Elon Musk a dévoilé un projet ambitieux : utiliser les millions de véhicules Tesla inactifs à travers le monde pour créer un réseau d'inférence d'IA distribué. Cette flotte pourrait atteindre une puissance de 100 gigawatts, rivalisant avec les data centers des géants de la tech et offrant une source de revenus potentielle aux propriétaires de ces véhicules électriques.

L'idée a été exposée lors de l'appel aux résultats du troisième trimestre 2025 de Tesla. Le PDG a suggéré que ses voitures, de plus en plus intelligentes, pourraient bientôt avoir "presque trop d'intelligence pour une voiture".

Plutôt que de laisser cette puissance inutilisée, il propose de la mettre à profit en créant une "flotte d'inférence distribuée géante".

Des voitures qui s'ennuient : la logique derrière le concept

La logique est d'une simplicité désarmante. Chaque véhicule Tesla est déjà équipé de puissants systèmes d'IA, notamment le Hardware 4 (HW4) et bientôt l'AI5, annoncé comme 40 fois plus performant.

Or, une voiture passe en moyenne 95 % de son temps à l'arrêt, que ce soit la nuit ou pendant les heures de travail de son propriétaire.

Tesla FSD conduite autonome

Pendant ces longues périodes d'inactivité, cette capacité de calcul reste en sommeil. La vision de Musk est de connecter ces millions de cerveaux électroniques pour former un réseau unifié, un supercalculateur planétaire capable d'exécuter des tâches d'inférence complexes pour Tesla ou des clients externes.

Un data center sur roues pour concurrencer les géants du cloud ?

L'échelle potentielle de ce projet donne le vertige. Elon Musk a esquissé un scénario où une flotte de 100 millions de Tesla contribuerait chacune à hauteur d'un kilowatt.

Le total s'élèverait à 100 gigawatts de puissance de calcul distribuée. C'est une capacité que les géants du cloud comme Amazon, Google ou Microsoft ne pourraient atteindre qu'au prix de dizaines de milliards de dollars d'investissements dans des data centers physiques.

Tesla Model Y Juniper habitacle

Le modèle de Tesla prend le contre-pied total de l'approche centralisée. Au lieu de concentrer la puissance dans des complexes industriels énergivores, la flotte la distribue à l'échelle mondiale.

Chaque véhicule devient un nœud d'un réseau auto-suffisant, utilisant sa propre batterie pour l'alimentation et l'environnement ambiant pour le refroidissement.

Quel intérêt pour les propriétaires de Tesla ?

Au-delà de l'avantage stratégique pour Tesla, le modèle se veut gagnant-gagnant. Si Tesla rémunère les propriétaires pour la location de la puissance de calcul inutilisée de leur véhicule, cela pourrait créer un nouveau revenu passif.

Votre voiture pourrait ainsi gagner de l'argent pendant que vous dormez, transformant une simple allée de garage en une parcelle du plus grand moteur d'IA au monde.

Cette approche favorise également l'efficacité énergétique, en sollicitant les véhicules durant les heures creuses des réseaux électriques. L'idée, bien que rappelant des projets de calcul distribué plus anciens comme SETI@home, n'a jamais été envisagée à une telle échelle commerciale.

La principale inconnue reste l'adhésion des utilisateurs à un tel programme, mais le pari est désormais sur la table.