarquées dans des satellites italiens D-Orbit en 2025 mais aussi à poursuivre le développement des deux premiers satellites de la constellation dont le lancement est prévu en 2026, indique Le Figaro.

Constellation Technologies s'appuiera sur de petits satellites de 350 Kg en orbite VLEO (très basse orbite, à moins de 400 kilomètres d'altitude) et porteurs d'une connectivité haut débit dont les capacités pourront être réservées par les opérateurs télécom, mis à mal par les développements de constellations privées qui leur ôtent le pain de la bouche.

L'objectif est de pouvoir les transformer en opérateurs gestionnaires de réseaux hybrides terrestre et satellite pour couvrir des zones peu ou pas accessibles aux réseaux terrestres, avec une mise en service espérée entre 2027 et 2029.

Une porte vers l'espace mais en 5G

L'orbite très basse est encore peu exploitée car les problèmes de freinage atmosphérique y sont plus importants (Starlink évolue à plus de 500 km d'altitude, OneWeb est à 1200 km) mais elle présente d'autres avantages comme une gestion des débris facilitée, une moindre interférence lumineuse.

Plus l'altitude est faible et plus les temps de latence sont améliorés. Et Constellation Technologies mise sur des communications 5G pour faire la différence plutôt que sur des bandes de communication satellite souvent déjà saturées.

Les opérateurs pourraient donc s'appuyer sur les fréquences 5G qu'ils ont obtenues via leur licence d'exploitation sans avoir à ajouter un coût de spectre supplémentaire. Pour résoudre le défi du freinage atmosphérique, la startup s'appuie sur un design spécifique qui doit assurer une durée de vie de ses satellites de sept années.

Source : Le Figaro