L'investiture de Donald Trump le 20 janvier 2025 a été l'occasion pour les entreprises high-tech américaines de multiplier les annonces d'investissements massifs dans des infrastructures destinées à l'intelligence artificielle.
60 milliards de dollars par ci, 85 milliards par là et jusqu'à 500 milliards de dollars pour le projet Stargate d'OpenAI afin de garder la tête dans la course à l'IA mais aussi de bâtir des installations sur le sol américain pour contrôler le savoir-faire et les données face à la montée en puissance chinoise.
L'intelligence artificielle fait l'objet de toutes les attentions mais d'autres secteurs stratégiques font face à la même logique, et ce d'autant plus que les hausses de tarifs douaniers décidées par Donald Trump veulent inciter à la relocalisation, de gré ou de force.
Le groupe IBM a bien entendu le message et annonce amorcer un investissement conséquent de 150 milliards de dollars pour accélérer le développement de capacités de production d'ordinateurs quantiques dans les cinq ans à venir.
L'ordinateur quantique, prochain relais de croissance ?
L'informatique quantique est l'autre baguette magique technologique du moment. Capable de réaliser des calculs inaccessibles à l'informatique traditionnelle et de percer les secrets des communications les plus sécurisées tout en offrant en même temps une inviolabilité grâce au principe d'intrication, elle attend encore sa révolution qui la franchement sortir des laboratoires.
Les startups et les grands groupes s'y attellent et travaillent à augmenter le nombre de qubits dans les processeurs et à maîtriser la stabilité des systèmes conditionnant le taux d'erreur des calculs quantiques.
IBM a déjà plusieurs années de travaux derrière lui et plusieurs processeurs quantiques et procédés innovants avec une roadmap menant à une complexification des processus en vue de parvenir à la fameuse suprématie quantique, c'est à dire quand un ordinateur quantique pourra donner une réponse à un problème mathématique dans un délai raisonnable mais dont le calcul demanderait un temps très long ou infini à des systèmes informatiques classiques.
IBM bien intriqué dans la course au quantique
Le groupe se met au diapason de la politique de relocalisation voulue par Donald Trump, comme d'autres avant lui ont annoncé d'énormes investissements aux Etats-Unis.
Dans cette enveloppe, 30 milliards de dollars seront consacrés à la R&D pour produire ordinateurs quantiques et mainframes faisant tourner l'économie américaine.
Produire aux Etats-Unis, c'est aussi une façon de résoudre les problèmes à venir de coût des composants et de risques de rupture des chaînes d'approvisionnement pour diverses raisons.
IBM propose déjà un accès commercial à un ensemble d'ordinateurs quantiques, principalement pour la recherche et l'expérimentation d'applications quantiques, et il s'agit maintenant de pousser cet avantage en le rendant Trump-compatible.
L'investissement veut aussi repositionner la firme dans la course au quantique après les récentes annonces de Google autour de ses processeurs quantiques, d'Amazon avec ses cat qubit ou de Microsoft avec le programme Quantum Ready voulant préparer les entreprises à cette prochaine bulle de croissance.