Depuis son arrivée au pouvoir, Donald Trump renverse toutes les alliances pour en créer de nouvelles. L'Europe ne l'intéresse plus tellement et c'est la Russie qui devient (ou a toujours été) son centre d'intérêt.

L'Ukraine est en train d'en faire les frais et Vladimir Poutine redevient fréquentable tandis que l'Europe est vue comme décadente et à bout de souffle. Dans cette nouvelle vision du monde imposée en un mois par le nouveau président des Etats-Unis, Washington et Moscou se redécouvrent des points communs.

Pendant que les USA menacent de laisser l'OTAN à son sort et les Européens se débrouiller entre eux, Donald Trump semble vouloir dégeler les relations avec la Russie pour éviter de la voir former un duo avec la Chine, cette dernière étant devenue l'ennemie numéro un.

Un rapprochement USA-Russie qui interpelle

Dans ce jeu de bascule des équilibres du pouvoir, Donald Trump est prêt à aller loin, quitte à mécontenter ses alliés, qui se sentent de moins en moins comme tels, et à mener des opérations séduction envers la Russie.

Le Pentagone viendrait de recevoir l'ordre de mettre en pause les cyberopérations américaines visant la Russie, dont la surveillance des groupes de hackers et les opérations offensives, le temps d'une réévaluation des missions et dont la durée n'a pas été précisée, selon des informations du New York Times.

Cette décision aurait été prise avant le clash entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky lors d'une rencontre à la Maison Blanche ce week-end en vue de mettre fin au conflit l'opposant à la Russie.

L'administration Trump cherche à obtenir de gros contrats sur les minerais stratégiques ukrainiens mais sans associer pour autant de garanties sur les frontières entre Russie et Ukraine.

Mettre en pause les opérations cyber américaines visant la Russie n'est pas une décision anodine, alors que les hackers russes ont régulièrement été pointés du doigt pour des intrusions et des actions menées contre les entreprises américaines, jusqu'aux soupçons d'ingérence dans les élections présidentielles américaines pour tenter de faire élire des personnes plutôt favorables à la Russie.

L'Europe, la dernière roue du carrosse

Sur son réseau Truth Social, Donald Trump explique que le pays a d'autres chats à fouetter s'il ne veut pas finir comme l'Europe, devenue de toute évidence son souffre-douleur et la part sacrifiable de la stratégie de relance des Etats-Unis.

Difficile cependant de savoir ce qu'il en est réellement, les opérations cyber étant rarement commentées ou détaillées publiquement, note l'AFP. Il reste à voir si ce changement de ton et de position des Etats-Unis vis à vis de la Russie va conforter cette dernière dans ses manoeuvres d'intimidation et cette fameuse guerre hybride qu'elle mènerait pour tester la réaction européenne.

La multiplication des ruptures de câbles sous-marins en Mer Baltique sonne comme une alerte pour le Vieux Continent, même s'il reste compliqué de confirmer une implication russe aux incidents observés ces derniers mois. Et les autorités russes pourraient bien redéployer une partie de leurs cyberopérations des Etats-Unis vers l'Europe.

Source : Le Figaro / AFP