Le groupe Intel est toujours à la recherche des prochains leviers de croissance. Le service de fonderie à la demande IFS (Intel Foundry Services) démarre tout juste mais ne générera pas de revenus significatifs avant deux ans.
Pendant ce temps, la folle croissance de l'IA se joue sous ses yeux sans pouvoir y prendre une part très active tant Nvidia a su emporter le morceau il y a trois ans et continue de capter tous les gros clients.
De fait, la firme de Santa Clara doit repenser sa stratégie. Le départ du CEO Pat Gelsinger en début d'année permet de changer en partie d'orientation. La préparation de la gravure fine, avec le procédé Intel 18A, et de la fonderie, vision de Gelsinger, se poursuit mais le nouveau patron, Lip-Bu Tan, vétéran d'Intel et plus largement du marché des semi-conducteurs, doit imprimer sa marque.
Nouveau plan de licenciement à venir
Il en a déjà donné les grandes lignes : continuer de se centrer sur la fonderie et mettre le paquet sur les composants d'intelligence artificielle. Pour le reste, il faudra élaguer, comme c'est déjà le cas pour Altera, sa branche des composants programmables FPGA, dont Intel a cédé le contrôle majoritaire, afin de renflouer la trésorerie.
Pour redresser la barre, Lip-Bu Tan se préparerait également à annoncer un plan massif de licenciements. Selon Bloomberg News, Intel devrait annoncer cette semaine vouloir se séparer de 20% de ses effectifs mondiaux.
Ce sont en premier lieu les postes administratifs et de management qui seraient concernés avec la volonté de se recentrer sur le coeur de métier et le savoir-faire technique.
Une stratégie IA qui devra être précisée
Mais après un premier sacrifice de 15% du personnel ne datant que d'août 2024, cette nouvelle coupe risque d'aller au-delà du strictement nécessaire. Comptant un peu moins de 110 000 salariés fin 2024, la firme devrait resserrer significativement les rangs.
La stratégie IA d'Intel reste floue alors que ses accélérateurs IA Gaudi3 arrivent tardivement sur le marché et doivent encore s'imposer face à Nvidia et AMD, tandis que les GPU IA Falcon Shore ont vu leur lancement reporté.
Toujours affaibli avec une valorisation de 90 milliards de dollars, Intel va devoir jouer sa relance dans un contexte économique singulièrement compliqué avec les mesures instaurées par Donald Trump depuis son investiture en janvier.
Comme pour d'autres entreprises, les activités en Chine (vente de processeurs, partenariats divers) se voient compromises, limitant les débouchés. En Europe, la construction de sites de production et d'assemblage est elle aussi reportée, le temps de de retrouver une situation financière saine.